Parisot : "On n’a pas d’idées mais du gaz de schiste"


Laurence Parisot a lancé une offensive de communication dans le débat sur l’énergie. Elle milite pour le maintien du nucléaire et l’exploration du gaz de schiste.
Laurence Parisot revient dans l’arène. Près d’un mois après son échec cuisant à sa réélection, la présidente du Medef signe son retour. Elle a choisi son nouveau cheval de bataille pour s’opposer au gouvernement : l’énergie. En plein débat sur la transition énergétique, la chef de file des entreprises a voulu se rappeler aux bons souvenirs de la ministre de l’Ecologie, Delphine Batho. "Sur les 125 membres de ce débat, seulement cinq représentent les entreprises, s’est-elle justifiée. On ne peut pas parler d’énergie et d’environnement sans réfléchir à la situation économique de la France."
La "patronne des patrons" a déploré que le débat sur le gaz de schiste soit " interdit" et demandé à ce qu’il soit "autorisé". "Il s’agit d’un enjeu d’indépendance énergétique, de géopolitique", a-t-elle conclu faisant référence aux 50 milliards d’importations de gaz russe et algérien. Sans passer par quatre chemins, elle a remis le sujet sur la table. "Nos entreprises sont exsangues, à bout de souffle, a-t-elle lancé. On veut les mêmes chances que les pays concurrents. Pour avoir la compétitivité de l’Allemagne, il faut réduire nos déficits ; pour avoir celle des Etats-Unis, on doit exploiter du gaz de schiste."

Une référence à Giscard

Toujours offensive, la présidente du Medef n’a pas hésité à y aller de son petit slogan, taclant au passage le manque d’audace du gouvernement. "En France, on n’a pas d’idées mais on a du gaz de schiste", a-t-elle lancé faisant référence à la célèbre phrase de Valery Giscard d’Estaing "La France n'a pas de pétrole, mais elle a des idées".
Entre les petites phrases, son leitmotiv sur le coût de l’énergie pour les entreprises. Pour celles qui en consomment le plus, l’électricité pèse lourd : jusqu’à 60% des dépenses comme dans la chimie ou la plasturgie. Jean-Pierre Clamadieu, président de la commission de développement durable du Medef et patron du chimiste Solvay, a pris son entreprise comme exemple. "Sur 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires, nous dépensons 1,2 milliards pour l’électricité contre 2 milliards pour les salaires". Et d’expliquer que, dans son secteur, les entreprises américaines ont rapatrié aux Etats-Unis leurs usines implantées au Moyen-Orient, grâce au prix bas du gaz de schiste. Emporté par son éloge, il a malgré tout éludé que le prix était si bas que certaines entreprises n’arrivaient pas à l’exploiter, comme l’avait déclaré le PDG de Total, Christophe de Margerie, dans un entretien au Monde en janvier.
Le bras droit de Laurence Parisot n’a pas non plus hésité à charger les énergies renouvelables. Pointant du doigt leurs 5 milliards d’euros de subventions annuelles, leurs gains de productivité n’ont pas non plus été mis dans la balance. "L’Allemagne va investir 1.000 milliards d’euros d’ici 2030. En avons-nous les moyens? a-t-il relevé mettant en miroir les 410.000 emplois de la filière nucléaire. Se félicitant du prix de l’électricité nucléaire inférieur de 27% à celui de l’Allemagne, il n’a pas non plus rappelé que les tarifs augmenteront de 30% d’ici 2017. Si le débat s’ouvre, chacun campe sur ses positions.
Note du Bloggeur :  Qui écrira un jour un article expliquant que Dame Parisot, Total et tant d'autres industriels n'agissent qu'à seule fin d'enfouir des tonnes de polluants extrêmement toxiques à moindres frais pour gagner sur les deux tableaux en créant un nouveau monopole énergétique. ?  

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