Publié le 14 octobre 2021 sur The Saker’s Blog
Les Russes expriment ouvertement leur stupéfaction absolue devant la stupidité suicidaire de l’Occident. Trois exemples :
Un article récent de Medvedev :
Dmitri Medvedev : Pourquoi les contacts avec les dirigeants ukrainiens actuels n’ont aucun sens.
Le discours de Poutine lors du récent forum sur l’énergie en Russie :
Le président russe Vladimir Poutine : Discours au forum international de la Semaine russe de l’énergie
Et puis il y a cette photo de Poutine se tapant le front comme s’il pensait « sont-ils devenu complètement fou ? ».
Dois-je prendre la peine d’énumérer ce qui a provoqué de telles réactions ?
La crise énergétique auto-imposée dans laquelle l’UE essaie à la fois de retarder/arrêter le NordStream2 tout en exigeant que la Russie augmente sa fourniture en énergie ?
Quant aux Ukrainiens, Poutine vient de leur offrir, une fois de plus, non pas 1500 $/mètre cube mais 175 $. Mais cet État vassal des États-Unis rejette fièrement toute offre de ce type.
Le fait que l’oncle Shmuel a promis ses « molécules de liberté » à l’UE mais qu’il vend maintenant ces molécules à l’Asie (qui a les moyens de payer beaucoup plus). Pourtant, l’UE reste toujours aussi soumise aux USA…
Ou le fait que l’ensemble des médias occidentaux, unis et d’une seule voix, accusent la Russie d’avoir créé la crise alors qu’en réalité, non seulement la Russie a rempli toutes ses obligations contractuelles mais a même AUGMENTÉ (de 10% si je me souviens bien) ses ventes au-delà de ses obligations contractuelles ? Poutine a répété à de nombreuses reprises « dites-nous ce dont vous avez besoin, donnez-nous un contrat à signer et nous vous livrerons tout ce dont vous avez besoin ! ».
Ensuite, il y a Victoria « fuck the EU » Nuland qui, apparemment, a exigé que la Russie lève unilatéralement les contre-sanctions russes sans que les États-Unis ne le fassent de leur côté.
Voici comment les élites occidentales semblent « penser » (je suis généreux ici).
- Nous accusons la Russie de tout et n’importe quoi
- Puis ces salauds de russes ont le culot d’exiger des preuves
- Nous les accusons encore un peu plus
- Et puis ces salauds de russes ont le culot de se référer à des faits.
- Puis nous leur disons que nous allons les sanctionner
- Et ces salauds de Russes ont le culot de nous contre-sanctionner.
- Puis nous nous engageons dans des exercices militaires le long de la frontière russe.
- Et puis ces salauds de Russes ont le culot de s’engager dans des exercices militaires également le long de leur frontière.
- Ensuite, nous essayons de les effrayer pour « négocier en position de force » avec des paroles vides de sens sur notre invincibilité.
- Et puis ces salauds de Russes conçoivent et déploient des systèmes d’armes dont nous ne pouvons que rêver.
- Puis nous disons aux Russes que nous voulons qu’ils restent neutres pendant que nous nous occupons de la « menace chinoise » (envers qui ?)
- Et puis ces salauds de Russes rient à gorge déployée.
Je m’arrête ici, mais je tiens à souligner ce que Poutine et de nombreux analystes russes disent : l’Occident dans son ensemble est si totalement déconnecté de la réalité qu’il est, en fait, en train de se suicider. Poutine et d’autres ont également dit ce qui suit à de nombreuses reprises déjà : « Nous n’avons pas besoin de faire quoi que ce soit, rien, il suffit juste d’observer comment l’Occident s’autodétruit ».
À propos de l’Ukraine : veuillez lire attentivement l’article de Medvedev. Certains disent qu’il n’a pas été écrit par lui, mais par Poutine. L’explication la plus probable est que ce texte a été préparé, contrôlé et approuvé par le Conseil de sécurité de la Fédération de Russie (où Medvedev occupe le poste de vice-président) et que la raison pour laquelle Medvedev l’a signé relève de la diplomatie : il peut être beaucoup plus direct que le président Poutine, mais vous pouvez être sûr que cet article exprime bien le point de vue de ce dernier.
Les Russes qualifient désormais ouvertement l’Ukraine d’État vassal des États-Unis et affirment qu’il est inutile de parler avec les Ukrainiens, mais uniquement avec leurs maîtres, d’où la visite de Nuland en Russie.
Les Russes ne qualifient pas (encore ?) officiellement et ouvertement l’ensemble de l’UE d’État vassal des États-Unis, mais ils le suggèrent fortement.
Ainsi, du point de vue des Russes, seuls les États-Unis conservent au moins un certain pouvoir et méritent donc qu’on leur parle.
Pourtant, les États-Unis d’avant 2021 sont morts et enterrés.
Ce qu’il en reste est une société profondément dysfonctionnelle où les élites dirigeantes semblent ne se soucier que de la fluidité des genres et des droits des transsexuels, de la positivité corporelle, de l’idéologie Woke, des « mathématiques inclusives » et même d’un Superman homosexuel (qui devrait alors être rebaptisé « superhuman », je suppose !). Malgré tout, les Russes continueront à parler à cette entité potentiellement Wakanda, ne serait-ce que parce que cette dernière a encore des ogives (et une bonne dose d’élan, même morte), mais ils ne ressentent AUCUN besoin de la prendre très au sérieux ou de faire grand-chose à ce sujet.
Comme je l’ai déjà écrit à maintes reprises, l’avenir de la Russie n’est pas à l’Ouest, mais au Sud (Asie centrale, Moyen-Orient), à l’Est (Chine) et au Nord (Arctique).
Quant à l’asile d’aliénés appelé « Europe », les Russes laisseront le « général Hiver » s’en occuper et essayer de les sortir de « leur pays de cocagne multiculturel » et de leur culte pour Greta Thunberg, pour les ramener à la réalité.
L’espoir meurt en dernier, je suppose…
Je terminerai par une anecdote personnelle. Lorsque j’étudiais à la School of International Service (SIS) de l’Université américaine, j’avais un professeur absolument fantastique, un ancien officier de renseignement de la marine, d’origine polonaise. Ses cours étaient absolument superbes, à chaque fois. Un jour, nous avons fait quelque chose de vraiment intéressant (et amusant !): pendant la moitié du cours, nous avons lu des lettres d’officiers allemands de la Seconde Guerre mondiale servant sur le front de l’Est dans les premières phases de l’invasion : elles étaient pleines des trucs habituels sur les sous-hommes russes qui se feraient botter le cul par la « race maîtresse porteuse de culture » (Kulturträger Herrenvolk). Dans la seconde moitié du cours, nous avons également lu des lettres écrites par des officiers allemands, mais après Stalingrad, dans lesquelles ils qualifiaient les Russes de quasi-superhumains. Le contraste était absolument stupéfiant.
Rien ne dégrise plus quelqu’un ivre d’idéologie qu’une confrontation brutale avec l’indéniable réalité.
Traduit par Wayan
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