Un lobbyiste des gaz de schiste chez les députés

En toute discrétion, le député UMP, Claude Gatignol joue les lobbyistes en faveur des gaz de schiste. Dans l’un de ses courriers, que s’est procuré OWNI, transmis ce vendredi 6 mai à quelques membres du groupe UMP, le parlementaire propose neuf amendements qui vident de sa substance la proposition de loi contre l’exploitation des gaz et huiles de schiste. Un texte qui sera débattu le 10 mai prochain. Claude Gatignol, représentant la circonscription de La Hague, très sensible aux intérêts des industriels du nucléaire, écrit:
Chères Collègues, Chers Collègues


La commission ad hoc a débattu sur la PPL Jacob relative aux huiles et gaz de roche-mère appelés communément Huiles et gaz de schistes non conventionnels puisqu’ils se situent à 3000 m de profondeur dans le LIAS pour les géologues et dans des réservoirs”spongieux”.
L’article 3 a heureusement été supprimé mais l’interdiction totale des technologies a été maintenue.

Les amendements que je propose avec plusieurs collègues à votre cosignature, veulent rééquilibrer le texte et, au delà de l’émotionnel de l’instant, veulent permette les travaux d’innovation, de recherche, d’exploration et les forages de géothermie en particulier.

La suspension, l’interdiction temporaire sera levée lorsque les conclusions des missions en cours parlementaire et interministérielle seront connues et présentées au Parlement.

A votre disposition. Amitiés
Claude Gatignol

PS les réponses doivent me parvenir impérativement avant 16h


Transmis à une poignée de membres du groupe UMP par la permanence du député, le texte est accompagné d’une série de neuf amendements portant sur le projet de loi de Christian Jacob qui sera débattu puis voté le 10 mai prochain, pour lesquels le dépôt d’amendement a été clos à 17 heures ce jour-même.
Balayer le chemin des schistes aux pétroliers et gaziers…

Censé interdire l’exploration et l’exploitation, du fait des risques de la technique de fracturation hydraulique pour l’environnement constatés aux Etats-Unis, il a déjà été atteint dans sa force par quelques aménagements de formules… Avec les neuf amendements de Gatignol, le projet de loi devient carrément jetable ! Le deuxième amendement de la liste propose ainsi la « suspension » plutôt que « l’interdiction » de cette technique, pour une durée de… un an à compter du vote de la loi !

« La suspension est à privilégier par rapport à l’interdiction totale car celle-ci ne saurait être justifiée à ce stade par le principe de précaution.
Il s’agit donc d’un délai visant à approfondir les connaissances scientifiques et à apporter une information claire sur ces divers points. »
Du début à la fin, la série d’amendements poursuit un même but : permettre, une fois le fameux « instant émotionnel » passé, de reprendre exploration et exploitation où on les avait laissés. Le 8è amendement ne propose d’ailleurs rien d’autre, puisqu’il suggère la levée de l’interdiction temporaire prévue à l’article 1 « lorsque seront connus les conclusions de la mission parlementaire, de la mission interministérielle, la rédaction nouvelle du code minier et l’avis du Haut Comité des Ressources Minières ». « Haut Comité des Ressources Minières » que se propose de créer le troisième amendement et dont la composition est fixée… par le gouvernement ! Lequel s’est montré plutôt moins réticent que l’Assemblée à ces exploitations. Quant à la mission interministérielle citée, le rapport d’étape remis à la mi-avril s’est montré beaucoup moins préoccupé des conséquences environnementales que ne l’espéraient les militants anti-gaz de schiste !
… et à une fracturation « à la française »

Mais il est net que ce ne sont pas les collectifs locaux qui ont glissé ces idées à l’oreille de Claude Gatignol : dans le mouvement de ces textes, on note une précaution appliquée à ne surtout pas empêcher la recherche technique permettant d’établir de « nouvelles techniques ». Le troisième amendement exclu ainsi les recherches expérimentales des interdictions de fracturation hydraulique, tandis que le quatrième exclu la géothermie… Depuis le début de l’affaire, le refrain entonné par les autorités ne voulant pas fermer la porte (depuis Nathalie Kosciusko-Morizet jusqu’au service des mines du ministère de l’Industrie) a été : « nous n’allons pas exploiter les gaz de schiste comme les Américains. » Dès lors, contourner cette inquiétude est simple comme un brevet : développons notre propre technique estampillée « propre » et les hydrocarbures de schiste du sous-sol français nous appartiendront !

Comme si le nouveau code minier ne facilitait pas déjà la vie aux pétroliers et gaziers, l’amendement 6 propose d’alléger encore les procédures, ôtant notamment les consultations publiques, demandées par la ministre elle-même… Seul politesse laissée à la population locale, l’amendement 9 prévoit une « Commission locale d’information », un format déjà bien connu du député Gatignol puisque la même formule et le même procédé est utilisé depuis des décennies… pour l’énergie nucléaire.

Les amendements que souhaite proposer Claude Gatignol pour projet de loi contre l’exploitation des gaz et huiles de schiste :


 PPL 3301
AMENDEMENT N° 1
Présenté par Claude GATIGNOL,
Jacqueline IRLES, Muriel MARLAND-MILITELLO, Jean-Pierre NICOLAS ,
Jean-Pierre DECOOL, Patrice CALMEJANE, Bernard CARAYON,
Anne GROMMERCH, Renaud MUSELIER, Pierre LANG, Gérard GAUDRON
Titre
Rédiger ainsi le titre de la proposition de loi : » PPL visant à interdire temporairement l’exploitation des huiles et gaz de roche-mère dans l’attente de la publication du nouveau code minier. »
Exposé des motifs
Cet amendement est rédactionnel et vise à exprimer très clairement l’objectif recherché par le texte : équilibrer les techniques de forage avec les prescriptions d’une nouvelle rédaction du code minier intégrant les conclusions des missions d’étude parlementaire et interministérielle en cours.

PPL 3301
AMENDEMENT N° 2
Présenté par Claude GATIGNOL,
Jacqueline IRLES, Muriel MARLAND-MILITELLO, Jean-Pierre NICOLAS ,
Jean-Pierre DECOOL, Patrice CALMEJANE, Bernard CARAYON,
Anne GROMMERCH, Renaud MUSELIER, Pierre LANG, Gérard GAUDRON
Article premier
L’article 1 de la proposition de loi est rédigé comme suit :
«En application du principe de précaution prévu à l’article 5 de la Charte de
l’Environnement, l’usage de la technique dite de fracturation hydraulique est suspendue pendant une année, à compter de la publication de la présente loi, lorsqu’elle s’adresse à l’exploitation, sur le territoire national ,des mines d’hydrocarbures liquides et gazeux. »
EXPOSE SOMMAIRE
Les débats actuels montrent que c’est la technique de la « fracturation hydraulique » qui cristallise les réactions de l’opinion sur la recherche et l’exploitation de gaz et d’huiles de schiste.
Il est pris acte de ce que l’emploi de cette technique puisse être suspendu -et non interdite sur le territoire national pendant une durée d’un an à compter de la publication de la loi, de façon à permettre aux autorités publiques, dans cet intervalle et en application du principe de précaution d’en évaluer les impacts et les éventuels risques associés.
La suspension est à privilégier par rapport à l’interdiction totale car celle-ci ne saurait être justifiée à ce stade par le principe de précaution.
Il s’agit donc d’un délai visant à approfondir les connaissances scientifiques et à apporter une information claire sur ces divers points.
Le rapport des missions parlementaire et interministérielle en cours sur les hydrocarbures de roche mère permettra de fixer les caractéristiques des processus autorisés pour la recherche en grande profondeur, sachant que existe depuis plus de quarante ans, plus de un million de puits ont été réalisés et sont exploités dans le monde entier.

PPL 3301
AMENDEMENT (3)
Présenté par Claude GATIGNOL,
Jacqueline IRLES, Muriel MARLAND-MILITELLO, Jean-Pierre NICOLAS,
Jean-Pierre DECOOL, Patrice CALMEJANE, Bernard CARAYON,
Anne GROMERCH, Renaud MUSELIER, Pierre LANG, Gérard GAUDRON
Amendement additionnel à l’article 1
L’interdiction de cette technique ne concerne pas les recherches expérimentales et
exploratoires visant à l’acquisition de connaissances scientifiques sur la géologie du sous sol et sur les ressources minières présentes.
Exposé des motifs
L’interdiction temporaire ne peut concerner ce qui permet de développer l’innovation et la connaissance dans les domaines des techniques et de la géologie. La recherche et l’exploration ne peuvent donc pas être visée par cette mesure.

PPL 3301
AMENDEMENT (4)
Présenté par Claude GATIGNOL,
Jacqueline IRLES, Muriel MARLAND-MILITELLO, Jean-Pierre NICOLAS,
Jean-Pierre DECOOL, Patrice CALMEJANE, Bernard CARAYON,
Anne GROMMERCH, Renaud MUSELIER, Pierre LANG, Gérard GAUDRON
Amendement additionnel à l’article 1
Les forages relatifs à l’énergie géothermique sont autorisés, dans le cadre du
développement des énergies renouvelables, notamment pour les puits captant l’eau à une température supérieure à 20°c.
Exposé des motifs
Cet amendement apporte des précisions nécessaires au développement de la géothermie profonde qui n’existe et ne peut se développer que grâce à des forages et des techniques spécifiques.
l’Ile de France et l’Alsace sont deux régions particulièrement concernées.

PPL 3301
AMENDEMENT (5)
Présenté par Claude GATIGNOL,
Jacqueline IRLES, Muriel MARLAND-MILITELLO, Jean-Pierre NICOLAS,
Jean-Pierre DECOOL, Patrice CALMEJANE, Bernard CARAYON
Anne GROMMERCH, Renaud MUSELIER, Pierre LANG, Gérard GAUDRON
Article additionnel après l‘article 1
Il est mis en place un Haut Comité des Ressources Minières chargé de l’évaluation, de la validation et du suivi des techniques nécessaires à l’exploitation des ressources minières, notamment des hydrocarbures de roche-mère. Sa composition et son fonctionnement sont précisés par le Conseil d’Etat et sont publiés sur proposition du Gouvernement et après avis du Parlement. Ses conclusions sont transmises aux autorités compétentes pour tout projet de techniques existantes et de techniques nouvelles
EXPOSE SOMMAIRE
Le caractère sensible des techniques utilisées nécessite que soit créé un Haut Comité composé de représentants de l’ensemble des parties participant au débat (administration de tutelle, élus, industriels, associations et experts], pour définir les conditions et modalités de réalisation d’expérimentations ou de projets pilotes pendant cette période d’un an et ensuite assurer le suivi des réalisations
Cette proposition vise à garantir que la sûreté et la rigueur nécessaires sont bien appliquées par les exploitants qui devront apporter toute la transparence, toutes les garanties au cours des opérations de forage
Les estimations des réserves ( 200 milliards de barils de pétrole, 2400 milliards de m3 de gaz) situés dans les roches-mères du lias justifient le contrôle et la surveillance des techniques physico-chimiques utilisées, en particulier des additifs facilitant l’extraction.

PPL 3301
AMENDEMENT(6)
présenté par Claude GATIGNOL,
Jacqueline IRLES, Muriel MARLAND-MILITELLO, Jean-Pierre NICOLAS
Jean-Pierre DECOOL, Patrice CALMEJANE, Bernard CARAYON,
Anne GROMERCH, Renaud MUSELIER, Pierre LANG,Gérard GAUDRON.
Article 2
Suppression du 2è paragraphe.
EXPOSE SOMMAIRE
Quelque soit le contenu du code minier actuel, les autorisations sont données après la remise d’un dossier considéré par tous les corps d’ingénieurs (géologues,mines…) comme lourd et très contraignant : cahier des charges épais, descriptifs des techniques utilisées de quinze pages, explications avec les DREAL…. Il est donc superflu de vouloir soumettre les titulaires de permis à de nouvelles contraintes,doublant les déclarations préalables faites au moment des demandes de permis.

PPL 3301
AMENDEMENT (7)
présenté par Claude GATIGNOL,
Jacqueline IRLES, Muriel MARLAND-MILITELLO, Jean-Pierre NICOLAS
Jean-Pierre DECOOL, Patrice CALMEJANE, Bernard CARAYON,
Anne GROMMERCH, Renaud MUSELIER, Pierre LANG, Gérard GAUDRON
Article additionnel à l’article 2
Il est créé une zone de développement minier sur proposition du Préfet de Région, incluant la publication des permis autorisés.
Les usages de l’eau utilisée pour l’exploitation des forages seront annexés aux documents publics en précisant la nature de son recyclage.
EXPOSE SOMMAIRE
La transparence est absolument nécessaire sur le territoire. En France , nous avons la nécessité d’éviter tout gaspillage d’énergie et dans le cas présent de récupérer les calories apportés par l’eau-support des hydrocarbures.
Des usages connus sont déjà possible, soit par un réseau social de chaleur alimentant des logements, soit par des productions agricoles sous serres.
Cela va dans le sens d’une bonne efficacité énergétique et d’un bilan carbone amélioré.

 PPL 3301
AMENDEMENT (8)
présenté par Claude GATIGNOL,
Jacqueline IRLES, Muriel MARLAND-MILITELLO, Jean-Pierre NICOLAS
Jean-Pierre DECOOL, Patrice CALMEJANE, Bernard CARAYON,
Anne GROMMERCH, Renaud MUSELIER, Pierre LANG, Gérard GAUDRON
Article additionnel après l’article 2
L’interdiction temporaire prévue à l’article 1 sera levée pour l’exploitation des gisements, lorsque seront connus les conclusions de la mission parlementaire, de la mission interministérielle, la rédaction nouvelle du code minier et l’avis du Haut Comité des Ressources Minières.
EXPOSE SOMMAIRE
Il paraît nécessaire de s’entourer de toutes les garanties pour autoriser l’exploitation de la zone de développement minier autorisée et elles seront fondées sur des conclusions apportant les connaissances scientifiques et technologiques, l’absence des effets secondaires des additifs, l’intégration su site dans le développement territorial local.

PPL 3301
AMENDEMENT (9)
présenté par Claude GATIGNOL,
Jacqueline IRLES, Muriel MARLAND-MILITELLO, Jean-Pierre NICOLAS
Jean-Pierre DECOOL, Patrice CALMEJANE, Bernard CARAYON, Anne GROMMERCH,
Renaud MUSELIER, Pierre LANG, Gérard GAUDRON
Article additionnel à l’article 2
Le Préfet de Région concerné par la zone de développement minier peut proposer un Commission Locale d’Information.
EXPOSE SOMMAIRE
L’information doit être mise à disposition par tous moyens et si la nécessité de Commission Locale se fait sentir, le Préfet pourra en proposer la création sur le modèle déjà existant des Cli sur tout le territoire. La transparence pourra être ainsi assurée dans la concertation et avec la participation de la population et des élus locaux.

Note perso :  N'y a-t-il aucune voix médiatique qui pourrait expliquer les dégâts déjà vécus par nos "amis" américains qui ont utilisés la technologie de TOTAL & Co ? Cet introuvable porte-parole télévisuel pourrait expliquer le gaspillage journalier de TOTAL & Co qui brule inutilement au bout des torchères de nos raffineries du GPL faute de vouloir investir dans une solution de stockage, d'exploitation, et de lobbying auprès des constructeurs automobiles (pour construire des vrais GPL-car en attendant de rouler électrique sans centrale à combustible solide ou nucléaire). Petite analyse simple et rapide à faire : Quant on brule par an largement de quoi faire rouler proprement tous les automobilistes de France...et qu'on refuse d'ouvrir les yeux sur les conséquences de l'exploitation du Gaz de Schiste, A QUI PROFITE LE CRIME ?
Bah, qui se soumet consent !

Gene Sharp, l'Américain qui a inspiré les révolutions arabes ?

Par Zineb Dryef | Rue89 | 06/05/2011 | 18H54

Aucun journaliste ayant rencontré Gene Sharp n'omet de préciser son amour des orchidées, son célibat et sa douceur. A 80 ans, il est l'un de ces universitaires qu'on persiste à qualifier de « méconnu » alors même que des pleines pages lui sont consacrées dans de grands quotidiens internationaux.
Ces derniers mois, c'est sa qualité d'« inspirateur des révolutionnaires arabes » qui lui a valu, entre autres publications, un grand portrait dans le New York Times et un passage sur Al Jazeera.
On raconte que son livre « De la dictature à la démocratie », publié en 1993 à destination des guérilleros en Birmanie, circulait place Tahrir, au Caire. Et qu'avant les Egyptiens, ses lecteurs étaient les révolutionnaires des Balkans, d'Iran et d'Europe de l'Est.
Ce best-seller du Net, disponible gratuitement sur le site de son association Albert Einstein Institution, basée à Boston, a été traduit en 26 langues, dont plusieurs dialectes birmans, l'arabe, le chinois, le biélorusse et le farsi.

198 méthodes d'action non-violente

En 137 pages, Gene Sharp condense ses recherches sur la non-violence politique et propose une sorte de guide pratique de la lutte pacifiste contre les pouvoirs autoritaires. Les chapitres « Faire face avec réalisme aux dictatures », Les dangers de la négociation, « La planification stratégique » ou « Désintégrer la dictature » sont complétés par 198 méthodes d'action non-violente. De la classique manifestation à l'invention de nouveaux symboles.
L'essentiel de la théorie de Gene Sharp repose sur le constat qu'il ne sert à rien de combattre une dictature avec ses propres armes, c'est-à-dire la force. A ce jeu, les résistants seront perdants :
« Nous avons noté que la résistance armée ne frappe pas le point faible des dictatures, mais, au contraire, leur point fort.
En choisissant de concourir dans le domaine des forces armées, avec munitions, armes technologiques, etc. les mouvements de résistance se mettent clairement dans une position désavantageuse. Dans ces domaines, les dictatures pourront presque toujours rassembler des ressources supérieures. »
Certains points rappellent évidemment les révolutions du début de l'année 2011, notamment en Egypte. Ce passage consacré au rôle de l'armée :
« L'armée est l'une des plus importantes sources de pouvoir des dictateurs parce qu'elle peut utiliser ses unités militaires disciplinées et ses armes directement pour attaquer et punir une population désobéissante.
Les stratèges de la défiance politique doivent se souvenir qu'il sera extraordinairement difficile, sinon impossible, de désintégrer la dictature si la police, les fonctionnaires et les forces militaires soutiennent pleinement le régime, en obéissant et en exécutant ses ordres.
Les stratégies visant à réduire la loyauté des forces du dictateur devraient donc être considérées par les stratèges démocrates comme une priorité. »

« Un chercheur très pragmatique »

Pour le chercheur Jean Marichez, l'un des fondateurs de l'association L'Ecole de la paix de Grenoble, il ne fait aucun doute que les Egyptiens se sont inspirés des écrits de Gene Sharp, notamment parce que certains leaders du Mouvement du 6-Avril – dont Mohamed Adel –, ont été formés à Canvas (Centre pour l'action et les stratégies non violentes appliquées) à Belgrade.
Ce centre a été crée par les meneurs du mouvement Otpor ! (résistance) après le départ de Milosevic. Leur symbole – poing levé noir sur fond blanc – était visible sur la place Tahrir, au Caire.
S'il admet vouloir diffuser largement ses idées, Gene Sharp refuse qu'on le voit comme un activiste ou un pacifiste. Il a répété à plusieurs reprises son refus de s'immiscer dans les mouvements de libération et insiste plus que tout sur la « self-liberation ». Un chapitre entier de son livre est consacré aux « sauveurs étrangers » contre lesquels il met en garde :
« Fréquemment, les puissances étrangères tolèrent et même soutiennent une dictature afin de faire avancer leur propre intérêt économique et politique.
Certains iront jusqu'à trahir le peuple opprimé plutôt que de tenir leur promesse d'aider à sa libération, cela afin de poursuivre un autre objectif. »
Gene Sharp est tourné vers la réflexion, souligne Jean Marichez.
« Gene Sharp est un chercheur très pragmatique. Ce qui l'intéresse, ce sont les stratégies de résistance. Ce qu'il écrit devrait être enseigné dans les écoles militaires. »

Une vitrine de la CIA ? 

Un militaire à la retraite, Robert Helvey, fait d'ailleurs partie de l'Albert Einstein Institution, fondée par Gene Sharp. Cette petite structure, qui n'emploie que deux à trois personnes, a été accusée d'être une vitrine de la CIA par le président vénézuélien Hugo Chavez, les pouvoirs syriens et iraniens et Thierry Meyssan, adepte du complot et fondateur du réseau Voltaire.
En 2008, la propagande iranienne avait ainsi imaginé faire circuler cette vidéo où l'on voit John McCain, George Soros, Bill Smith et Gene Sharp, présenté comme un agent de la CIA, comploter contre l'Iran. (Voir la vidéo, en farsi, sous titré en anglais.) accessible sur YouTube
Robert Helvey répond vertement à ces accusations dans le documentaire qui est consacré au penseur, « Comment démarrer une révolution ». (Voir la vidéo, en anglais) également sur YouTube
[ Au Caire, beaucoup contestent son influence, rappelant que la révolution a d'abord été nationale. Gene Sharp répond lui-même, dans le New York Times :

« C'est le peuple égyptien qui l'a fait. Pas moi. »
Suit un article contradicteur paru sur Réseau Voltaire il y a quelques années et que j'avais trouvé troublant : 


Coups d’État soft
L’Albert Einstein Institution : la non-violence version CIA
par Thierry Meyssan*
La non-violence, en tant que technique d’action politique, peut être employée à n’importe quelle fin. Dans les années 1980, l’OTAN s’est intéressée à son utilisation pour organiser la résistance en Europe après une invasion de l’Armée rouge. Depuis quinze ans, la CIA en fait usage pour renverser des gouvernements récalcitrants, sans soulever d’indignation internationale. Elle dispose pour cela d’une agréable vitrine idéologique, l’Albert-Einstein Institution du philosophe Gene Sharp, qui a joué un rôle, de l’Irak à la Lituanie, en passant par le Venezuela et l’Ukraine. Pour les gratifier de leur efficacité, les membres de l’Albert Einstein Institution ont reçu deux promotions exceptionnelles : Thomas Schelling s’est vu attribuer le prix Nobel d’économie 2005 et Peter Ackerman a pris la succession de James Woolsey à la tête de la Freedom House.


[Article publié le 4 janvier 2005.]
Inconnu du grand public, le philosophe Gene Sharp a élaboré une théorie de la non-violence comme arme politique. Pour le compte de l’OTAN, puis de la CIA, il a formé les leaders des coups d’État soft des quinze dernières années.

Dans les années cinquante, Gene Sharp a étudié la théorie de la désobéissance civile d’Henry D. Thoreau et de Mohandas K. Gandhi. Pour ces auteurs, l’obéissance et la désobéissance sont des questions morales ou religieuses avant d’être politiques. Ils opposent une loi supérieure à un ordre civil. Cependant la mise en pratique de leurs convictions eut des conséquences politiques, de sorte que ce qu’ils considéraient comme une fin en soi peut être appréhendé comme un moyen. La désobéissance civile peut alors être considérée comme une technique d’action politique, voire militaire.
En 1983, Gene Sharp créé le Programme sur les sanctions non-violentes au Centre des affaires internationales de l’université d’Harvard. Il y développe des recherches en sciences sociales sur l’usage possible de la désobéissance civile par la population ouest-européenne pour faire face à une éventuelle invasion par les troupes du Pacte de Varsovie. Simultanément, il fonde à Boston l’Albert Einstein Institution avec pour double mission de financer ses recherches universitaires et d’appliquer ses modèles à des situations concrètes. En 1985, il publie un ouvrage sur la manière de Rendre l’Europe impossible à conquérir [1] dont l’édition états-unienne est préfacée par l’ambassadeur George F. Kennan, père de la Guerre froide. En 1987, l’association bénéficie de subventions de l’Institut des États-Unis pour la paix (U.S. Institute for Peace). Elle organise des séminaires pour former les Alliés à la défense par la désobéissance civile face à un occupant communiste. Ainsi le général Georges Fricaud-Chagnaud introduit le concept de « dissuasion civile » à la Fondation des études de la défense nationale [2].

L’Institut est intégré dans le dispositif du réseau stay-behind d’ingérence états-unienne dans les États alliés par le général Edward B. Atkeson, alors détaché par l’US Army auprès du directeur de la CIA [3].
La focalisation sur la moralité des moyens d’action permet d’évacuer tout débat sur la légitimité de l’action. La non-violence, admise comme bonne en elle-même et assimilée à la démocratie, favorise le blanchiment des actions secrètes, intrinséquement non-démocratiques.
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Gene Sharp
C’est en 1989 que l’Albert Einstein Institution prend son essort. Gene Sharp prodigue ses conseils à des mouvements anti-communistes. Il participe à la mise en place de l’Alliance démocratique de Birmanie, une coalition de notables anti-communistes qui parvient bientôt à entrer dans le gouvernement militaire ; et du Parti progressiste démocratique de Taiwan qui milite pour l’indépendance de l’île par rapport à la Chine communiste alors qu’officiellement les États-Unis s’y opposent ; ou encore, il rassemble les divers groupes d’opposition tibétains autour du Dalaï Lama. Il tente aussi de former un groupe de dissidents au sein de l’OLP, qui pourrait conduire les nationalistes palestiniens à renoncer au terrorisme [4]. Il leur dispense secrètement une formation dans les locaux de l’ambassade des États-Unis à Tel-Aviv en liaison avec le colonel Reuven Gal [5], directeur de l’Action psychologique au sein des Forces armées israéliennes. Réalisant le potentiel de l’Albert Einstein Institution, la CIA y délégue un spécialiste de l’action clandestine, le colonel Robert Helvey, alors doyen de l’École de formation des attachés militaires d’ambassade. « Bob » introduit Gene Sharp en Birmanie pour qu’il forme idéologiquement l’opposition : contester de manière non-violente la junte militaire la plus sanglante du monde, c’est-à-dire en critiquer l’étroitesse, sans remettre en cause le système. Helvey trie ainsi les « bons » et les « mauvais » opposants dans un moment critique pour Washington : l’opposition véritable, conduite par Mme Suu Kyi, ne cesse de marquer des points et menace le régime pro-US. « Bob » le fait avec d’autant plus de facilité qu’il connaît personnellement tout les protagonistes, ayant été attaché militaire à Rangoon de 1983 à 1985 et ayant participé à la structuration de la dictature. Jouant un double jeu, le colonel Helvey dirige simultanément une action de soutien militaire classique à la résistance Karen : Washington veut en effet se garder un moyen de pression sur la junte en armant et en contrôlant une guérilla limitée. Désormais toujours présent là où les intérêts états-uniens sont en jeu, Gene Sharp et son assistant Bruce Jenkins arrivent à Pékin en juin 1989, deux semaines avant les évènements de Tien-an-men. Ils seront rapidement expulsés par les autorités chinoises. En février 1990, l’Albert Einstein Institution organise une Conférence sur les sanctions non-violentes, regroupant 185 spécialistes de 16 pays, autour des colonels Robert Helvey et Reuven Gal. Le principe d’une internationale de la lutte anti-communiste mobilisant les populations dans une action non-violente est né. Le professeur Thomas Schelling [6], célèbre économiste et par ailleurs consultant de la CIA, rejoint le Conseil d’administration de l’Institution. Le budget officiel de l’Institution reste stable, mais en réalité il dispose de financements abondants de l’International Republican Institute (IRI), l’une des quatre branches de la National Endowment for Democracy (NED/CIA) [7]. Au même moment, les pays baltes proclament leur indépendance. À l’issue d’une épreuve de force avec Mikhail Gorbatchev, ils acceptent de reporter cette décision de deux ou trois ans le temps d’en négocier les contreparties. Sans attendre, en octobre 1990, Gene Sharp et son équipe se rendent en Suède où ils préparent des politiciens lituaniens à organiser une résistance populaire face à l’Armée rouge. Quelques mois plus tard, en mai 1991, lorsque la crise éclate et que Gorbatchev déploie ses forces spéciales, Gene Sharp conseille le parti séparatiste Sajudis (Groupe d’initiative pour la perestroïka). Durant la crise, il est présent aux côtés du président Vytautas Landsbergis. En juin 1992, le ministre de la Défense de la Lituanie indépendante, Audrius Butkevicius, organise un symposium pour rendre hommage à l’action décisive de l’Albert Einstein Institution dans le processus d’indépendance des États baltes. Lorsque les États-Unis commencent leur réarmement, en 1998 [8], l’Albert Einstein Institution devient un outil parmi d’autres dans une stratégie expantionniste. Il fournit l’idéologie et la technique à Otpor (« Résistance »), un groupe de jeunes opposants au président yougoslave Slobodan Milosevic.
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Srdja Popovic (à gauche), leader serbe
du mouvement Otpor, Gene Sharp
(au centre) et Robert Helvey
Simultanément, il intervient dans la province du Kosovo pour encadrer le LDK d’Ibrahim Rugova. Si Rugova est inutile pour Washington pendant la guerre du Kosovo, Otpor offre bientôt une alternative pour renverser Milosevic, plus que jamais populaire après avoir tenu tête à l’OTAN. Le colonel Helvey forme les cadres lors de séminaires à l’hôtel Hilton de Budapest. Les dollars coulent à flot pour en finir avec le dernier gouvernement communiste d’Europe. L’opération est dirigée sur place par l’agent Paul B. McCarthy, discrétement installé à l’hôtel Moskva de Belgrade jusqu’à la démission de Milosevic en octobre 2000.
En septembre 2002, Gene Sharp est à La Haye pour former les membres de l’Iraqi National Council qui s’apprêtent à entrer en Irak dans les bagages de l’US Army.

En septembre 2003, c’est encore l’Albert Einstein Institution qui conseille à l’opposition de contester le résultat des élections et manifester jusqu’à la démission d’Edouard Chevardnadze [9], lors de la « révolution » des roses en Géorgie.

Lorsque le coup d’État fomenté par la CIA échoue au Venezuela, en avril 2002, c’est à nouveau à l’Albert Einstein Institute que le département d’État fait appel. Il conseille le patronat dans l’organisation du référendum révocatoire contre le président Hugo Chavez. Gene Shartp et son équipe encadrent les dirigeants de Sumate pendant les manifestations d’août 2004. Selon une technique désormais classique, ils crient à la fraude électorale et exigent le départ du président. Ils parviennent à faire descendre dans la rue la bourgeoisie de Caracas, mais le soutien populaire du régime est beaucoup trop puissant pour le renverser. En définitive les observateurs internationaux ne peuvent que reconnaître la légalité de la victoire d’Hugo Chavez.

Gene Sharp échoue par contre en Biélorussie et au Zimbabwe, faute de recruter et de former en temps voulu les manifestants nécessaires.

On retrouve le colonel Robert Helvey à Kiev lors de la « révolution » orange en Ukraine, en novembre 2004 [10].

Enfin, notons que l’Albert Einstein Institution commence à former des agitateurs iraniens.
Au fait, pourquoi « Albert Einstein » ? Ce patronage endort tous les soupçons. Le premier livre de Gene Sharp, consacré à l’étude des méthodes gandhiennes, débute par une préface d’Albert Einstein. Mais l’ouvrage a été rédigé en 1960, cinq ans après la mort du savant. Le texte n’a donc pas pu être écrit par Albert Einstein pour Sharp. Celui-ci s’est contenté de reproduire un article du savant sur la non-violence.

Documents joints

 
Lettre ouverte de l’Albert Einstein Institution en réponse au présent article (12 juin 2007).

(PDF - 25.6 ko)
 
 Thierry Meyssan
Intellectuel français, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Il publie des analyses de politique étrangère dans la presse arabe, latino-américaine et russe. Dernier ouvrage en français :L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007).




par[1Making Europe Unconquerable : The Potential of Civilian-based Deterrence and Defense. Taylor & Francis éd., Londres, 1985. Seconde édition avec une préface de George F. Kennan, Ballinger éd, Massachusetts, 1986.
[2] Le général Georges Fricaud Chagnaud avait été attaché militaire de l’ambassade de France à Washington, puis chef de la mission militaire française à l’OTAN.
[3] Le général Edward B. Atkeson est aujourd’hui expert au CSIS et administrateur de l’Association of Former Intelligence Officers (AFIO).
[4] L’un des agents formés par Sharp, Mubarak Awad, dirige aujourd’hui (janvier 2005) des secours US en Indonésie après le Tsunami.
[5] Le colonel Reuven Gal est aujourd’hui chef adjoint du Conseil national de sécurté d’israël, chargé du façonnage de la société palestinienne.
[6] Thomas Schelling est l’un des co-rédacteurs du Consensus de Copenhague, en mars 2004. Ce document, élaboré ous les auspices de The Economist, vise à remettre en cause le programme du Millenium de l’ONU et le Protocole de Kyoto. M. Schelling a développé un modèle théorique selon lequel la croissance économique est le meilleur moyen de lutter contre le réchauffement de la planète car elle fournira à terme les techniques nécessaire pour y remédier. Thomas Schelling a reçu le prix Nobel d’économie 2005.
[7] « La nébuleuse de l’ingérence démocratique » par Thierry Meyssan, Voltaire, 22 janvier 2004.
[8] En 1998, le Congrès impose au président Clinton une politique de réarmement sans ennemi.
[9] Voir « Les dessous du coup d’État en Géorgie » par Paul Labarique, Voltaire, 7 janvier 2004.
[10] Voir « Washington et Moscou se livrent bataille en Ukraine » par Emilia Nazarenko, Voltaire, 1er novembre 2004. Cet article, que nous avons publié avant le premier de l’élection présidentielle, décrit l’organisation du mouvement prétendument spontanné des semaines suivantes.es semaines suivantes.

Ben Laden, ou comment tirer le rideau de la farce

Ah, voilà qui m'a surpris ce matin. Oh, rassurez-vous, ce n'est pas l'annonce de la mort de Ben Laden. Non, c'est la réaction des habituels trolls, venus immédiatement à la curée pour me signifier que je m'étais donc trompé, puisque... etc, etc. En fait, même chez eux, le doute sur la granguignolesque annonce du décès de l'homme le plus recherché du monde est apparu assez vite. Ils ont beau être trolls, ils leur reste parfois un semblant de cerveau qui leur fait dire qu'on est en face de la plus belle opération d'escamotage de cadavre jamais imaginée avec cette annonce nocturne d'hier. Même plongé dans l'acide, celui de Ben Laden n'aurait pu mieux disparaître que ce qu'on vient d'inventer : le lancement d'un gars plombé à partir de porte-avions, avouez que c'est une première, à croire qu'on a voulu à nouveau tester cette merveille de catapulte électrique... oui, mais cette fois en respectant les volontés du défunt d'être catapulté en face de la Mecque ! Ces dix dernières années, l'histoire de Ben Laden, nouveau Frankenstein des temps modernes, a souvent sombré dans le ridicule : elle se termine en apothéose grotesque, c'est sûr, avec cette nouvelle fable sur l'ermite pakistanais, qui avait choisi paraît-il d'habiter à 200 mètres d'une caserne où un ministre pakistanais avait dit il y a quelques jours à peine que son pays avait mis fin au terrorisme, et qui voyait régulièrement les Chinooks de l'armée américaine survoler sa maison à basse altitude, faisant voler le sable de la cour intérieure de sa maison à 1 million de dollars...
Bon allez, imaginons qu'il ait encore été vivant. Et donc, comme fugitif le plus recherché de la planète, qu'il soit allé logiquement se planquer dans un coin (très) reculé, où on ne le retrouverait pas, pour sûr : or c'est à Abbottabad qu'il a atterri, qui comme coin "reculé", se pose là, en vérité. Une ville d'un demi million d'habitants, où il s'est acheté une demeure à un million de dollars dit-on : pas vraiment un désert, et plutôt voyante, la maison. Et tout cela bien sûr sans que les USA ne s'en aperçoivent ? Difficile à croire, car un phènomène particulier s'est passé dans la région en 2005 : un énorme tremblement de terre, un très violent séisme meurtrier d'une magnitude de 7,6 sur l'échelle de Richter : dont l'épicentre était à Muzaffarabad, à trente km à peine à vol d'oiseau d'Abbottabad. La communauté internationale s'en était émue, tant les dégâts étaient vastes, les pertes en vie humaine nombreuses (73 338 personnes), et les ONG de tous bords s'étaient mobilisées, et parmi les aides, une qui ne l'était pas, non gouvernementale : USAID, la si mal nommée, qui, on le sait ne vient jamais seule, disposant en même temps quelques "observateurs" déguisés en secouristes, les habituels faux-nez de la CIA. La région étant sensible, il est impossible d'imaginer que les pilotes de Chinook faisant des rotations sur les terrains de hockey ou de cricket de la ville pendant des mois, dont un à moins de 300 m de la villa où aurait résidé Oussama Ben Laden, n'en n'aient pas profité pour remettre à jour leur cartes ou constater cette étrange édifice, et en parler à leurs potes des "black ops". La villa a bien été construite après ce tremblement de terre, et un tel investissement pour un lieu d'habitation dans une zone dévastée avait déjà dû poser quelques questions aux espions américains débarqués. En octobre 2006, ils étaient à nouveau de retour, à survoler l'immense bâtisse terminée... les USA avaient apporté pour 200 millions de dollars de matériaux. Les USA ayant promis 1,5 milliard d'aide sur cinq ans. Avec en prime le passage régulier au dessus de la tête de Ben Laden de Chinooks... ou des bruits d'armes des mercenaires de Blackwater, sur place dans la région depuis 2007 au moins... avec un dénommé Craig Davis (ne pas confondre avec Raymond Davis... à moins que ce ne soit le même !). La firme qui employait Davis en 2007 s'appelait Creative Associates International Inc. Oui, ça fait CAI inc comme sigle ! Et le patron de Blackwater était un ancien.. Navy Seals. Sur place, Blackwater bénéficiait d'un vrai arsenal... à dézinguer le premier Ben Laden rencontré. Visiblement, ils ne se sont jamais croisés...
 Selon ce que l'on sait, Ben Laden, parait-il n'y serait débarqué que récemment. Il n'empêche ; une telle construction avec des "murs de 5m de haut" tout autour, ne peux laisser un organisme dit de renseignement sans broncher... ou alors il faut arrêter de lui accoler le mot "intelligence"... selon la presse, la construction était "8 fois plus grande que les autres résidences" alentour ! Ça avait clairement l'allure d'une maison sous protection, avec des murs hauts de "12 à 18 pieds" (de 3,60 m à 5,40 m !) et des barbelés tout autour. Il y a beau avoir dans le même quartier un quarteron de généraux de l'ISI en retraite (ça aussi c'est à prendre en compte, il avait choisi son voisinage, le bougre, si c'était lui !), il est difficile de croire que "l'intelligence" US ait mis autant de temps à s'apercevoir qui y habitait. Ou alors, ce n'était pas lui... mais un autre !
 A noter que les médias US, tout dévolus à la diabolisation de Ben Laden, se sont encore une fois bien mélangés les pinceaux, dans la communication du message du Pentagone vers le grand public : dans tous les reportages, depuis hier, on insiste lourdement sur une maison "sans téléphone", "ni même d'internet"... car l'idée du staff de l'armée est de fourguer un Ben Laden qui aurait eu recours à des "courriers" humains pour éviter de se faire prendre. En voilà une idée qu'elle est bonne : comme ça, on ne peut soupçonner la CIA de l'avoir prévenu à plusieurs reprises, ou de faire des prisonniers de Guantanamo des gens qui doivent apprécier de s'être faits taxer de facteurs de Ben Laden, pour leur donner une occasion de rester 8 années à être torturés (pour savoir s'il payait les surtaxes de poids de ses lettres ?). Non, comme on a voulu trop en faire, encore une fois, malgré une villa "vidée de ses ordinateurs" (comme ça a échappé à l'un des commentateurs : vous-vous voyez, vous, faire de l'ordi sans Internet, dont dispose la ville d'Abbotabad, bien entendu ce n'est pas tout à fait le bout du monde ?), cela donne à nouveau du n'importe quoi. Eh bien pour Ben Laden, enfin pour celui qui a été trucidé là et qui n'est sans doute pas Ben Laden (son ADN ayant déjà été prélevé lors de son hospitalisation de 2002 dans les Emirats !) , c'est pareil. Car les graphistes d'ABC n'ont pas pu s'empêcher de dessiner ce qu'ils avaient crû percevoir sur un toit qui n'était pas un parasol... mais une belle parabole satellitaire, le propriétaire de la villa ayant la très grande chance de se voir régulièrement dans les programmes de Fox News, si c'était bien lui. Des graphistes d'ABC, qui en ont même dessiné une deuxième, plus petite... pour l'Internet, ou la téléphonie, ruinant complètement les efforts de com' du Pentagone pour nous fourguer une maison possédant aspirateur (visible au milieu de la scène de carnage) mais, dénué de confort supplémentaire : vade-rétro, monde moderne, il faut qu'il représente l'obscurantisme, mince, débarrassons ces i-Phones ! N'ayant ni télé, ni radio, ni ordinateur, ni téléphone. Ben Laden aurait donc dirigé le monde avec une gomme et un crayon, c'est bien connu. Balaise, le mec, non ?
Car, pour ajouter à la crétinerie ambiante des déclarations officielles, la "piste" de cette villa proviendrait de "recoupements" d'aveux de prisonniers de Guantanamo et non du travail des agents secrets sur place ! Ah les fins limiers de la CIA, ils ont dû apprécier ! A quoi servait donc Raymond Davis alors ? L'air de rien, on nous vend, encore une fois, une torture "efficace", puisqu'elle a fini par permettre l'arrestation de l'homme le plus recherché et rien d'autre : car la plupart des arrivants de Guantanamo ont débarqué sur l'île avant même que la construction de la super-villa ait pu commencer : comment donc un Abu Faraj al-Libbi, qui aurait été à l"origine de l'orientation des recherches vers Abbotabad, aurait-il pu y conduire ? Il a été arrêté le 2 mai 2005, à Mardan, à 50 km au nord de Peshawar. La construction de la maison, selon les derniers renseignements que l'on possède aurait débutée "avant le 15 juin 2005". Reste alors deux cas de figure : dès le début de sa construction les américains, grâce à Al-Libbi savaient déjà à qui elle était destinée, au quel cas ils n'auront mis que 6 ans pour choisir d'intervenir... soit ce n'est en rien Ben Laden qui y habitait... mais on va en faire sa maison pour la "bonne cause" de se débarrasser définitivement d'une invention embarrassante. Celle de l'existence d'Oussama Ben Laden après 2001...
L'autre théorie veut en effet que Ben Laden, après sa fuite de Tora Bora, ne soit pas parti au sud (vers Quetta où on l'a dit se cacher dès 2002) mais bien vers le nord, comme vient tout juste de le confirmer l'algérien Adil Hadi al Jazairi Bin Hamlili, recruté par le MI6 anglais pour poser des bombes dans toute la région de Lahore. Devenu le très coopératif prisonnier N° 1452, l'algérien avait été arrêté en 2003 et avait orienté les recherches de toute autre manière : en fait, si Oussama Ben Laden avait tracé ouest, quasiment en ligne droite (ne rêvons pas avec de telles montagnes c'est impossible) il serait atterri directement à .... Abbottabad, situé à 265 km de là, ce qui en montagne double ou triple facilement !). Le plus simple étant de fuir d'abord vers Jalabad (où des témoignages disent l'avoir souvent croisé), pour rejoindre ensuite Peshawar (son fief premier), et filer ensuite vers Abbottabad, ce qui se fait par deux routes seulement, la N5 et la N35. Islamabad n'étant pas loin non plus (là où Sarah Daniel avait retrouvé le fameux "Farook" ou "Farouk.... !!! Rencontré "bien au chaud dans sa maison d’Islamabad, au Pakistan, "située entre un supermarché et le fast-food d’une célèbre chaîne américaine." Car à voir les alentours de l'endroit où le "compound" qui aurait appartenu à Ben Laden, une impression étrange de déjà vu apparaît. Celle d'un décor connu. Souvenez vous, c'était notre Ben Laden période hâve de 2002, descendant de la montagne (en compagnie de son second, avec lequel il n'était pas encore fâché (selon la biographie officielle qu'on sert par pelletées entières depuis hier dans nos téléviseurs), ou tout seul. Joli décor, un peu brumeux, avec au sol de l'herbe (bien verte) et de la pierre grise : une mise en scène judicieuse pour ne pas trop révéler l'endroit où il s'était réfugié. Or cet endroit ressemble furieusement aux contreforts des montagnes ceinturant Abbottabad.... qu'il n'aurait donc jamais quitté depuis au moins 2002 ! La région est verdoyante, ressemble parfois à une petite suisse (avec église et non minaret !) et est même dotée de pistes de skis et de remontées mécaniques (et même de téléphériques !) sur les contreforts : on imaginait un Ben Laden terré, et il aurait fait du ski ? Difficile à croire : mort en 2002, il devient moins grotesque pour les américains, en ce cas... dans une des chambres dévastées et baignant dans le sang (quel carnage !) imaginez qu'on aie trouvé un abonnement de télé-ski ! Les USA auraient été la risée du monde ! L'homme le plus recherché du monde au tire-fesses du coin ! Un touriste pris au hasard dans une vidéo de touriste visitant Naran, dans le Khyber Pakhtunkhwa (photo ci-contre), pouvait quasiment faire les mêmes clichés que Ben Laden en 2002, déguisé en pélerin, bâton à la main... et un second membre de Blackwater qui avait été arrêté avec Davis Aaron Dehaven, travaillait pour la société Catalyst Services contractuelle du Pentagone.Or Dehaven avait épousé une femme de la la province de Khyber Pakthunkhwa, où se promenait Ben Laden... il y habitait même depuis des années !
 Et comme ça a failli virer au grotesque, la machine à décérébrer s'est remise en marche : un "monstre" tel que lui ne pouvait avoir eu qu'une attitude monstrueuse pendant l'assaut.... une phrase signée John Brennan... "conseiller" de la Maison Blanche, tendance militaro-industielle... Brennan, qui annonce sans rire "Nous enquêtons en ce moment pour savoir comment il a pu tenir là-bas aussi longtemps"...  Un Brennan un peu quand même gêné aux entournures avec l'absence de clichés à montrer : "il a expliqué que les autorités américaines réfléchissaient à ce qu'elles pouvaient divulguer afin de ne pas compromettre de futures opérations des services secrets : « Nous ne voulons rien faire qui pourrait compromettre ce type d'opération dans le futur », a expliqué le conseiller. Ben tiens. Juste le temps de fabriquer les photos, quoi, à l'ère du numérique c'est fou encore le temps qu'on passe à développer les photos... si son cadavre est peint comme on a peint les cheveux d'un Ben Laden vieilli, on risque de le confondre avec un autre encore....
 Vous l'avez compris : tout ce qu'on a entendu hier, à la suite de l'allocution télévisée express de Barrack Obama, c'est la mise en scène d'un problème dont on ne savait plus trop bien comment se débarrasser. A peine l'annonce faite que le Net vibrait déjà à une désinformation comme toutes celles qui ont jonché la carrière médiatique du fantôme du pakistan : un photomontage mêlant mort inconnu et photo de Ben Laden de 1998 censé représenter l'état de son cadavre après l'intervention des tueurs à gages des Navy Seals, dont le chef préféré demeure Mc Crystal - viré pour insurbordination par Obama- appelés soldats "méritants de la nation". Les photos de Ben Laden de 2002 ont été prises très certainement aux alentours d'Abbottabad, qu'il n'aurait jamais quitté. Ce qui n'explique en rien la disparition des écrans à partir de cette année là : c'était déjà un homme bien malade, souffrant des reins, qui s'était rendu à l'étranger pour se faire dialyser, ce qu'atteste la DGSE française, qui n'a pas la science du mythe de la CIA et d'adjoints talentueux pour les entretenir comme Intel Center ou SITE de Rita Katz, ou les israéliens du MEMRI. Alors, on est allé inventer une énième opération qui se résume à une tuerie, à voir les litres de sang déversés dans la pièce, à un accident d'hélicoptère largement minimisé, et surtout à un escamotage de cadavre dans les règles de l'art. Ce dernier aurait donc été transporté par avion et jeté du haut d'un porte avion US pour rester dans les temps de la croyance religieuse du défunt : on n'est pas allé au point de nous dire qu'on avait fait tourner les hélices du CVN65 Enterprise ou du CVN70 Vinson pour l'orienter dans le sens de la Mecque. L'idée est d'un grotesque absolu, la seule fois où la religion musulmane parle d'envoyer par le fond un corps humain est lorsque l'individu décède à bord d'un bateau et que ce dernier n'a pas le temps de rentrer au port avant l'heure de l'inhumation... remarquez, si on prend à la lettre cette grossière explication, on obient un Ben Laden blessé et "fini" à bord du porte-avions, ce qui n'est pas pour relever vraiment le niveau...
 L'idée plutôt farfelue d'agir ainsi est un leurre évident : ça évité d'avoir à montrer le cadavre, ça le fait disparaître de la circulation discrètement, ni vu ni connu, et ça aide surtout ... Barrack Obama, qui évite ainsi d'avoir à se coltiner un procès où logiquement le principal intéressé aurait peut-être fini par clamer avoir toujours travaillé la main dans la main avec la CIA. Ben Laden était sans doute mort depuis 2002, mais on a entretenu le mythe à dessein, du côté américain, ce dont ont bénéficié tous les groupuscules qui s'en sont réclamés, car le but du jeu était bien de provoquer une instabilité chronique dans certains endroits du monde stratégiques pour le pétrole US. Ça se présente aussi comme acte de grandeur d'âme, respectant la mémoire de l'adversaire. Froidement abattu "d'une balle dans la tête", comme exécutent leurs prisonniers les chinois, et sans capture ni jugement. Or, c'est bien une attitude étrange : "outre le choix de l'immersion, la rapidité avec laquelle les Américains ont disposé du corps interpelle. A titre de comparaison, les Etats-Unis avaient conservé les corps de Oudaï et Qoussaï Hussein, les fils de Saddam Hussein, onze jours avant de permettre leur inhumation, rappelle le Guardian". Tous les cadavres ramassés par les américains ne bénéficient visibement pas du même traitement ! On évitera de rappeler ici les petites victimes afghanes de villages passés au canon de Spectre et de Thunderbolts...
 Légalement, selon certains, le président des Etats-Unis a donc le droit de faire assassiner qui bon lui semble. Pour un prix Nobel de la Paix, voilà qui fait un peu tâche comme le note Roland Jacquard, président de l'Observatoire international du terrorisme, un de ces "spécialistes" de télévision à qui a été posé la question : "Barack Obama a donc donné l'ordre de le tuer alors qu'il déclare avoir autorisé cette opération afin de capturer Oussama Ben Laden et de le présenter devant la justice... - Bien sûr, c'est ce qu'on appelle un "executive order". Le président américain est le seul à pouvoir décider de cet ordre, puisque depuis la loi Reagan, on n'a pas le droit de tuer des étrangers, même terroristes, lors d'une opération militaire sans l'executive order du président. Barack Obama ne pouvait pas dire vis-à-vis du monde musulman que Oussama Ben Laden était l'homme à abattre". Une forme d'assassinat qu'interdisait pourtant la Commission Church de 1976, décidée à la suite de l'assassinat de Salvador Allende (ne venez pas me parler de suicide) et de ses ministres par les sinistres individus dont l'un venait juste d'éviter la prison. Ce qu'on vient de voir, c'est une resucée du crime de Jack Ruby sur Lee Harvey Owald : on tue pour éviter qu'on ne parle. Et encore, dans l'hypothèse où ce qui s'est passé au Pakistan hier soir c'est bien passé comme ça ! Il est significatif que cette fausse "capture" en forme de hold-up sanglant est apparue le le lendemain même où un homme qui avait beaucoup manigancé venait de quitter le Pentagone, après être passé par la CIA. L'ami (Panetta) de Barrack Obama, libéré des contraintes qu'avait maintenues Robert Gates sur le sort de Ben Laden, de ne pas révéler au grand public, notamment, sa disparition en 2002, a donc élaboré un scénario tout aussi foireux que de repeindre une barbe en noir à une marionnette agitée grâce aux techniques vidéos. Un scénario qui jette le bébé avec l'eau du bain, et se débarrasse enfin d'une farce débutée voici dix années. Dix années de mensonge ne pouvaient se conclure que par un mensonge plus gros encore. Voilà c'est fait, on n'applaudit même pas.
 PS :Dans cette sinistre farce, deux choses ont été bafouées : une nation, le respect dû aux autres pays, et à leurs frontières, et la justice avec sa parodie consistant à tirer sur un assassin plutôt que l'amener à expliquer ses crimes devant tout le monde. Pour la première idée des assassins sont entrés illégalement par la voie des airs dans un pays, ont tué et sont repartis avec leurs victimes (décédées ou prisonnières) au mépris de toutes les conventions internationales sur la souveraineté du pays ainsi envahi. C'est une attitude de pirate ou plus exactement de corsaire qui n'a rien à voir avec les lois internationales : les militaires pakistanais n'avaient pas été mis au courant (logique, ils protégeaient visiblement l'occupant de la maison !) et pas davantage le gouvernement du pays. L'ONU pourrait logiquement être saisie de cette intrusion en pays tiers. Pour la seconde idée, les américains restent ce qu'ils sont : des cow-boys, armés, tirant d'abord pour discuter ensuite. Et venus néanmoins nous parler du respect de l'intégrité physique du décédé, avec leur fable du porte-avions, après nous avoir interdit de voir le deuxième lot de photos dégradantes, notamment au sujet de cadavres, d'Abou Ghraib. Qu'ils en soient restés à OK Corral, cela reste culturel disons : mais qu'en France un président vienne y ajouter un tombereau en déclarant lui aussi que "justice est faite" est gravissime. Nicolas Sarkozy en emboîtant hier le pas à une Amérique qui tue encore par injection ses pires délinquants se révèle ouvertement partisan de la peine de mort, qui plus est même sans le moindre recours à un procès, ce qui est tout simplement scandaleux ! Non, ce n'est en rien la justice. C'est du règlement de comptes, rien d'autres. Les victimes du WTC peuvent s'estimer toutes bafouées, devant le spectacle affligeant de gens en liesse qui n'ont pas compris qu'ils ne sauront jamais exactement comment s'est produit le 11 septembre avec ces procédés de mafieux.

"Mort d'Oussama Ben Laden : Toujours plus de questions"

Posté par geantvert le 02/05/2011

Quelles preuves avons-nous qu'Oussama Ben Laden est mort hier dans un raid au Pakistan ?

L'annonce ce matin par Barack Obama de la mort d'Oussama Ben Laden est une fois de plus entourée d'un grand mystère que les médias peinent à dénoncer. Tous les ingrédients de l'opération de communication médiatique d'envergure sont de nouveau réunis ici. D'ailleurs, tout ce qui se passe sous nos yeux n’évoque-t-il pas de nouveau un scénario qui épouse les intérêts de l'administration américaine, notamment ceux d'Obama dont la popularité s'effritait ces derniers temps ?
Une fois de plus les Etats-Unis agissent de concert avec leur allié pakistanais dont le rôle joué dans les attentats du 11-Septembre est terriblement équivoque (lire notamment notre article « Le Pakistan : un allié ... très suspect »).
Le commando américain qui était censé arrêter Ben Laden fut contraint, nous dit-on, de riposter après avoir essuyé des tirs. Résultat : Ben Laden a été tué ! On notera toutefois que dans un deuxième temps, la version officielle expliquera que Ben Laden a été abattu de deux balles dans la tête à bout portant ("double tapping").
Très vite, une photo présentant le visage de Ben Laden tuméfié est diffusée par les télévisions pakistanaises et reprise par les médias du monde entier. L’image est saisissante. Oui mais voilà, c'est un faux, et les médias de s'excuser platement pour avoir relayé ce trucage grossier que nous avions détecté au premier coup d'oeil ce matin.
De plus, le corps d'Oussama Ben Laden aurait été jeté à la mer, "en violation totale des règles de l'Islam" précise la Grande Mosquée de Paris, interdisant par la même toute identification ultérieure d'un corps qui aurait été authentifié ... par les militaires US.
Les médias nous avertissent : attention la menace terroriste peut redoubler après un tel événement. La guerre contre la terreur peut donc se poursuivre...
Néanmoins, le tout est célébré comme une grande victoire américaine. Il est avéré qu'au moins un million et demi d'innocents ont été tués en Irak et en Afghanistan et que ces deux guerres se poursuivent sans motif légitime et s’enlisent. Alors, où est la victoire ? Quelle victoire ?

Ce photo-montage a été diffusé par tous les grands médias
avant d'être retiré promptement !

Ne reprenons pas la rhétorique relayée par les grands médias et qui consiste à induire que si Ben Laden vient de disparaître, c'est qu'il était jusque-là bien vivant. Un grand nombre d’informations accumulées depuis le 11-Septembre tendent à laisser penser que Ben Laden était mort depuis bien longtemps déjà. Par exemple, dès le 19 janvier 2002, le président pakistanais Pervez Musharraf avait déclaré sur la chaîne américaine d’informations CNN : « Franchement, je pense maintenant qu’il est mort, car il est malade des reins. Les images le montrent extrêmement affaibli ». Et avant même cette déclaration, dans une brève parue le 26 décembre 2001 dans le journal égyptien Al-Wafd, un haut responsable du gouvernement taliban afghan avait annoncé qu’Oussama Ben Laden avait été enterré le 13 décembre ou vers cette date.

Depuis maintenant plusieurs années, les "vidéos-confession" de Ben Laden sont considérées comme très suspectes et les différents messages qui lui ont été attribués n'arrivaient plus à convaincre grand monde, pas même Alain Chouet, ancien directeur du Service de renseignement de sécurité à la DGSE (Discours d'Alain Chouet au Sénat, le 29/01/10, min 1:55).

Arrêtons de jouer le jeu des médias.

Exigeons des journalistes qu'ils fassent leur travail : qu'ils évitent à tout prix de s'aligner sur les communiqués, discours et déclarations des autorités étasuniennes qui apparaissent souvent comme des copier-coller d’une communication servant des intérêts souvent exclusifs. Nous souhaitons que la presse joue tout simplement son rôle de contre-pouvoir, attendu de tous.

En tant que citoyens, nous avons le pouvoir et les moyens d’inciter la presse et les journalistes de notre pays à exercer la noble fonction qui est la leur au sein d’une démocratie qui se revendique comme exemplaire :
Qu'ils observent et relèvent les faits.
Qu'ils analysent les informations et pointent les incohérences.
Qu'ils exigent de leurs sources les preuves les plus élémentaires et nous les communiquent.
Qu'ils nous informent sur la base d'une déontologie et d'une honnêteté qui sont les fondements de cette profession.



L'amalgame entre Ben Laden et le 11-Septembre

Bien qu'en ce jour d'émotions et d'informations à l'emporte-pièce, les grands médias unanimes célèbrent la mort de celui qui reste le symbole des attentats du 11-septembre, tout journaliste qui se respecte devrait rappeler que Ben Laden n'était PAS inculpé par les autorités américaines pour les attentats du 11-Septembre, qu'aucune preuve de sa culpabilité n'a jamais été présentée, et que les revendications de l'ennemi public n°1 prêtent TOUTES à caution (Lire notre article "Ben Laden inculpé par les Etats-Unis ... mais pas pour les attentats du 11 Septembre" pour plus de détails sur l'absence de preuves de l'implication de Ben Laden et sur le caractère douteux des prétendues "vidéos-confession")

Aucun journaliste ne peut et ne doit s'affranchir de ses responsabilités. Il y a en France 25 000 professionnels détenteurs d'une carte de presse. Ce document est supposé avoir un minimum de sens et une certaine valeur, et les droits et devoirs du journaliste sont pourtant bien énumérés dans la "Charte de Munich".

Demandez à chaque journaliste, près de chez vous, qu'il se positionne sur le traitement de l'information dans les grands médias à propos des sujets qui nous intéressent :
Quelles sont les vraies preuves de la mort de Ben Laden ce dimanche 1er mai 2011 ?
Pourquoi la presse valide-t-elle le récit des événements du 11-Septembre sans une vérification scrupuleuse des preuves délivrées par les autorités étasuniennes partisanes ?
Comment les journalistes assument-ils les innombrables incompatibilités entre le récit officiel sur le 11-Septembre et l'ensemble des faits et preuves réunis depuis 10 ans et qui contredisent violemment ce récit ?

Tous ces faits et preuves sont maintenant à la disposition du public, et chaque journaliste peut lui aussi les observer, les analyser et nous faire part de son point de vue en connaissance de cause.

A nous tous d'en prendre acte.La Rédaction de ReOpen911