De l’envoyé spécial du
FIGARO à Washington le 19 avril 2013
Si le Fonds monétaire international adresse un
satisfecit aux gouvernements sur leurs finances publiques, la France fait
figure d'exception. Globalement la situation des déficits français sera
légèrement moins satisfaisante que la moyenne des pays avancés, selon les
experts internationaux.
La plupart des pays
avancés ont aujourd'hui réussi à maîtriser leurs déficits publics, et ce
compliment s'adresse autant aux États-Unis qu'à l'Europe, estime le FMI dans son nouveau rapport semestriel,
«Le moniteur des finances publiques».
En moyenne «les déficits
ont diminué de 0,75% du PIB en 2012, tant en termes globaux que corrigés des
variations conjoncturelles, et ils devraient se rétrécir plus rapidement en
2013», écrivent les experts internationaux. Ils attribuent «l'essentiel de
cette amélioration aux efforts concertés des gouvernements pour maîtriser les
dépenses au sortir du plus fort de la crise en 2009».
À cet égard la France fait figure d'exception alors
que le FMI souligne que «l'ajustement structurel de 1,25% du PIB qui est
projeté (en 2013) se concentre principalement, comme lors des efforts
précédents, sur les augmentations sélectives d'impôt».
En France la dette
publique continue d'augmenter inexorablement
Globalement la situation
des déficits français sera légèrement moins satisfaisante que la moyenne des
pays avancés, avec des chiffres pour la France de 3,7% du PIB en 2013 et 3,5%
en 2014, contre respectivement 3,5% et 3% pour l'ensemble des pays avancés.
Mais ces moyennes expriment des écarts très importants. Les États-Unis, malgré
des efforts considérables dûs aux
«coupes automatiques» auront un déficit de 6,5% du PIB
encore cette année, le Japon se situant à 9,8%.
Quant à la zone euro ses comptes publics apparaissent
solides pris globalement. Les fameux critères de Maastricht sont désormais
respectés, les déficits devant revenir à 2,9% du PIB cette année, et 2,6% en
2014. Mais là aussi les situations sont très contrastées, entre l'Espagne (6,9%
du PIB en 2014) et l'Allemagne dont les comptes publics seront pratiquement
équilibrés l'an prochain, le déficit étant alors de 0,1% du PIB à peine.
De même l'Allemagne a
d'ores et déjà amorcé un reflux de sa dette publique, qui va passer de 82% du
PIB en 2012 à 80,4% en 2013 et 78,3% en 2014. Ce qui reste encore une exception
dans la zone euro. «Dans certains pays, notamment plusieurs pays européens aux
prises avec les tensions des marchés, les ratios d'endettement ne culmineront
qu'après 2014, ainsi que le montre les corrections pour l'Espagne, la France et
l'Italie», prévient le FMI. En France la dette publique, de 86% du PIB en 2011,
continue d'augmenter inexorablement. Elle devrait atteindre 92,7% en 2013 et
94% en 2014.
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