UKRAINE : Guerre Globale ou Pas

Excellent article paru que BoulevardVoltaire le 9 février 2015
Les partisans d’une politique de force s’activent à créer de l’irréparable.
 
Dr Folamour, ou comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe, c’est le titre, en version française, de la tragi-comédie explosive qui marqua le début de la renommée mondiale de Stanley Kubrick. Sorti en pleine guerre froide entre le « monde libre » et le bloc soviétique, six mois après l’assassinat de John Kennedy, deux ans après la fameuse crise des missiles qui mit la planète à un cheveu de la Troisième Guerre mondiale, le film, presque constamment drôle, déroule l’implacable scénario d’une escalade. On y voit comment, par la faute d’une poignée de faucons, plus vrais que nature, et de la malchance, ce qui était à l’origine un simple incident, dans le cadre de grandes manœuvres de routine, débouche, en dépit des efforts du président américain et de son homologue soviétique, sur l’Apocalypse. L’un des personnages principaux, particulièrement néfaste, de cette fiction est donc ce fameux Dr Folamour, en anglais Dr. Strangelove, savant nazi mal débarbouillé de son idéologie et recyclé par les États-Unis dans la recherche militaire, un dingue pas doux du tout. 
Au point de violence et d’intensité où est arrivée la crise ukrainienne, il est tout simplement urgent de proposer un plan de paix qui ménage la susceptibilité et les intérêts des deux parties en cause. On ne doute pas des bonnes intentions de la chancelière allemande et du président français, mais force est de constater que leur voyage à Kiev et à Moscou n’a débouché que sur « des échanges constructifs et substantiels », c’est-à-dire sur rien. Tant qu’à Washington, à Berlin et à Paris on persistera à conforter le président Porochenko dans son intransigeance et à vouloir arrimer l’Ukraine au bloc occidental, voire à l’OTAN, dans un climat d’agressivité et de défiance vis-à-vis de la Russie, tant qu’on ne tiendra pas la balance égale entre deux belligérants arc-boutés sur des positions inconciliables, on ne fera qu’envenimer un conflit qui ressemble chaque jour davantage à une guerre pour de vrai. Est-il envisageable de maintenir l’intégrité territoriale de l’Ukraine ? En tout cas, pas dans sa configuration actuelle, et moins encore en en faisant comme aux plus sombres jours de la guerre froide un avant-poste de l’Occident pour on ne sait quelles éventualités. La solution est dans la fédéralisation et la finlandisation de l’Ukraine, comme le dit excellemment Andreï Gratchev, ancien conseiller spécial de Gorbatchev.

Or, tandis que le président Obama, fidèle à lui-même, s’obstine à ne rien décider et s’enferme dans un système de sanctions contre-productives, trop dures pour ce qu’elles ont de doux, trop douces pour ce qu’elles ont de dur, qui ne crèvent pas l’abcès mais l’enveniment, et permettent à Poutine de justifier sa raideur face à son opinion, les partisans d’une politique de force s’activent à créer de l’irréparable. La Pologne, les pays baltes, la Tchéquie, la Roumanie ont payé un trop lourd tribut à l’impérialisme tsariste puis bolchevique pour qu’on ne comprenne pas leurs craintes et leurs rancunes, mais font l’erreur de confondre l’URSS de Staline et la Russie de Poutine. La majorité républicaine du Congrès républicain donne à son habitude dans la surenchère sans avoir les mêmes excuses. Mais que dire des propos irresponsables qui ont été tenus en cette fin de semaine lors de la conférence annuelle sur la sécurité internationale qui s’est tenue à Munich ? Est-ce l’installation de bases de l’OTAN dans l’Est européen, ou la création et les grandes manœuvres d’une force d’intervention OTAN dans la même région qui vont faire baisser la tension ?

Fort de l’appui du secrétaire d’État John Kerry pour qui « toutes les options sont sur la table » – on sait ce que signifie cette formule, qui depuis quinze ans prélude aux engagements militaires américains. Le général Breedlove, qui n’est pas n’importe qui mais le commandant en chef de l’OTAN pour l’Europe, a déclaré que « si la diplomatie ne suffit pas », il a « autre chose dans sa boîte à outils ». Et qu’est-ce qu’il a, dans sa boîte à outils, ce bon docteur Breedlove ? Eh bien, naturellement, des canons, des blindés, des missiles, tout ce qui est nécessaire pour mettre l’armée ukrainienne au niveau de l’armée russe, tout ce qu’il faut pour mener une vraie guerre par procuration, tout ce qu’il faut pour engager l’Ukraine, pour commencer, la Russie, pour suivre, et, de proche en proche, l’Europe orientale et les forces de l’OTAN dans un conflit de dix ans, à l’afghane ou à la vietnamienne, dans l’hypothèse la plus favorable. Se rappelle-t-il encore, ce foudre de guère, que la Russie est une puissance nucléaire ?
Journaliste et écrivain
Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais. Co-fondateur de Boulevard Voltaire, il en est le Directeur de la Publication

NdB : suit un excellent article du 1 août 2014 paru sur Gripp.Over-Blog.com qui donne matière à réflexion


Les deux zones de guerre les plus chaudes en ce moment sont l’Ukraine et la Palestine. Faisons un petit retour en arrière dans l’histoire pour mieux comprendre le présent.
L’Etat d’Israël, comme chacun sait, est né en 1948. C’était l’aboutissement de la thèse émise par Theodor Herzl à la fin du siècle précédent en faveur de la création d’un Etat juif. A l’époque, la grande majorité des communautés juives vivant en Europe y était totalement opposée. C’est le jeu diplomatique actif de la minorité sioniste en son sein qui a fini par l’imposer. C’est aussi une suite d’opérations de guérillas menées contre les populations autochtones qui a permis l’implantation de ce qu’on appelait au départ, dans la déclaration de Balfour de 1917, un « foyer juif ». Depuis, l’Etat d’Israël est en guerre permanente pour accroître ce que les nazis appelaient leur « espace vital ».
Le site web la-question.net précise que « l’Eglise conteste, pour des raisons théologiques, l'idée d'un Etat Juif, tel qu’il fut constitué selon les modalités de sa création par les sionistes, c'est-à-dire par les hommes et non par la volonté divine. Ceci explique pourquoi Saint Pie X, dès 1904, déclarait fermement à Theodor Herzl [2], père fondateur de l’idéologie sioniste : « Nous ne pourrons pas empêcher les Juifs d’aller à Jérusalem, mais nous ne pourrons jamais les y encourager. Le sol de Jérusalem n’a pas toujours été sacré, mais il a été sanctifié par la vie de Jésus. Les Juifs n’ont pas reconnu Notre Seigneur et nous ne pourrons donc pas reconnaître le peuple juif. Non possumus. » (Saint Pie X, 25 janvier 1904, Cité du Vatican).
Cette position fut ensuite reprise et réaffirmée par Benoît XV , qui souligna de façon extrêmement explicite : « Les Juifs n'ont aucun droit de souveraineté sur la terre sainte.» (Note en marge de la déclaration de Belfort 1917).
De même, dans une allocution du Consistoire le 10 mars 1919, Benoît XV exprima clairement son anxiété au sujet du plan qui devait créer en Palestine une situation privilégiée en faveur des juifs et « livrer » les monuments chrétiens à des non chrétiens - le 13 juin 1921, il s’alarmait du fait que « les Juifs ne viennent à se trouver en Palestine en position de prépondérance et de privilège ». Plus tard, il insista d’ailleurs fortement pour que les droits de l'Eglise catholique et de toutes les Eglises chrétiennes en Palestine soient scrupuleusement sauvegardés (13 juin 1921).
C’est dans ce contexte qu’en avril et mai 1922, le Patriarche Latin de Jérusalem, Mgr Barlassina, se rendit à Rome, et fit une conférence très remarquée dans laquelle il disait ceci : « ...L'intention du Sionisme est la conquête de la Palestine. En vue d'en arriver à leurs fins, les Sionistes recourront à n'importe quel moyen. Protégés par les autorités britanniques, ils sont, en réalité, les maîtres de la Palestine, faisant les lois, et imposant leur volonté à toute la population. Les catholiques, les musulmans, et même les Israélites orthodoxes sont soumis à des vexations innombrables. ...ils ont à leur disposition de grandes sommes d'argent envoyées par les organisations sionistes... principalement par celles des Etats-Unis et de Grande-Bretagne. Avec cet argent, ils achètent les terres des pauvres musulmans ruinés par la guerre; ils fondent des écoles et parfois corrompent la conscience morale.... Comme des rapports fondés le prouvent, l'intention des Sionistes est d'exproprier peu à peu les Arabes et les chrétiens... Pour accroître le nombre de leur coréligionnaires, ils organisent l'immigration vers la Palestine de juifs russes, presque tous bolcheviques. Non moins fatale est l'œuvre d'immoralité des Sionistes; depuis qu'ils sont devenus les maîtres de la Palestine, elle s'est terriblement répandue dans cette terre, baignée par le sang de Jésus-Christ. Des maisons-closes se sont ouvertes à Jérusalem, Haïfa, Nazareth... des femmes de mauvaise vie pullulent partout, et de honteuses maladies se répandent. Aujourd'hui, quelle est la condition des catholiques en Palestine? Subversivement, mais systématiquement, les Sionistes les accablent de toutes les vexations possibles. »
Venons-en à l’Ukraine. La situation de guerre civile subie par ce pays est la suite logique d’une insurrection téléguidée par les services secrets américains. Comment comprendre autrement que des snipers mitraillent leur propre camp, si ce n'est pour manipuler les media et faire croire aux populations occidentales que la révolte venait de l’intérieur ? Comme le dit fort justement Réginald de Coucy dans l’un des forums de France Catholique, « cette population Ukrainienne, russophone pour la plupart (mais est-ce un crime d’utiliser la langue russe ? il serait intéressant de le savoir...) est une population civile qui se défend contre l’emprise totalitaire et meurtrière d’un régime putschiste, en dépit d’une pantalonnade électorale pseudo-démocratique qui s’est contentée de superposer un oligarque crapulesque (et aux mains aujourd’hui tachées de sang) à la coalition insurrectionnelle de février.
Les victimes sont du côté du Donbass, du côté des insurgés ! Et s’il est malheureux que quelques mères de Lviv pleurent leurs fils morts à l’est, il est encore plus malheureux que tous ceux-là soient venus massacrer des centaines de civils désarmés qui ne leur avaient rien demandé, et ceci en se rendant complices d’une politique de terreur délibérément menée par un régime intimement lié à une idéologie nationaliste-révolutionnaire et à des groupements néo-nazis authentiques.
Il en est quelques-uns, parmi les auteurs de commentaires, qui osent employer le terme de « victimes collatérales » pour parler des populations du Donbass bombardées, hachées, décapitées, écrasées, mitraillées, éventrées, pulvérisées, brulées par des obus, des roquettes, des mines, des missiles, des armes automatiques de tous calibres, tirés par des chars, des fantassins, des snipers, des BTR, des hélicos, des chasseurs-bombardiers, des plates-formes lance roquettes....
Le cynisme de tels auteurs est odieux, insupportable et totalement inhumain. Un tel aveuglement oscille entre la complicité criminelle et la pathologie cognitivo-affective. Tout cela pour pouvoir maintenir constantes les accusations en responsabilité des Russes.
Oui, comment peut-on oser minorer les souffrances dramatiques de toute une population et les justifier par une prétendue responsabilité des Russes dans l’actuelle guerre civile initiée par d’immondes néo-nazis criminels (dont ont connaît parfaitement les noms !) complices d’oligarques corrompus et pourris par l’argent malhonnêtement acquis (Porochenko est bien un oligarque aux activités malhonnêtes ; il a désormais rejoint son alter-ego Kolomoïski au niveau du tableau homicide : il est co-prescripteur du massacre de centaines de civils dans l’est...) ? »
Or, comme nous le disions dans un précédent message, le président Obama est lui-même manipulé par le groupe de pression le plus puissant, lequel soutient la politique d’Israël. Donc, que ce soit en Palestine, en Ukraine, en Syrie, en Libye, etc, c’est toujours la même signature d’Israël que nous retrouvons.
C’est pourquoi il est illusoire de s’obstiner à organiser des conférences pour la paix, alors que l’Etat d’Israël ne cherche qu’à embraser le monde et à développer le chaos… jusqu’à ce qu’il aboutisse à l’objectif qu’il recherche : l’instauration d’un gouvernement mondial dont il prendrait la tête.
Tous les moyens sont bons pour faire aboutir cet objectif : non seulement la guerre mais aussi la bataille idéologique qui consiste principalement en deux points : détruire toute influence du christianisme et favoriser le caractère multiethnique, multiconfessionnel et multiculturel des Etats. Diviser pour régner, c’est une tactique très ancienne.
Bien entendu, l’instauration de républiques soit disant laïques, mais en fait faisant tout pour abolir toute référence chrétienne, fait partie de ce plan mondialiste.
Aussi la seule alternative possible est-elle la mise en place de monarchies héréditaires de droit divin, ce qui signifie que le roi est le « lieutenant de Jésus-Christ sur terre », seule façon de conduire une politique indépendante des partis et des puissances financières.
La France, prénommée « la fille aînée de l’Eglise », doit naturellement prendre la tête de ce combat, que d’autres pays suivront.

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