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'L'UE subventionne déjà l'exploitation du gaz de schiste'

Ce fonds de recherche a été mis en place pour aider le développement d’énergies à faible émission de carbone. Or, les recherches d’innovations pour évaluer les risques liés à l’exploitation du gaz de schiste, ainsi que les modélisations de cette exploitation, pourraient se conformer à l’objet de ce fonds.
L’UE aurait déjà attribué 33 millions d’euros de fonds à des entreprises gazières européennes sur 2014.
Antoine Simon, le porte-parole des Amis de la Terre, critique cette allocation, notant qu’elle est contradictoire avec la volonté affichée de l’UE de lutter contre le réchauffement climatique :
C'est particulièrement cynique puisque [l’UE] distribue de l'argent public à une industrie qui est entre les mains de quelques-unes des plus riches sociétés au monde, alors qu'il y a des priorités bien plus importantes en matière d'efficience énergétique et d'énergie renouvelable ».
Selon un eurocrate, l’exploitation du gaz de schiste rejette peu de gaz carbonique, et de ce fait, « elle pourrait contribuer à la transition énergétique vers une économie à faible émission en carbone ». En 2013, David MacKay, l’expert scientifique du gouvernement britannique, a indiqué dans un rapport que ces émissions étaient comparables à celles du gaz naturel liquéfié que le pays importe du Qatar. Cela implique que l’exploitation du gaz de schiste aurait peu d’impact en termes de rejets de dioxyde de carbone, tout en permettant de réduire la dépendance aux importations de gaz hors d’Europe.
Cependant, selon le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le gaz carbonique émis par l'exploitation du gaz de schiste est plus persistant que celui émis par des sources d’énergie plus durables, le solaire et l’éolien. Pour cette organisation, il permettrait d’assurer une bonne transition vers l’utilisation exclusive de ces sources d’énergie propres. Selon le porte-parole de Shale Gas Europe, Marcus Pepperell, l’exploitation du gaz de schiste apporterait une réponse au problème de la sécurité énergétique :
L'Europe est confrontée en particulier à une question de sécurité énergétique et cependant nous n’avons aucune action sur le continent en vue d'assurer une exploitation commerciale du gaz de schiste ».
Cependant, l’exploitation des gaz non conventionnels pose le problème des rejets de méthane dans l’atmosphère. En effet, la fracturation hydraulique fait remonter de grandes quantités de méthane mêlées aux produits chimiques utilisés lors du processus d’extraction. Ce méthane peut être incinéré, ou récupéré pour être revendu. Mais il peut aussi s’échapper dans l’atmosphère. Or, sur une période de 20 ans, il est 72 fois plus puissant que le dioxyde de carbone pour générer un effet de serre, et sur un siècle, il est encore 20 fois plus puissant que le CO2.
Une étude de 2011 menée par le professeur Robert Howarth de l’université de Cornell a montré que l’exploitation du gaz de schiste pourrait avoir un impact entre 20% et 100% supérieur à celle du charbon sur le climat. Pour ces raisons, la question des rejets de méthane devrait être une question cruciale pour le débat concernant le développement de cette alternative énergétique en Europe.

Complément à l'article :

Alors que le monde était captivé par la Mannschaft, Merkel a ouvert la voie pour le 'fracking' en Europe

Ce mois de juin, pendant que le monde entier était fasciné par les performances de la Mannschaft, la chancelière allemande Angela Merkel a fait avancer le projet de l'introduction du «fracking» en Europe à pas de géant. Tandis que les Allemands abattaient les obstacles sur la route qui les a menés à la finale, Merkel menait des négociations avec l’administration Obama qui sont passées quasiment inaperçues. Ainsi, les quelques articles parus dans le Washington Post, NeoPresse et EU Observer ont été complètement ignorés par les médias.
Dans un document confidentiel, Non-paper on a Chapter on Energy and Raw Materials in TTIP,  émanant du Conseil de l'Europe, l'Union européenne a réclamé rien de moins qu’une «garantie d'accès au pétrole et au gaz américains ».
Depuis les chocs pétroliers de la première moitié des années septante du siècle passé, les États-Unis ont interdit les exportations de pétrole. En cas d’assouplissement de cette interdiction, les producteurs américains pourraient bénéficier d’un accès plus large au marché international. Des compagnies pétrolières américaines (ExxonMobil Corp et Wintershall, une filiale de BASF), se sont déjà positionnées pour explorer les gisements éligibles au fracking en Allemagne.  
Le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (« Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP)) crée un cadre juridique qui ouvre la voie pour permettre aux entreprises d'énergie américaines d’exploiter la technique du « fracking » au cœur de l'Europe.
Au début du mois de Juin, le journal suisse Le Temps a rapporté que le Bundestag allemand devait approuver cette année une loi qui permettrait l'extraction de gaz de schiste à partir de 2015. L’Allemagne, qui a fait en 2011 le choix de l’abandon du nucléaire, qui couvrait un cinquième de sa production électrique, importe 35% de son gaz à la Russie. La crise ukrainienne a mis en exergue cette dépendance du pays à l’égard des livraisons russes. De plus, la hausse continue des prix de l'énergie a suscité un regain d’intérêt pour l’exploitation des gisements de gaz de schiste.
Les industriels européens payent leur électricité deux fois plus que leurs homologues américains et 20% plus que leurs concurrents chinois. De plus, les prix du gaz naturel sont 3 à 4 fois plus élevés en Europe qu’aux Etats-Unis ou en Russie, et 12% plus élevés qu’en Chine.
Quelques semaines avant que l’avion du vol MH17 ne soit abattu au dessus de l'Ukraine, Merkel avait déjà décidé que l'Allemagne devait se débarrasser de sa dépendance du gaz russe. La notion que les Etats-Unis pourraient devenir le principal fournisseur d'énergie de l'UE faisait partie des négociations secrètes que les deux blocs ont engagées pendant des mois dans le cadre de l’accord sur le libre-échange.
Merkel semble être une visionnaire ; en effet, cette semaine, le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a annoncé vouloir faire voter une loi de sanctions contre la Russie par le parlement ukrainien incluant une interdiction pour la Russie de faire transiter des marchandises russes à destination de l'UE (y compris le gaz russe) à travers le territoire ukrainien. Mardi, le parlement ukrainien a approuvé cette série de sanctions contre la Russie. L’UE a rappelé à l’Ukraine que l’interdiction de transit du gaz russe était susceptible de lui nuire, et le gouvernement ukrainien cherche maintenant à faire conclure des accords entre la société de gaz d’Etat ukrainienne Naftogaz et les sociétés russes opérant dans le domaine du transport de gaz et qui ne figurent pas dans la liste des entreprises sanctionnées par l’Ukraine. On ne sait pas non plus si les géants de l’énergie russes, Gazprom (à qui l’Ukraine doit plusieurs milliards de dollars) et Transneft, sont concernés par ces sanctions. Il est aussi douteux que la majorité des Européens aient compris les implications possibles de cette nouvelle loi pour eux.
Selon Neopresse, plusieurs études publiées sur les dangers du «gaz de schiste» et du «fracking » ont disparu des sites web des organismes officiels et aujourd'hui, ils affirment qu’ils sont « aussi sûrs que l'énergie nucléaire ».

[ http://www.express.be/business/fr/economy/alors-que-le-monde-etait-captive-par-la-mannschaft-merkel-a-ouvert-la-voie-pour-le-fracking-en-europe.htm ]

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