Non, ils ne dorment pas tous à l'Assemblée Nationale, à l'image des intervention du député Dominique DORD

La Genèse selon Dominique DORD

Une nouvelle œuvre créationniste. Sans citer une seule fois le Président de la République, le député de Savoie a fait un bilan désastreux de la première année du quinquennat. Verbatim.

Il y a parfois des petits moments de saveur gratuits à l’Assemblée Nationale. Cela s’est passé ce mardi 28 mai 2013 au cours de la traditionnelle séance des questions au gouvernement.


Le député-maire UMP d’Aix-les-Bains, Dominique Dord (53 ans) a en effet fait une sortie tout à fait surprenante non sans fierté. Sans note mais à l’effet visiblement préparé, cet ancien expert en communication n’a en fait posé aucune question mais s’est amusé à pasticher la Bible, au risque de repousser son électorat chrétien, relativement important en Savoie.



Dominique Dord fut un ancien UDF-PR proche d’Alain Madelin et a commencé la politique assez tôt (il y a près de trente ans) aux côtés de Michel Barnier, ancien ministre et actuel commissaire européen, qui fut député-maire d’Albertville et aussi président du conseil général de Savoie. Conseiller régional de Rhône-Alpes en 1992, Dominique Dord a raté la mairie de Chambéry en juin 1995 face à l’ancien ministre socialiste Louis Besson à cause de la présence au second tour d’une liste du FN . Il a réussi néanmoins à se faire élire deux ans plus tard député (à 37 ans), puis maire d’Aix-les-Bains en mars 2001.


Après avoir renoncé à postuler à la présidence de l’UMP  en novembre dernier (par manque de parrainages), Dominique Dord s’est positionné en faveur de l’ancien Premier Ministre François Fillon . Désigné trésorier de l’UMP le 30 août 2010 en remplacement du ministre Éric Woerth, il a démissionné avec retentissement de son poste juste après l’élection controversée du président de l’UMP du 18 novembre 2012, pour contester l’instrumentalisation de l’appareil interne en faveur de Jean-François Copé . Depuis le 3 février 2013, il est désormais secrétaire général adjoint de l’UMP dans une direction pléthorique et paritaire après la réconciliation des deux camps.



C’est clair que la tirade qu’a prononcée Dominique Dord devant ses collègues parlementaires et les membres du gouvernement n’a rien de constructif et s’expose plus dans le cadre potache de blagues de classe que de contribution décisive au débat public. Cette séance très suivie est souvent l’occasion pour des députés de base d’en rajouter dans la polémique, même pour des sujets plutôt consensuels, c’est la condition pour être bien vu de ses électeurs dans sa circonscription, en clivant artificiellement.


Dominique Dord n’a donc pas dérogé à la règle, et contrairement à d’autres, il l’a fait avec brio.
Voici sa tirade dans son intégralité :

« Le premier jour, il est allé voir madame Merkel. Il lui a dit : "Madame Merkozy, je veux renégocier votre traité". Elle lui a dit : "Nein !". Alors, il a dit : "Au diable les Allemands , ces conservateurs égoïstes !". Et vous avez ratifié le traité .

Le deuxième jour, il a voulu casser tout ce qu’avait fait Nicolas Sarkozy . Finies, les heures supplémentaires pour 8 millions d’ouvriers et d’employés ! Il a dit : "Au diable, le pouvoir d’achat des classes moyennes !"

Le troisième jour, il a levé 30 milliards d’impôts. Tous les riches ont quitté le pays et il a dit : "Au diable les riches  ! Qu’ils aillent dépenser leur argent en Angleterre !"

Le quatrième jour, il s’est fait plaisir. Il a levé 7 milliards de dépenses, en créant, par exemple, 60 000 postes  dans l’éducation. Il a dit : "Je refuse de céder au diktat des 3% ! Nous serons à 3,6% !". On apprend aujourd’hui qu’il est à 3,9%. Il a dit : "Vive les déficits et vive les marchés financiers !"

Le cinquième jour, il a récompensé madame Royal  : il a fait d’elle une banquière, parce qu’elle le vaut bien ! Et il a dit : "Au diable la République irréprochable !"

Le sixième jour, il a envoyé la police contre les familles qui tentaient de s’accrocher au peu de repères qu’elles avaient encore. Et il a dit : "Au diable les familles, les religions, les conservateurs et les rétrogrades ! Vive le progrès ! Vive les LGBT !"


Enfin, le dernier jour, comme le veut la tradition, il s’est reposé. Il est monté sur le mont Corrèze avec Valérie pour contempler son œuvre, et là, il a vu une France en ruine, des Français sans un sou, sans espérance, sans avenir, sans fraternité. Et il a eu cette phrase historique, il a dit : "Je sais que je tiens le bon cap". Alors, il est revenu à Paris en train, comme il l’avait promis ! »




 
À chaque phrase, quelques parlementaires de la majorité et quelques ministres montraient leur indignation plus que leur sens de l’humour et à la fin de cette "question" (sans point d’interrogation), le Président de l’Assemblée Nationale Claude Bartolone  s’est cru obligé de rappeler qu’on ne devait pas évoquer ainsi le Président de la République  dans cette enceinte, en ces termes : « Monsieur Dord, je vous rappelle qu’il est de tradition, dans notre hémicycle, de ne pas mettre en cause le Président de la République. Cette tradition a toujours été appliquée, notamment par mon prédécesseur. ».

Un peu plus tard, le député UMP Yves Albarello venait à la rescousse de son collègue savoyard en rappelant, avant de poser sa question, ceci : « Monsieur le Président, je voudrais d’abord rappeler de façon dépassionnée que, tout au long du précédent mandat présidentiel, les membres de l’actuelle majorité n’ont eu de cesse de salir la personne de Nicolas Sarkozy ! ». Cela fait un peu "cour de récréation" (du genre "c’est celui qui le dit qui l’est").

Cela dit, Dominique Dord a quand même reçu une réponse à sa non question, prononcée par le Ministre de l’Économie et des Finances Pierre Moscovici  :

« Monsieur le député, la vraie réponse vient d’être apportée par le Président de l’Assemblée Nationale.

Il ne s’agissait d’ailleurs pas d’une question, mais d’une simple parabole, d’une fable totalement polémique, comportant en outre des aspects personnels totalement indignes d’un membre de cette assemblée ! Peut-être êtes-vous tout à coup envahi par l’enthousiasme d’avoir appris à manifester, ce que vous ne saviez pas faire ! Puis vous êtes entré dans une espèce d’exubérance irrationnelle qui vous conduit à toutes les exagérations, à toutes les piques et à toutes les insultes. Ce que vous dites, en réalité, n’a aucun sens, si ce n’est peut-être que ce chemin des sept jours, c’est celui que vous avez parcouru au cours des cinq années précédentes !

Les Français vous ont mis au repos, compte tenu de l’échec retentissant de votre politique sur les déficits, le chômage, la dette, l’emploi, l’industrie et la compétitivité.

Votre question ne mérite pas d’autre réponse, si ce n’est pour dire que ce gouvernement, sous l’impulsion du Président, travaille à redresser un pays… que vous avez laissé dégradé, affaibli et divisé. Il travaille à relancer la compétitivité  et l’emploi et, s’agissant de l’Europe, il travaille à redonner un sens à la construction européenne .


Monsieur Dord, la conclusion vous appartient : puisque vous êtes au septième jour, reposez-vous, car vous en avez besoin ! »

Comme on le voit, Pierre Moscovici n’a pas montré un sens particulièrement aigu de l’humour. Bien entendu, Dominique Dord n’avait rien dit de constructif, ai-je rappelé au début de ce verbatim, mais son interlocuteur du gouvernement non plus. Il n’est pas forcément stupide de s’amuser un peu entre deux épisodes de tension dans les débats parlementaires, non ?
Article de  Sylvain Rakotoarison - AGORAVOX.fr

Mais déjà le 24 Avril 2013, Ce sémillant député avait fait une intervention lyrique très remarquée !
https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=0jG0j71m3ZI


Curieux !

Science décalée : Ata, le mystérieux humain à la tête d’extraterrestre
Par Janlou Chaput, Futura-Sciences


Un crâne allongé surmonté d’une crête : cet humanoïde a tout de l’extraterrestre de science-fiction. Pourtant, une analyse vient de montrer que ce squelette, haut de seulement 15 cm, est bien celui d’un être humain. Nommé Ata, il pourrait même être mort à l’âge de 8 ans…
Un fœtus momifié ? Un primate miniature ? Un enfant difforme ? Ou pire, unextraterrestre ? Les rumeurs vont bon train autour de l’étrange squelette d’Ata, haut de 15 cm et doté de caractères jusqu’alors jamais vus. Les analyses sont encore en cours, mais une partie du mystère semble résolu : il s’agit bien d’un être humain, et même d’un de nos contemporains…
Le contexte : Ata, vedette d’un film sur les extraterrestres
Désert d’Atacama, au Chili, il y a une dizaine d’années. Lors de fouilles dans un village abandonné, une expédition ramène dans ses bagages un squelette pour le moins atypique. Haut de 15 cm, son crâne est anormalement allongé, et une paire de côtes est absente. Le spécimen est récupéré par un collectionneur privé qui le garde à Barcelone. Sa trace est retrouvée par les producteurs d’un documentaire intitulé Sirius, qui vient d’être diffusé aux États-Unis, le 22 avril dernier. Le fossile y est présenté comme l’une des preuves plausibles de l’existence d’extraterrestres. Est-ce un être venu d’ailleurs ?
Un front anormalement long pour un crâne humain ? Pourtant, Ata est bien un membre de notre espèce, avec d’étranges difformités, et n'a rien d’un extraterrestre.
Un front anormalement long pour un crâne humain ? Pourtant, Ata est bien un membre de notre espèce, avec d’étranges difformités, et n'a rien d’un extraterrestre. © Cipiripilala, YouTube
Garry Nolan, chercheur à l’université Stanford (Californie, États-Unis), a entendu parler de ce squelette nommé Ata, et est entré en contact avec les réalisateurs afin de pouvoir examiner le spécimen de plus près. Rattrapé par le buzz que le lilliputien a déclenché dans les médias américains, le scientifique a fait part des résultats préliminaires de ses expériences, mais promet de publier le tout une fois qu’il aura tous les éléments sous la main. Car aujourd’hui encore, un mystère épais plane autour de ce squelette. Mais Garry Nolan a déjà élucidé une partie du problème…
L’étude : un être humain mort voilà quelques décennies
Intrigué, l’homme a apporté Ata à son collègue Ralph Lachman, connu et reconnu pour ses compétences dans les troubles squelettiques chez les enfants. Bien qu’habitué à voir des difformités, le spécialiste avoue n’avoir jamais été confronté à un tel cas de figure. Des tests ADN sont alors pratiqués. Dans sa première intuition, Garry Nolan pense qu’Ata doit être mort il y a des dizaines de milliers d’années. Il confie des échantillons à des paléoanthropologues afin de déterminer sa place dans l’arbre humain.
Il n’y a pas de doute : son génome est « moderne, abondant et de haute qualité », confie Garry Nolan dans Science Now. Autrement dit, c’est un être humain comme nous, mort au plus tard voilà quelques décennies. Son ADN mitochondrial, reçu de sa mère, est d’haplotype B2, caractéristique de la côte ouest de l’Amérique du Sud. Tout est cohérent.
Les analyses génétiques révèlent en fait 9 % d’anomalies, des fragments qui ne concordent pas avec l’ADN humain de référence. Mais plusieurs facteurs, comme la dégradation ou des petits défauts dans la préparation, peuvent en être à l’origine.
Causes des difformités : anomalies génétiques ou produit toxique ?
Ata passe sous les rayons X pour une analyse minutieuse de son squelette. Au niveau des plaques épiphysaires des genoux (une partie cartilagineuse), l’usure constatée suggère que l’individu est mort à un âge compris entre 6 et 8 ans. Pour Garry Nolan, trois possibilités s’ouvrent à lui. Ata était peut-être affecté par une forme de nanisme très particulière, auquel cas il serait né et resté minuscule tout au long de sa courte existence. Sinon, il aurait pu être atteint d’une forme très agressive de maladie qui accélère le vieillissement, comme la progéria. Dans ce cas, le fœtus de 22 semaines environ serait mort in utero, avec des signes retrouvés normalement à un âge plus avancé. Des examens sont en cours pour vérifier ces hypothèses.
Ces clichés montrent le squelette d'Ata sous plusieurs coutures. De quel mal a-t-il souffert ?
Ces clichés montrent le squelette d'Ata sous plusieurs coutures. De quel mal a-t-il souffert ? © Garry Nolan
Enfin, la piste des substances tératogènes, à l’origine de malformations congénitales, est aussi explorée. Les tissus vont être passés auspectromètre de masse afin de retrouver d’éventuelles traces de produits toxiques ou de leurs métabolites.
Garry Nolan penche plutôt pour la cause génétique, car d’autres squelettes de lilliputiens retrouvés à travers le monde semblent aller en ce sens. Mais à ce stade de l’enquête, il n’a encore rien trouvé qui puisse l’attester.
L’œil extérieur : le canular du XXIe siècle ?
Cependant, cette conclusion ne convient pas à tous les scientifiques. Pour William Jungers, cité dans Science Now, il s’agit plutôt d’un fœtus ou d’unenfant né prématurément qui aurait été mal embaumé. L’immaturité des os de ses mains et de ses pieds suggère un âge bien moins avancé que ce que mettent en évidence les tests de Garry Nolan. De plus, le crâne n’est pas soudé, comme c’est normalement le cas chez les enfants de 6 ans. Voilà pourquoi les analyses génétiques ne révéleraient rien…
Reste à expliquer l’usure anormale des plaques épiphysaires des genoux. Le casse-tête semble presque insoluble, et Garry Nolan approfondit ses recherches et promet la publication d’un article une fois tous les éléments en sa possession. Il faudra donc encore attendre pour en savoir plus.
Certains parlent déjà de canular, comme la science en a déjà connu avec l’Homme de Piltdown par exemple. Mais pour le chercheur californien, c’est impossible. L’analyse aux rayons X montre bien que le squelette est un vrai.« C’est impossible à falsifier. Sauf par des extraterrestres », déclare le scientifique avec humour. Mais si ce n'est pas une supercherie, qu'est-ce donc alors ?

Lettre Posthune du suicidé de Notre-Dame de Paris, Dominique VENNER

Publié le  par  sur le site Français de souche


L’historien Dominique VENNER
s’est suicidé à Notre-Dame

Exclusif :  Dominique Venner explique son geste



La France meurt de l’hégémonie marxiste


Voici une dizaine de jours, c’était le premier anniversaire de la présidence de François Hollande. Triste anniversaire.
Ceux qui voudraient mettre quoi que ce soit à l’actif du « Président normal » auraient bien des difficultés à trouver quoi citer. L’endettement du pays continue à se creuser. Les chiffres du chômage poursuivent leur ascension. Les pauvres se multiplient, comme toujours lorsque les socialistes sont au pouvoir. Les projets fiscaux les plus ineptes énoncés lors de la campagne électorale n’ont pas vu le jour, mais la fiscalité ne s’en est pas moins trouvée alourdie. L’ombre de la duplicité et de l’hypocrisie, qui s’est déployée avec l’affaire Cahuzac, ne cesse de projeter ses effets de délégitimation.
C’est sur ce fonds malsain que se sont déroulé les manifestations contre la seule « réforme » que François Hollande ait vraiment menée jusqu’au bout : celle du mariage.
La dimension de destruction de la famille qui s’y love a suscité un vaste mouvement de rejet qui n’aurait sans doute pas acquis cette ampleur s’il n’avait pris appui sur une inquiétude plus large.
En sa grande majorité, la population française perçoit que le pays est en déclin et que le déclin s’accentue jusqu’à ressembler à une maladie en phase terminale.
La perception du déclin, visible dans tous les sondages, s’accompagne d’un désarroi, d’une angoisse, d’une dépression collective tout à fait explicables.
Sans doute parce que nous sommes au printemps, certains ont vu dans les réactions de dé sarroi, d’angoisse et de dépression collective les traces d’un « printemps français ». J’aime rais penser qu’ils ont raison, mais je dois dire que je suis circonspect.
Il ne se dessine, en effet, aucun sursaut, aucune esquisse de perspective.

HollandeProg-493x328Les gens de gauche pensent, pour la plupart, que François Hollande n’est pas assez à gauche, autrement dit qu’il n’a pas été assez loin dans la progressivité fiscale, et ils sont plus que jamais enferrés dans la débilité envieuse qui les conduit à considérer qu’il suffit de s’en prendre aux plus entreprenants pour que tout aille mieux. Nombre de gens de droite sont porteurs de propositions teintées des mêmes idées stupides.
Les explications de l’évolution économique planétaire, des paramètres de la globalisation, de la croissance qui se poursuit ailleurs sur la planète, et qui ne déserte que le continent européen, sont absentes.

Le vieillissement accéléré que connaît l’Europe, les incitations qui sous-tendent les flux migratoires complexes qui strient celle-ci et en font fuir les porteurs de capital intellectuel, ne sont jamais évoqués.

La France, comme une part majeure du continent européen, est soumise au règne absolu d’une hégémonie marxiste, anticipée par le communiste italien Antonio Gramsci dans les années 1930. Gramsci pensait que le capitalisme, dans la première moitié du XXe siècle, était en position hégémonique. Il préconisait une longue marche des adeptes du dogme marxiste dans toutes les institutions, jusqu’à ce que l’hégémonie capitaliste soit remplacée par une autre hégémonie, marxiste cel le-là.
Il précisait que, lorsque cette hégémonie marxiste serait en place, une irréversibilité serait atteinte. Tous les débats alors, disait-il, auraient lieu au sein de l’hégémonie marxiste ainsi instaurée et sur son horizon. Toute possibilité de raisonner à l’extérieur de l’hégémonie marxiste serait condamnée à être marginalisée. Des mouvements de colère contre l’hégémonie marxiste instaurée pourraient encore exister, mais ils ne pourraient plus se doter des paramètres indispensables pour constituer une alternance.
Gramsci voyait dans l’hégémonie marxiste instaurée la possibilité que vienne enfin une société socialiste. Il n’avait pas tort.
Les Français perçoivent le déclin, disais-je. Ils sont imprégnés de désarroi, d’angoisse, de dépression collective. Ils peuvent être en colère. Ils peuvent chercher des réponses en songeant qu’elles sont à gauche, à droite, ailleurs. Mais ils ne voient pas, dans leur majorité, que l’hégémonie marxiste ressemble à une nasse qui se referme. Ils ressentent une mort qui vient. Ils ne discernent pas de quoi meurt la France.
Et ils ne discernent pas que la présidence Hollande est l’un des effets de la mort qui vient, pas la cause de cette mort.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour les 4 verites

Conférence de presse de Hollande : la diagonale européenne

par Pascal Riché | Cofondateur Rue89 

Etrange conférence de presse. Englué dans la récession et le chômage, coincé par ses promesses mal tenues, corseté par les contraintes européennes, le Président a tenté ce jeudi de conjurer l’immobilisme qu’on lui reproche en multipliant les mots évoquant le mouvement, l’offensive, la mobilité... Il est allé très loin dans ce registre « bougiste », citant (sans le nommer) Jean Tinguely : « La seule chose stable, c’est le mouvement. » Qu’on se le dise, donc, l’an II de son mandat sera celui de l’offensive. Et cette offensive commencera par l’Europe.
Ce fut la seule surprise de cette conférence de presse : Hollande a choisi de déplacer les grands problèmes du moment sur le terrain européen. Une « diagonale mitterrandienne », en quelque sorte, pour celui qui a commencé sa carrière politique en 1981, dans un petit bureau de l’Elysée en 1981. Lorsque l’ancien chef de l’Etat avait compris combien il était difficile d’agir sur le plan national, il avait « européanisé » son discours, faisant de la construction de l’Europe, pour reprendre les mots de Jean-Pierre Chevènement, « un mythe de substitution au projet de transformation sociale qui l’avait porté au pouvoir en 1981 ».
François Hollande, qui est allé à bonne école, a donc repris la technique hier. Il faut espérer qu’il ne s’agisse pas seulement d’une fuite commode, et que le Président nourrisse une véritable ambition pour réparer la zone euro.
Pour bien marquer cette inflexion, Hollande a engagé son discours par son bilan européen, peint en rose : c’est grâce à l’action de la France, « trait-d’union entre l’Europe du Nord et l’Europe du Sud », a-t-on ainsi appris, que « la zone euro a été stabilisée, l’Union bancaire a été définie, la Banque centrale européenne s’est dotée d’une nouvelle doctrine, la Grèce a été sauvée, les taux d’intérêt ont baissé... »

« Sortir l’Europe de la langueur »

Puis il a détaillé sa volonté de reprendre « l’offensive » et expliqué que son « devoir » était d’abord de « sortir l’Europe de la langueur ». Il entend donc convaincre ses partenaires d’instaurer un « gouvernement économique » de la zone euro, qui se réunirait tous les mois et serait animé par un président désigné pour une durée longue. Il entend également pousser un plan européen pour l’insertion des jeunes, une stratégie commune d’investissement, une communauté des énergies renouvelables... Enfin, il espère « une nouvelle étape de l’intégration européenne, avec une capacité budgétaire qui serait attribuée à la zone euro, et la possibilité, progressivement, de lever l’emprunt ».
« L’idée européenne exige le mouvement, si elle ne bouge pas, elle tombe » a-t-il conclu, paraphrasant cette fois la métaphore vélocipédique de Jacques Delors.
Sur le fond, François Hollande a raison : c’est au niveau européen que l’économie coince. L’austérité budgétaire est dictée par la Commission européenne, la création monétaire est jalousement gardée par la Banque centrale européenne, la course à la compétitivité entre les pays ne facilite pas les progrès sociaux. Mais les solutions qu’avance le Président semblent encore bien timides face au défi posé. Un « gouvernement économique » est plus que jamais nécessaire, mais l’idée a été mainte fois resservie, telle une vieille tarte à la crème, depuis le gouvernement Bérégovoy. En octobre 2008 encore, devant le Parlement européen à Strasbourg, Nicolas Sarkozy jurait : « Il n’est pas possible que la zone euro continue sans gouvernement économique clairement identifié ».

Un tout petit pas vers un « emprunt européen »

Quant à la Banque centrale européenne, François Hollande se garde bien de vouloir la bousculer. A un journaliste qui lui fait remarquer que la création monétaire généreuse aux Etats-Unis et au Japon semblait être couronnée de succès, et qu’il serait peut-être intelligent de revoir les statuts de notre banque centrale, le Président répond, résigné, qu’il est de facto impossible de modifier les statuts de la BCE, car cela demanderait un accord unanime de tous les pays. Il ne désespère pas, en revanche, de convaincre la banque centrale de fournir quelques liquidités aux PME.
Enfin, s’il entrouvre la voie vers un « emprunt européen », c’est un tout petit pas qu’il semble l’envisager. Les grandes idées sur les euro-obligations ou la mutualisation des dettes souveraines ne semblent plus à l’ordre du jour.
François Hollande assure qu’il commencera à discuter de ces questions avec l’Allemagne dès les semaines prochaines. Chacun sait pourtant que rien de très audacieux ne pourra se produire avant l’élection législative allemande de septembre. Le bilan de la grande initiative européenne que promet de mener le Président Français ne pourra pas être dressé avant l’an prochain. Hollande s’est d’ailleurs donné « deux ans pour y parvenir », un délai difficilement compressible.
En attendant, la France s’enferre dans sa récession : il ne reste qu’à espérer qu’elle en sera sortie avant le printemps 2015...
Note du Blogueur :  Eh bien, c'est pas gagné si le Président croit sortir la France de la faillite avec son approche positive. C'est bon pour la caméra, la méthode Coué !!!!
Qu'il explique aux victimes journalières de licenciement, ceux qui vivent avec peu pendant que nos "réfugiés sans caravanes" vivent avec 2500 euros par mois !
On a (hélas) la France que l'on mérite !

Virgin Megastore de Lyon : les rayons vides à 10h30


Par Florent Deligia - Origine de cet article Lyon Capitale du 17 Mai 2013


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Depuis ce lundi matin, le Virgin Megastore de Lyon propose 50 % de remise sur l’ensemble du magasin. Une cinquantaine de personnes étaient présentes dès l’ouverture, se ruant sur les bonnes affaires et n’hésitant pas à harceler les vendeurs pour obtenir le Graal du jour : un iPad à petit prix. Ambiance.
La nouvelle a fait le tour des réseaux sociaux, dimanche 12 mai : à partir de lundi, les boutiques Virgin Megastore bradent leur stock et proposent 50 % de remise dans tous les magasins, à l’exception des livres et chèques-cadeaux. Les détenteurs de la carte de fidélité bénéficient pour leur part de 20 % supplémentaires. Alors que la chaîne traverse une crise sans précédent et que le tribunal doit étudier les offres de reprise le 23 mai, l’opération vise clairement à vider les stocks.
Une cinquantaine de personnes à 9h59
Ainsi, une cinquantaine de personnes se pressaient devant le magasin de Lyon, ce lundi matin, peu de temps avant l’ouverture des portes. La tension est alors déjà palpable. Certains font des bras d’honneur aux caméras de surveillance. D’autres pestent, car “les vendeurs auraient eu le droit de se servir en priorité”. Le ton est donné : les gens ici présents n’ont que faire de la crise qui touche Virgin et sont là pour faire de bonnes affaires. Les portes s’ouvrent à 10 heures. C’est la cohue, les gens se précipitent dans le magasin. Tout le monde n’a qu’un mot à la bouche : iPad.
virgin rayon ()
La quête de l’iPad
Les consoles de jeux vidéo sont immédiatement accaparées, mais les tablettes de la firme à la pomme ne sont pas en rayon. Immédiatement, la foule se dirige vers les vendeurs qui partent chercher les tablettes, en stock aux étages supérieurs. À leur retour, ils n’ont pas le temps de les distribuer à ceux qui les ont demandés et sont dévalisés en quelques secondes. Ils tenteront bien de contrôler le flux, mais c’est peine perdue. L’ambiance est tendue, l’excitation à son comble.
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Acheter pour revendre
Un homme ayant récupéré un iPad 4 64 Go à 350 euros (au lieu de 700) est interpellé par un jeune qui lui propose 400 euros immédiatement. Il refuse poliment avant de recevoir d’autres offres. Alors que les clients ne sont pas encore passés en caisse, des négociations ont déjà lieu dans le magasin. Des sommes en liquide s’échangent discrètement et les produits passent d’une main à l’autre. Un de ces revendeurs de l’immédiat nous confie qu’il pensait proposer ses achats sur le site de petite annonce leboncoin.fr. Il n’aura pas besoin de le faire. Les produits qu’il a récupérés ont déjà de nouveaux propriétaires. Un homme, la cinquantaine, montre le carton d’un lecteur Blu-Ray : “Vous pensez que je peux en tirer combien ? Je ne sais même pas à quoi ça sert.”
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Des rayons vidés en quelques minutes, sauf celui des CD
Les rayons high-tech et jeux vidéo sont rapidement vidés de leur contenu. Paradoxalement, celui des disques au premier étage est désert, malgré des réductions identiques. Symbole d’un des pôles qui a marqué la perte de Virgin, la musique sur support physique n’intéresse plus personne. Un vendeur reste confiant : “Tout devrait partir d’ici le 25 mai”, date de la fin de l’offre. Plus loin, l’une des libraires regarde la curée avec émotion et se confie : “Ça me fait mal au cœur de voir ça. C’est difficile.” Une vingtaine de minutes après l’ouverture des portes, la tension est loin d’être retombée, bien au contraire. Le personnel, pris à partie, est suivi de près par des dizaines de clients n’ayant toujours qu’un seul mot à la bouche : iPad.
Vendeurs au bord de la crise de nerfs
Harcelé, un vendeur perd ses nerfs : “J’ai déjà poussé une gueulante tout à l’heure. Arrêtez de me suivre ! Il n’y a plus d’iPad.” Un client, se sentant lésé, attend qu’il se soit éloigné pour passer sa colère :“Ils ont tout gardé pour eux !” Quelqu’un lui fait alors remarquer que, si c’est vrai, c’est légitime : “Ils sont bientôt au chômage.” À quoi le client agacé répond : “Ils ne vont pas se plaindre : ils vendent aujourd’hui, et je contribue en achetant ici” (sic). Un autre vendeur craque à son tour : “Calmez-vous, on dirait que vous voulez de la viande.” Perdue dans ce chaos, une jeune demoiselle était simplement venue acheter un nouveau chargeur pour son ordinateur portable. Elle rebroussera chemin. Ce n’est pas le jour pour faire des emplettes normales.
virgin ipad ()
Un parfum de fin du monde
Une demi-heure après l’ouverture, le rayon high-tech a été pillé. Il reste bien quelques accessoires, enceintes ou casques, mais les produits les plus importants sont partis depuis longtemps. Les négociations de particulier à particulier continuent aux caisses. Les butins sont protégés. Les paniers débordent. Les plus organisés étaient venus avec de grands sacs, désormais garnis d’électronique. À l’entrée, plusieurs affiches improvisées indiquent qu’il n’y a plus d’iPad. Cela n’empêchera pas les clients de continuer de poursuivre les vendeurs désespérés. Virgin devrait bientôt fermer. Il ne devrait plus y avoir grand-chose dans le magasin d’ici à mercredi. Un parfum de fin du monde flotte au 41 rue Édouard-Herriot.
Lire aussi :


Note du Blogueur : Triste fin pour cette belle idée de Richard Branson... VIRGIN France aurait mieux fait d'ouvrir son catalogue sur Internet. Des emplois auraient été conservé et des internautes n'auraient pu se comporter en vandales de banlieues !
Cela promet quand RENAULT, PEUGEOT, CITROËN, MOULINEX, ARMOR-LUX, et tant d'autres....
La France n'est-elle pas devenue championne des faillites d'entreprises et des vandalismes en bandes organisées....
What else !
Soldes à Virgin : « Vous vous êtes comportés comme des pourritures »

Antoine Michel | Blogueur sur Rue89


Le 13 mai 2013 à minuit, via e-mails et réseaux sociaux, la nouvelle se répand comme un virus digne des zombies de Danny Boyle : le Virgin Megastore, à l’agonie, annonce des réductions de 50% sur la quasi-totalité du magasin. Les détenteurs de cartes de fidélité bénéficient de 20% supplémentaires.
MAKING OF
Nous avons vu ce billet sur le blog Les rétro-galeries de Mr Gutsycirculer sur Facebook et, sidérés par la violence des faits relatés, avons pris contact avec son auteur. Il nous a amicalement permis de reprendre son texte.
Antoine, contractuel dans la fonction publique et blogueur, a vu sa compagne en pleurs, « détruite » après cette journée de soldes. Agée de 28 ans, elle travaille au Virgin des Champs-Elysées depuis 2008 et sera bientôt au chômage.
Antoine a alors interrogé les collègues de sa compagne et écrit le récit de leur journée. Il pourra en choquer certains. Rue89
L’enseigne Champs-Elysées ouvre à 10 heures, et les choses se compliquent déjà. Les gens dehors s’impatientent, ils sont des centaines (dont certains sont là depuis 7 heures du matin), et tentent d’ouvrir eux-mêmes la gigantesque porte métallique. Ils tentent, ils tentent, les charognards.
La tension est déjà là, quelque chose ne tourne pas rond. Une ambiance, une attitude.
Le service de sécurité fait grincer les gonds. Sésame, ouvre-toi. Les chiens sont lâchés, le chaos peut commencer.
Des centaines d’humains, visages déformés, hagards, montent en courant au premier étage, se poussent les uns les autres. Une femme chute dans le grand escalier. Personne ne l’aide à se relever.
Objectif : le rayon numérique. Un iPad à 700 euros devient un iPad à 350 euros. Alors ils en prennent deux, trois, quatre, car même à 600 euros, les tablettes numériques se revendent illico sur eBay ou Leboncoin.fr.
5,4,3,2,1... ET LA RUÉE.

Mais il n’y a pas que ça à récupérer, et certains ont prévu le coup : ils sont venus avec des grands sacs. D’autres ont carrément ramené des valises.
Comme le témoigne une certaine Emma dans Le Parisien :
« C’était la folie. Ça poussait de tous les côtés. Les plus pressés montaient les marches quatre à quatre pour aller dans les rayons hi-fi. Mais il y avait peu d’articles. Du coup, certains clients arrachaient de leur socle les appareils photos ou les tablettes en exposition. Les alarmes retentissaient de toute part. »
Au téléphone, un homme hurle, plié d’un rire nerveux : « J’y crois pas, ici c’est l’apocalyyypse ! ! ! » Dans un premier temps, les employés trouvent ça hallucinant, positivement parlant. Mais ils vont déchanter très vite.

Traqués, insultés, secoués par les clients

Les consoles Xbox, vendues la veille 250 euros, passent à 175 euros. Prenons-en une, non deux, non trois. Durant l’heure suivant l’ouverture du magasin, les vendeurs, complètement désemparés, sont suivis, pris à partie, traqués, insultés, secoués par des clients devenus fous.
Certains employés montent sur des tabourets, et hurlent des ordres aux gens afin de contenir, de canaliser la foule en furie. En vain. Des clients leur hurlent dessus, et l’attention sera – semble-t-il – à qui criera le plus fort.
Alors qu’ils ont commencé leur journée depuis moins de deux heures, certains salariés s’échappent littéralement pour aller pleurer au stock, loin du chaos. Pour atterrir, pour se rendre compte de ce qu’il se passe, et reprendre un poil de force.
La fermeture du magasin, le néant d’information depuis plusieurs mois concernant un quelconque plan social, Pôle emploi s’approchant, et maintenant ça. Ça fait beaucoup.
En moins de trente minutes, le rayon numérique est vide. Plus rien, à part de la poussière et des déchets sur les rayonnages (restes de menus McDo, cannettes vides, emballages divers).
RUÉE AU VIRGIN DE STRASBOURG POUR LA LIQUIDATION DES STOCKS
Vidéo amateur publiée par les Dernières Nouvelles d’Alsace
Des gens ont sous les bras des trucs sans savoir de quoi il s’agit. Ils ne savent même pas ce que c’est. « Vous pensez que je peux en tirer combien ? », osent-ils même demander. Mais même sans savoir, plus besoin de les mettre sur Priceminister. Car la vente n’a jamais été aussi sauvage, et des enchères commencent dès lors dans les files d’attentes.
Je n’ai pas eu d’iPad, je rachète le vôtre. Non moi, non moi, non moi, qui dit mieux ? On dégaine le cash, des billets passent discrètement de main en main. On se croirait en plein deal généralisé.

Ils se gavent sans peur de vomir

La magasin a en stock 184 cartouches du dernier jeu Nintendo DS « Professeur Layton ». Un revendeur de jeux vidéo, venu avec des amis porteurs, les prend toutes. Les 184.
Ceux qui sont arrivés trop tard au saint premier étage – ou qui n’ont pas eu accès aux enchères sauvages – prennent alors TOUT ce qui passe à hauteur de panier. TOUT : peluche, DVD au hasard, magnet, écouteurs, jeux de sociétés, cartouches d’imprimantes. Ils n’ont pas le temps de choisir, sinon d’autres leur voleront leur butin.
Alors ils prennent, ils prennent, se gavent sans peur de vomir. Ils prennent pour empêcher d’autres de prendre. La plupart sont au portable :
« Mais tu veux lesquels ? Dis-moi vite, il n’y a presque plus rien ! “Twilight” ? “Iron Man” ? “Transformers” ? En Blu-ray ou DVD ? Bon, je prend tout, et rappelle-moi dans dix minutes ! De toute façon, on s’en fout, c’est à moins 50% ! »
Et pourtant – forcément – ils vomissent, quand le coup de sang est passé. Où ? Aux caisses. C’est réellement là qu’ils font leurs emplettes, leurs « bonnes affaires » : alors ça oui, je prends, ça non, ça oui, ça non... Ils reposent alors ce qui, en fait, ne les intéresse finalement pas.
L’attente dans la file est en moyenne de 1h30. Derrière les caissières, de centaines de produits divers s’entassent en dizaines de colonnes, trop rapidement dégueulés pour être rangés convenablement. Alors out le traditionnel classement fantastique/horreur/comédie : on prend tout et on repose tout en tas au rayon DVD. Obligé.
Les clients, pour une fois, ne se plaignent pas.

« On rachète vos indemnités »

Une employée sort fumer une clope, par une sortie privée qui mène dans la rue d’à côté. Elle a bien pris soin d’enlever son gilet rouge, chose qu’elle ne fait jamais. Elle n’a même pas allumé sa cigarette que les gens repèrent sans pitié le petit logo sur son badge et l’accaparent :
« Vous pouvez me mettre ça de côté ? Il vous reste des iPad ? Achetez-en un pour vous, et je vous le rachète ! »
L’employée leur répond que non. Leurs bouches se déforment alors, deviennent méchantes : « Non, mais sérieux, on croit rêver... Pffff ! »
Même aux livres, rare rayon sur lequel les soldes n’ont pas lieu (loi oblige), les gens remplissent des paniers en prenant – là encore – tout ce qui leur passe sous la main.
Lorsque les employés leur précisent que les livres ne bénéficient pas de réductions – « Non, mais vous auriez pas pu le dire ? » – ils reposent tout tel quel, n’importe où, avant de partir bon train vers des rayons plus juteux.
  • « Vous devriez être content, on rachète vos indemnités » ;
  • « C’est scandaleux, les vendeurs se sont servis avant nous ! » ;
  • « Vous n’allez pas vous plaindre d’être bientôt au chômage : vous vendez aujourd’hui, et je contribue en achetant. »

Ils n’ont JAMAIS vu ça de leur vie

Pour ajouter au chaos ambiant, au rez-de-chaussée comme au premier étage, des centaines de boîtiers vides de DVD et jeux vidéo jonchent le sol. Ouverts de force, volés dans la cohue.
On marche comme sur des œufs de peur de glisser, en poussant du pied les cadavres d’une culture qui semble avoir été violée. A la sortie, les bornes antivols hurlent au point qu’on ne les entend même plus.
Alors que le magasin ferme normalement ses portes à 22 heures, aujourd’hui, extinction des feux à 19h30. Ordre de ce qui reste de la direction : ne plus faire entrer personne pour mieux gérer la horde présente. (Pour la plupart des salariés cependant, la journée ne se terminera vraiment que cinq heures plus tard.)
Les vigiles, sous une pluie d’insultes et de huées, font leur job. Les gens dehors deviennent fous, les en empêchent, retiennent la porte. Ce qu’ils ne savent pas, les chacals, c’est que le magasin a déjà été pillé. Chacun de ses os a été sucé méthodiquement. Avidement.
Avec difficulté, les agents de sécurité, qui n’ont JAMAIS vu ça de leur vie, parviennent à refermer sésame. Ouf. Un délicat client qui n’a probablement pas eu sa part du gâteau se plaindra quand même en commentaire de je-ne-sais-plus-quel-site :

Capture d’écran d’un commentaire sur un site d’info

Amassant leur « butin »

Durant les derniers mois, depuis l’annonce de la fermeture de la chaîne Virgin, pas un seul de ces « clients » n’a évidemment levé le petit doigt pour soutenir (de quelque manière que ce soit) les 1 000 salariés, futurs chômeurs dans quelques semaines.
Mais lundi, ils étaient pourtant tous là comme par magie, ces clients invisibles, fossoyeurs aux dents acérées.
Ils ont soudain retrouvé l’adresse d’un magasin dans lequel, au mieux, ils n’avaient pas mis les pieds depuis des années, au pire, ne sont jamais allés.
Comble, certains ont même posés des RTT le matin même pour pouvoir s’y rendre. Dans le même article du Parisien cité plus haut, il est également noté que la Emma en question (mise au courant de la braderie par une proche) « était venue en repérage la veille, car elle n’avait encore jamais mis les pieds dans un magasin Virgin ».
Le temps d’une matinée, oubliant Amazon, oubliant « la crise », ils étaient là en chair et en os, en masse, les rats, les nécrophiles, dansant joyeusement sur les cadavres de milliers de salariés, amassant leur « butin », comme certains le disaient à 11 heures sur Twitter.
Faire des bonnes affaires, c’est une chose. Mais à ce prix-là ? « Eh oui » avez-vous tous répondu en chœur, « A ce prix-là », justement. Et ce prix-là, c’était moins 50%. C’est ce que vous répétiez tous, vous, les charognards, la salive pâteuse aux commissures des lèvres.

A prix cassés, dignités soldées ?

Pour ce prix-là, vous avez poussé aux larmes des travailleurs qui, peu importe ce qu’on peut penser de Virgin, ont mis toute leur énergie et leur amour durant des années dans un job qui les a passionnés. Pour un simple rabais, vous les avez insultés, méprisés et violentés. Vous avez montré sans masque qu’un vulgaire iPad avait à vos yeux plus de valeur que leur travail et leurs passions.
Pour ce prix-là, putain, vous êtes devenus des bêtes. A prix cassés, dignités soldées ? La vôtre on s’en doutait, mais également la leur dans la foulée ? Vous ridiculiser ne suffisait donc pas ? Il fallait également les écraser, les traîner dans la boue ?
Vous vous êtes battus comme des chiens. Bravo, c’est bien. Mais vous n’êtes pas des chiens, les chiens n’agiraient pas ainsi. Mais vous n’êtes pas non plus des êtres humains, car un humain il me semble, n’agit pas non plus de la sorte.
Non. Pour vous être comporté ainsi, vous n’êtes simplement – et clairement – que des sales pourritures.