Le président Miloš Zeman demande pardon à la Serbie pour les bombardements de l’OTAN


Cette guerre, dont les bombardements aériens continus ont duré 78 jours, du 24 mars au 10 juin 1999, était illégale. Lire: Ce fut un jeu d’enfant pour les Etats-Unis de disloquer l’Etat multiethnique de Yougoslavie. Encore une guerre où je me suis sentie très isolée, les journalistes dans leur ensemble (en Suisse romande), se limitant à relayer la propagande de l’OTAN. Lire: Les vérités yougoslaves ne sont pas toutes bonnes à dire. [Silvia Cattori]


Yougoslavie-Force-françaises-dans-la-guerre-de-Bosnie-de-1992-à-1995.-Crédit-photo-ECPAD


Recevant le président de Serbie à Prague, son homologue tchèque, Miloš Zeman a présenté publiquement, le 18 mai 2021, ses excuses pour les bombardements de la Yougoslavie en 1999.

« Je demande pardon à la nation serbe »

Je demande pardon à la nation serbe.

Nous avons parlé avec le Président (de Serbie, Aleksandar Vučić) de l’amitié traditionnelle tchéco-serbe, qui s’est manifestée, par exemple, en 1938, lorsque nous avons été trahis par nos alliés occidentaux, mais aussi en 1968, lorsque nous avons été trahis par nos alliés orientaux. On ne choisit pas. Dans les deux cas, le peuple serbe nous a exprimé son soutien.

Et nous lui avons répondu en le bombardant.

C’est pourquoi je voudrais profiter de cette occasion pour m’excuser d’avoir bombardé l’ex-Yougoslavie. Talleyrand dirait que, pire qu’un crime, c’était une erreur. Et je voudrais demander pardon à la nation serbe à titre personnel.

Cela me tourmentait tout le temps.

Oui, au moment de la décision de bombarder la Yougoslavie, la République tchèque était dans l’Alliance de l’Atlantique Nord depuis quelques semaines, nous avons été les derniers à donner notre accord et nous recherchions désespérément au moins un pays pour nous rejoindre et nous y opposer, mais nous avons été laissés seuls.

Cela ne nous excuse pas, c’était un manque de courage.

Et avec ces excuses et cet appel au pardon, je me suis libéré de mes nombreuses années de traumatisme, car le repentir libère et, comme le disent les Latins, dixi et salvavi animam meam, j’ai parlé et sauvé mon âme.

Miloš Zeman
Président de la République

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