par Michel Duchaine - Publication du 15 avril 2021 |
En mars dernier a eu lieu un évènement incongru qui témoigne de l’état de délitement de la direction militaire américaine. Carlson Tucker, un commentateur de la chaine conservatrice Fox News, a relevé que la Chine avançait à grands pas vers la construction d’une marine de classe mondiale pendant que l’administration militaire américaine se concentrait sur la production de combinaison de vol pour femmes enceintes et sur de nouvelles exigences en matière de coiffure et de vernis à ongles pour les troupes US.
À la surprise générale, le Département de la Défense (DoD) a réagi furieusement en accusant Tucker d’être anti-femme et de « rabaisser l’ensemble de l’armée américaine “. Au lieu de répondre sur le fond aux critiques de Tucker, il a produit une réponse outragée dans la droite ligne de la doxa progressiste :
« Les femmes dirigent nos unités les plus meurtrières avec caractère. Elles domineront N’IMPORTE QUEL futur champ de bataille sur lequel nous serons appelés à nous battre. » (SMA Michael Grinston (@16thSMA)).
Le DoD a également produit un article sur son site officiel defense.gov avec un titre sidérant d’amateurisme : « Le porte-parole de la défense châtie l’animateur de Fox qui a critiqué la diversité dans l’armée américaine ».
Cette réaction ridiculement disproportionnée et politisée du DoD témoigne d’une évolution profonde de l’armée américaine qui, sous la pression du nouveau gouvernement Biden, se « wokenise » rapidement et fait désormais la chasse aux « suprémacistes blancs » qui peupleraient ses rangs.
L’une des premières mesures prises par le secrétaire à la défense Lloyd Austin a été de demander un examen à la loupe de tous les tatouages et symboles d’unité susceptibles d’avoir des « significations cachées ».
Un vaste programme de formation a également été engagé afin de « sensibiliser » le corps militaire US à l’existence de terroristes intérieurs caractérisé par un extrémisme “anti-gouvernemental”, “anti-autorité”, “anti-avortement” et diverses idées “suprématistes”. Les diapositives de cette formation incitent clairement à la délation de tous ceux qui seraient soupçonnés de soutenir cette « idéologie extrémiste ». La menace est claire : “le service est un privilège” et il serait dommage de perdre ce privilège en ne faisant pas votre part pour éradiquer les “extrémistes”. La « cancel culture » progressiste a revêtu son nouvel habit kaki.
C’est dans ce contexte délétère qu’une simulation récente de l’armée de l’air américaine (USAF) a conclu à une défaite rapide de l’armée américaine face à la Chine en cas d’invasion de Taïwan. Bien que ne pouvant encore se comparer à la puissance militaire américaine, la Chine a entrepris un énorme effort de modernisation de ses forces qui suscite désormais l’inquiétude au sein de l’hégémon américain. Un article de CNN relevait ainsi que « La Chine a construit plus de navires en un an de paix (2019) que les États-Unis en quatre ans de guerre (1941-1945) ».
Il faut dire que pendant ces vingt dernières années, l’armée américaine s’est progressivement usée dans des guerres ruineuses qu’elle n’a jamais réussi à gagner et qui n’ont apporté aucun bénéfice stratégique majeur.
La guerre d’Irak a couté 3000 milliards de dollars aux États-Unis et, pour ce prix modique, elle n’a réussi qu’à renforcer la position de l’Iran et de la communauté chiite au moyen-orient. La guerre en Afghanistan a couté 450 Md$ ce qui montre que celui qui a monté le complot du 11 septembre 2001 (qui avait déclenché la Guerre contre le Terrorisme) ... avait réussi à ruiner les États-Unis avec un attentat à moins d’un million de dollars. Pas faux.
La stratégie américaine en Syrie est devenue un jeu illisible dans lequel des proxys islamistes sont soutenus un jour pour être bombardés le lendemain. Au Yémen, le soutien actif de l’armée américaine en matériel, en renseignement et en actions clandestines n’a pas permis à l’Arabie Saoudite de vaincre les rebelles Houthis soutenus par l’Iran après 6 ans d’une guerre calamiteuse sur le plan humanitaire, et ce en dépit de la disproportion des moyens engagés.
Après l’intervention occidentale de 2011 à l’initiative du président Sarkozy, la Libye est devenue un cloaque ingouvernable en proie à la guerre civile et est aujourd’hui une des principales portes d’entrée de l’immigration clandestine africaine, menaçant de déstabiliser l’Europe.
En résumé, à part semer le chaos un peu partout au Moyen-Orient et en Afrique du Nord pour un résultat stratégique clairement négatif, personne ne comprend trop à quoi ont servi les billions de dollars dépensés par les États-Unis dans son appareil militaire depuis 20 ans, si ce n’est pour gaver un appareil militaro-industriel devenu obèse. [1]
À ces multiples déconvenues de l’Hégémon américain s’est ajoutée la rupture technologique majeure de la propulsion hypersonique, dévoilée en 2018 par le président Poutine qui est devenue le cauchemar des états-majors occidentaux.
Les nouveaux systèmes d’armes russes hypersoniques tels que l’Avangard remettent non seulement en cause la capacité des systèmes antimissiles américains de prévenir une première frappe russe sur le sol américain ; mais ils sont également une menace majeure pour les flottes US qui deviennent de facto d’énormes cibles à plusieurs dizaines de milliards de dollars au milieu de l’océan. Grâce à ces nouveaux systèmes d’armes, la mer Noire et la mer de Chine peuvent être désormais transformées en zone d’exclusion rendant très dangereuse toute incursion pour la Marine américaine.[2]
En matière de puissance militaire, le meilleur classement est sans doute établi par le site atlasocio.com. Son “Power Index” prend en compte plus de 50 indicateurs relatifs à la défense nationale. Plus il se rapproche de 0, plus le niveau est élevé.
Pour l’année 2020, le classement place logiquement en tête les États-Unis avec un score de 0,0606 suivi de la Russie avec 0,0681 et la Chine avec 0,0691. La France est classée 7ème avec un score de 0,1702. Malgré le poids énorme de budget de la défense américain (650 Md$ à comparer à 250 Md$ pour la Chine et 60 Md$ pour la Russie), on constate que les États-Unis sont désormais sérieusement contestés en tant que superpuissance militaire ce qui explique l’hystérisation croissante de leurs relations avec la Russie et la Chine.
Toujours dans le domaine technologique, un autre dossier donne également des sueurs froides à l’état-major américain : celui du JSF F35 surnommé la « dinde volante ». Cet énorme programme militaire à plus de 1000 milliards de dollars vise à remplacer l’ensemble de la flotte des avions de chasse américains par un seul avion multirôles.[3]
Hors de prix, bourré de défauts, incapable de dépasser durablement le mur du son sans se désagréger, ce programme va de Charybde en Scylla et est en passe de devenir le plus gros désastre industriel de tous les temps. Le dernier secrétaire à la défense de Donald Trump avait qualifié le F35 de « paquet de merde » et de « monstre » juste avant son départ et il est de plus en plus probable que le programme soit discrètement tué par l’USAF et remplacé par un programme moins ambitieux.
Mais rien n’est certain : le Pentagone est hors contrôle depuis le début des années 2000, engloutissant des sommes folles que le GAO (la Cour des comptes américaine) a renoncé depuis longtemps à auditer sérieusement, et Le Pentagone n’hésite plus à désobéir aux ordres reçus de l’exécutif.
Dans un entretien exclusif avec The Grayzone, le colonel Douglas Macgregor, ancien conseiller principal du secrétaire à la Défense, a ainsi révélé que le Pentagone avait continument et sciemment saboté tous les efforts du président D. Trump pour obtenir un retrait des troupes américaines d’Afghanistan au cours de son mandat.
Dans un discours d’adieu inquiétant prononcé en 1961, le président Eisenhower mettait déjà en garde contre le danger d’un complexe militaro-industriel en roue libre :
« Dans les assemblées du gouvernement, nous devons donc nous garder de toute influence injustifiée, qu’elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel. Le risque potentiel d’une désastreuse ascension d’un pouvoir illégitime existe et persistera. ».
Il semble que ce risque soit désormais avéré et que les forces armées américaines soient entrées dans une phase de déstructuration qui laissent un lointain souvenir des grands noms tels que Lee, Jackson, Grant, Sherman, MacArthur, Patton, Nimitz et tant d’autres généraux hauts en couleur qui ont fait la gloire de l’armée américaine, à l’époque où elle savait encore gagner des guerres.
Le dernier sommet sino-américain en Alaska des 18-19/03 témoigne de l’agacement grandissant de l’alliance sino-russe vis–à-vis d’interlocuteurs occidentaux qui ne sont plus considérés comme fiables et rationnels.
Des reproches maladroits du représentant américain Anthony Blinken sur la situation des droits de l’homme en Chine ont déclenché en retour une réaction aussi furieuse que rarissime du représentant chinois qui a agoni un Anthony Blinken livide pendant 15 minutes sur la situation intérieure des États-Unis où « de nombreux américains n’ont eux-mêmes pas confiance dans la démocratie aux États-Unis ».
Comme l’a relevé un commentateur perspicace :
« S’il devait y avoir une date pour que les historiens marquent l’humiliation télévisée et la fin officielle de l’hégémonie américaine, ce serait la gifle publique du secrétaire d’État Antony Blinken et du NSA Jake Sullivan par l’ambassadeur chinois sur le sol américain » – Mollie (@MZHemingway) March 22, 2021.
Malheureusement, il faut aussi craindre une réaction désespérée de l’hégémon américain désormais dirigé par une élite déconnectée qui ne vit plus que dans un monde de communication et d’affect outragé. C’est bien ce que craignent aujourd’hui les dirigeants chinois et russes : plus qu’une défaite militaire, une fuite en avant de l’occident vers une guerre mondiale.
Cette hypothèse catastrophique est aujourd’hui plus vraisemblable qu’elle ne l’était au temps de la guerre froide, à une époque où l’élite militaire et politique occidentale – qui connaissait encore le prix atroce de la guerre – était encore rationnelle et compétente et où aucun président américain ne se serait abaissé à attaquer ad hominem son interlocuteur russe en le traitant de « tueur ».
EN COMPLÉMENTAIRE
Bombe « gay » : quand l’armée américaine imaginait semer le chaos sexuel dans les rangs ennemis
Une bombe américaine larguant un puissant aphrodisiaque sur les troupes adverses afin de provoquer chez eux un « comportement homosexuel » et ainsi les battre plus facilement ? Non, il ne s’agit pas du synopsis du dernier nanar à l’affiche, mais d’un projet de l’armée de l’air américaine des plus sérieux et dormant depuis quelques décennies dans les placards du Pentagone. En 2004, l’organisation Sunshine Project, qui lutte pour la transparence des programmes d’armes chimiques et biologiques, obtient un document officiel retraçant les expérimentations les plus audacieuses pour gagner une guerre. Parmi elles, il y a par exemple cette ingénieuse idée de provoquer une attaque d’insectes sur les ennemis. Mais une autre, conçue en 1994 par le Wright Laboratory de l’armée de l’air américaine, a fait, lors de sa révélation en 2004, l’effet d’une bombe. Des petits génies ont imaginé un gaz aphrodisiaque qui provoquerait chez le soldat ennemi une irrésistible attirance sexuelle pour ses compères armés. Une aubaine pour l’armée américaine, car, selon le laboratoire, les troupes amourachées penseraient alors davantage à batifoler entre elles qu’à se battre. Pour les têtes pensantes du pays de l’oncle Sam, les soldat·es homosexuel·les seraient donc militairement moins fort·es que les hétéros ? Pas si étonnant quand on sait que l’armée américaine a adopté la politique du « dont’s ask, don’t tell » (« ne demandez pas, n’en parlez pas ») jusqu’en 2010. Cette loi américaine obligeait les gays et les lesbiennes à taire leur orientation sexuelle sous peine d’être renvoyé·es, car cela était « un risque inacceptable contre les hauts standards moraux, l’ordre, la discipline et la cohésion qui forment l’essence des capacités militaires ». Le Pentagone dément toute utilisation du projet… du moins jusqu’à présent. Dommage, l’armée américaine était à deux doigts de donner sens à l’expression « faites l’amour pas la guerre ».
NOTES
1-Depuis 2001, les États-Unis et leurs alliés ont largué plus de 326 000 bombes et missiles à l’étranger
À l’insu de nombreux Américains, l’armée américaine et ses alliés bombardent et tuent quotidiennement des personnes dans d’autres pays.
Les bombes et les balles américaines ont fait au moins des centaines de milliers de victimes civiles au cours de ce siècle.Le 25 février, le président Biden a ordonné aux forces aériennes américaines de larguer sept bombes de 250 kg sur les forces irakiennes en Syrie, ce qui aurait tué 22 personnes. Comme on pouvait s’y attendre, la frappe aérienne américaine n’a pas réussi à mettre fin aux tirs de roquettes sur les bases américaines en Irak, profondément impopulaires, pour lesquelles l’Assemblée nationale irakienne a adopté une résolution visant à les fermer il y a plus d’un an.
Les médias occidentaux ont présenté la frappe aérienne américaine comme un incident isolé et exceptionnel, et l’opinion publique américaine, le Congrès et la communauté internationale ont vivement réagi en condamnant les frappes comme étant illégales et constituant une escalade dangereuse vers un autre conflit au Moyen-Orient.
Mais à l’insu de nombreux Américains, l’armée américaine et ses alliés bombardent et tuent quotidiennement des personnes dans d’autres pays. Les États-Unis et leurs alliés ont largué plus de 326.000 bombes et missiles sur des personnes dans d’autres pays depuis 2001 (voir le tableau ci-dessous), dont plus de 152.000 en Irak et en Syrie.
Cela représente une moyenne de 46 bombes et missiles par jour, jour après jour, année après année, pendant près de 20 ans. En 2019, la dernière année pour laquelle nous disposons de données assez complètes, la moyenne était de 42 bombes et missiles par jour, dont 20 par jour rien qu’en Afghanistan.
Le public américain et le monde entier sont laissés presque complètement dans l’ignorance de la mort et de la destruction que les dirigeants de notre pays continuent de faire en notre nom.
Donc, si ces sept bombes de 250 kg étaient les seules bombes que les États-Unis et leurs alliés avaient larguées le 25 février, cela aurait été une journée inhabituellement calme pour les forces aériennes américaines et alliées, ainsi que pour leurs ennemis et victimes au sol, par rapport à une journée moyenne en 2019 ou au cours de la plupart des 20 dernières années. D’un autre côté, si l’implacable assaut aérien américain sur les pays du Grand Moyen-Orient a finalement commencé à diminuer au cours de l’année écoulée, ce bombardement pourrait avoir été un pic de violence inhabituel. Mais quelle version choisir, et comment le saurions-nous ?
Nous ne le savons pas, car notre gouvernement ne veut pas que nous le sachions. De janvier 2004 à février 2020, l’armée américaine a gardé la trace du nombre de bombes et de missiles qu’elle a lâchés sur l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie, et a publié ces chiffres dans des Airpower Summaries [Synthèse des opérations aériennes, NdT] réguliers et mensuels, qui étaient facilement accessibles aux journalistes et au public. Mais en mars 2020, l’administration Trump a brusquement cessé de publier les US Airpower Summaries, et l’administration Biden n’en a jusqu’à présent pas publié non plus.
Comme pour les pertes humaines et la destruction massive que causent ces centaines de milliers de frappes aériennes, les médias américains et internationaux ne rendent compte que d’une infime partie d’entre elles. En l’absence des US Airpower Summaries réguliers, de bases de données complètes sur les frappes aériennes dans d’autres zones de guerre et d’études sérieuses sur la mortalité dans les pays concernés, le public américain et le monde entier sont laissés presque complètement dans l’ignorance de la mort et de la destruction que les dirigeants de notre pays continuent de causer en notre nom. La disparition des Airpower Summaries a rendu impossible l’obtention d’une image claire de l’ampleur actuelle des frappes aériennes américaines.
Voici des chiffres actualisés sur les frappes aériennes américaines et alliées, de 2001 à aujourd’hui, qui mettent en évidence le secret dans lequel elles ont été brusquement enveloppées l’année dernière :
Nombre de bombes et de missiles lancés sur d’autres pays par les États-Unis et leurs alliés depuis 2001:
Ces chiffres sont basés sur les US Airpower Summaries des États-Unis pour l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie, sur le décompte des frappes de drones au Pakistan, en Somalie et au Yémen établi par le Bureau of Investigative Journalism, sur le décompte des frappes aériennes menées par l’Arabie saoudite au Yémen établi par le Yemen Data Project, sur la base de données des frappes aériennes étrangères en Libye établie par la New America Foundation et sur d’autres statistiques publiées. Les chiffres pour 2021 ne sont valables que jusqu’en janvier.
Plusieurs catégories de frappes aériennes ne sont pas incluses dans ce tableau, ce qui signifie que les chiffres réels des frappes aériennes sont certainement plus élevés. Il s’agit notamment de :
- Frappes d’hélicoptères : Military Times a publié un article en février 2017 intitulé « Les statistiques de l’armée américaine sur les frappes aériennes meurtrières sont fausses. Des milliers d’entre elles n’ont pas été signalées. » Le plus grand regroupement de frappes aériennes non incluses dans les US Airpower Summaries sont les frappes par des hélicoptères d’attaque. L’armée américaine a indiqué aux auteurs que ses hélicoptères avaient mené 456 frappes aériennes non signalées par ailleurs en Afghanistan en 2016. Les auteurs ont expliqué que la non-déclaration des frappes par hélicoptère a été constante tout au long des guerres de l’après-11 Septembre, et qu’ils ne savaient toujours pas combien de missiles réels avaient été tirés dans ces 456 attaques en Afghanistan au cours de la seule année sur laquelle ils ont enquêté.
- Avions de combat AC-130 : la frappe aérienne qui a détruit l’hôpital de Médecins sans frontières à Kunduz, en Afghanistan, en 2015, n’a pas été menée avec des bombes ou des missiles, mais par un avion de combat Lockheed AC-130. Ces machines de destruction massive, généralement pilotées par les forces d’opérations spéciales de l’US Air Force, sont conçues pour circonscrire une cible au sol, en y déversant des obus et des tirs de canons, souvent jusqu’à sa destruction complète. Les États-Unis ont utilisé des AC-130 en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Somalie et en Syrie.
- Passes de mitraillage : les US Airpower Summaries pour 2004-2007 comprennent une note indiquant que leur décompte des « frappes avec des munitions larguées… ne comprend pas les canons ou les roquettes de 20 mm et 30 mm. » Mais les canons de 30 mm des A-10 Warthog et autres avions d’attaque au sol sont des armes puissantes, conçues à l’origine pour détruire les chars soviétiques. Les A-10 tirent 65 obus à l’uranium appauvri par seconde pour couvrir une zone d’un feu mortel et indiscriminé, mais cela ne compte pas comme un « largage d’armes » dans les US Airpower Summaries.
- Opérations « anti-insurrectionnelles » et « anti-terroristes » dans d’autres régions du monde. Les États-Unis ont formé une coalition militaire avec 11 pays d’Afrique de l’Ouest en 2005, et ont maintenant une base de drones au Niger, mais nous n’avons pas trouvé de base de données sur les frappes aériennes américaines et alliées dans cette région, ou aux Philippines, en Amérique latine ou ailleurs.
Ce n’est clairement pas une coïncidence si Trump a cessé de publier les Airpower Summaries juste après l’accord trouvé avec les talibans d’un retrait américain de février 2020, renforçant la fausse impression que la guerre en Afghanistan était terminée. En fait, les bombardements américains ont repris après seulement une pause de 11 jours.
Comme le montre notre tableau, 2018 et 2019 ont été des années consécutives record pour les frappes aériennes américaines en Afghanistan. Mais qu’en est-il de 2020 ? Sans les registres officiels, nous ne savons pas si l’accord de retrait a conduit à une réduction sérieuse des frappes aériennes ou non.
Le président Biden a bêtement essayé d’utiliser les frappes aériennes en Syrie comme « levier » sur l’Iran, au lieu de simplement réintégrer l’accord sur le nucléaire iranien comme il l’avait promis pendant la campagne électorale. Biden suit également les traces de Trump en enveloppant les frappes aériennes américaines du même secret que celui utilisé par Trump pour masquer son échec à « mener des guerres sans fin. »
Il est tout à fait possible que les frappes aériennes très médiatisées du 25 février, comme les frappes de missiles de Trump en avril 2017 sur la Syrie, aient été une diversion par rapport à des bombardements américains beaucoup plus lourds, mais largement passés sous silence, déjà en cours ailleurs, en l’occurrence la destruction effrayante de Mossoul, l’ancienne deuxième ville d’Irak.
La seule façon pour Biden de rassurer le public américain sur le fait qu’il n’utilise pas le mur du secret de Trump pour poursuivre les guerres aériennes dévastatrices de l’Amérique, notamment en Afghanistan, est de mettre fin à ce secret maintenant, et de reprendre la publication complète et précise des US Airpower Summaries.
Le président Biden ne peut pas restaurer le respect du monde pour le leadership américain, ni le soutien du public américain pour notre politique étrangère, en empilant davantage de mensonges, de secrets et d’atrocités sur ceux dont il a hérités. S’il continue à essayer de le faire, il pourrait bien se retrouver à suivre les traces de Trump d’une autre manière encore : celles d’une présidence à seul mandat, ratée, d’un empire destructeur et en déclin.
Medea Benjamin, cofondatrice de Global Exchange et de CODEPINK : Women for Peace, est l’auteure du livre de 2018, A l’intérieur de l’Iran : la véritable histoire et la politique de la République islamique d’Iran. Ses précédents ouvrages comprennent : Kingdom of the Unjust : Behind the U.S.-Saudi Connection (2016) (Le royaume de l’injustice : derrière la relation USA-Arabie saoudite) ; Drone Warfare : Killing by Remote Control (2013) (La guerre par drone : tuer à distance) ; Don’t Be Afraid Gringo : A Honduran Woman Speaks from the Heart (1989) (Ne sois pas effrayé gringo, une Hondurienne parle avec son coeur), et (avec Jodie Evans) Stop the Next War Now (Inner Ocean Action Guide) (2005) (Arrêter la prochaine guerre maintenant). Suivez-la sur Twitter : @medeabenjamin
Nicolas J. S. Davies est l’auteur de Blood On Our Hands : the American Invasion and Destruction of Iraq (2010) (Du sang sur nos mains : l’invasion américaine et la destruction de l’Irak). Il a également écrit les chapitres sur Obama at War (Obama en guerre) dans Grading the 44th President : a Report Card on Barack Obama’s First Term as a Progressive Leader (2012). (Introniser le 44e président : un rapport sur le premier mandat de Barack Obama comme leader progressiste).
Source : Common Dreams, Medea Benjamin, Nicolas J. S. Davies, 04-03-2021
2-Voici la " super-arme '' russe qui pose la plus grande menace pour l'armée américaine
Les États-Unis semblent profondément préoccupés par ce que les experts appellent la torpille russe «super-arme» Poséidon 2M39. Cela survient au milieu de l'énorme renforcement militaire russe et des tests de ses dernières armes dans l'Arctique.
La torpille Poséidon 2M39 est un véhicule sous-marin autonome à propulsion nucléaire, armé d'une ogive nucléaire qui pourrait contourner la plupart des défenses basées à terre.
Selon CNN , l'Occident, en particulier les États-Unis, s'est dit préoccupé par la super-arme russe. Poséidon est l'une des six nouvelles armes stratégiques annoncées par le président russe Vladimir Poutine en 2018 [1]. Elle est censée être à un stade avancé de développement.
L'arme, qui ressemble à un petit sous-marin, peut être utilisée comme moyen de dissuasion nucléaire contre les bases hostiles et les stations navales. Son lancement et son fonctionnement sont synonymes d'une torpille nucléaire avancée et sophistiquée avec un rendement d'explosion [spéculé] de 2 à 100 Mt (classé). Elle est également capable de porter des charges utiles conventionnelles.
Dans un article écrit par HI Sutton pour Forbes en novembre 2019, il a mentionné Poséidon comme «l'une des armes les plus perturbatrices actuellement en cours de développement. C'est aussi l'un des moins bien comprises ». Vidéo
1st ever VIDEO of Russian Poseidon underwater nuke drone ‘field-test’ released by MoDhttps://t.co/ZDIImXPXHJ pic.twitter.com/31TmHQZ0Rk
— RT (@RT_com) February 20, 2019
Comme précédemment rapporté par The EurAsian Times , l'arme a été conçue pour frapper les villes côtières avec une ogive de 2 mégatonnes, environ «133 fois plus puissante que la bombe larguée sur Hiroshima».
Deux navires qui sont supposés transporter le Poséidon, le sous-marin de classe Oscar 09852 Belgorod et le sous-marin Projet 09851 Khabarovsk, sont de nouveaux bateaux lancés respectivement en 2019 et 2020. Les sous-marins de la classe Oscar pouvaient transporter quatre torpilles Poséidon en même temps pour un rendement total pouvant atteindre 400 mégatonnes.
Selon certains rapports, le Poséidon pourrait également avoir une option de lancement de site sur les fonds marins ou sur mobile. Dans l'option des fonds marins, connue sous le nom de Skif, Poséidon peut attendre tapi sur le fond marin dans un conteneur spécial aussi longtemps que nécessaire.
On pense que le navire auxiliaire russe ZVEZDOCHKA 600 (projet 20180) avec une capacité de déglaçage est utilisé pour tester les drones Poséidon. Par conséquent, il est possible que le même navire puisse être utilisé comme plate-forme pour déployer et récupérer une version du fond marin du drone.
L'option de lancement au fond de la mer a été brevetée (brevet RU 2135929) par le concepteur de Poséidon, Alexander Shalnev.
Bien que les spécifications restent confidentielles, les experts ont déclaré que Poséidon semble être un mini-sous-marin robotique en forme de torpille, qui peut voyager à des vitesses de 185 km / h (100 nœuds). Des informations plus récentes suggèrent une vitesse de pointe de 100 km / h (54 nœuds), avec une autonomie de 10000 km (5400 nmi; 6200 mi) et une profondeur maximale de 1000 m (3300 pieds).
La profondeur typique du drone peut être d'environ 50 à 100 mètres pour des fonctionnalités de furtivité accrues en mode furtif à basse vitesse. Une faible profondeur en mode furtif est préférable car les ondes sonores se déplacent vers le fond de l'océan et réduisent le rayon de détection. Les sous-marins utilisent la même stratégie en mode de fonctionnement silencieux.
3-Le F-35, un échec emblématique… parmi d’autres
20 années durant, le programme du Pentagone en vue de développer l’avion F-35 est apparu comme invincible, malgré retards répétés et importants dépassements de budget. Et voilà qu’en l’espace d’à peine quelques semaines, le soutien officiel accordé au F-35 semble évaporé. Ce n’était pas trop tôt.Sur la fin de l’administration Trump, le secrétaire à la défense en poste a qualifié ce programmé de « tas de merde…« Le directeur de l’Air Force a reconnu que le F-35 ne serait jamais en mesure de remplir les tâches qui lui furent initialement assignées. Et voici qu’à présent, c’est le comité des services des armées à la Chambre qui affirme que nous devrions cesser de déverser de l’argent dans le « trou à rats » F-35. ….
À tout le moins, il faut bloquer la mise en production jusqu’à la fin des tests opérationnels du programme. Les tests continuent de révéler des problèmes de conception dans le F-35 — le dernier décompte du mois de janvier en dénombre 871, soit seulement 2 de moins que l’an passé. D’ici à ce que le processus de tests soit terminé, et que les ingénieurs trouvent des solutions à ces problèmes, tous les avions F-35 achetés seront fabriqués avec ces failles, ce qui exigera par la suite de coûteuses et profondes modifications pour pallier à des problèmes dont certains n’ont même pas encore été révélés par le processus de test.
Le F-35 est la tête d’affiche des programmes trop coûteux pour être pertinents à l’avenir. On aurait dû annuler ce programme il y a plus de dix ans, avec son manquement Nunn-McCurdy, lorsque les coûts de développement et d’achat furent doublés. L’annuler à présent pourrait assurer une économie de 200 milliards de dollars rien qu’en coûts d’acquisition…
Source pogo.org
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