Article de Caroline Artus publié le 30 décembre 2014 sur Boulevard Voltaire
Il lui a gâché son Noël, il va lui pourrir son Nouvel An. Celui qui était habitué à monter sur scène pour faire rire a aujourd’hui envie de pleurer : « J’ai honte d’être un être humain quand je vois ça. » De qui et de quoi s’agit-il ?
Il s’agit de Guy Bedos qui s’est joint aux quelques centaines de manifestants, à Calais, pour dénoncer la construction du « mur de la honte ». Une clôture « anti-migrants » destinée à repousser les clandestins tentés de gagner l’Angleterre où, nous explique le directeur de Migrants’ Rights Network, « on peut trouver du travail très facilement » parce que « la création d’emplois y est particulièrement dynamique ».
Victime de sa santé économique florissante attirant tout au long de l’année des milliers de migrants, la Grande-Bretagne, grâce à un accord conclu avec la France, le 20 septembre 2014, a débloqué 15 millions d’euros pour doubler la clôture existante. Bernard Cazeneuve et son homologue britannique Theresa May se sont donc entendus pour que les migrants – environ 2000 aux alentours du port de Calais – et en particulier les candidats à l’immigration outre-Manche – restent sur le sol français. En butte à une immigration intarissable, le Royaume-Uni a, en quelque sorte, ouvert les hostilités.
Ainsi Bernard Cazeneuve a-t-il permis à l’Angleterre d’ériger ses frontières en France, en conséquence de quoi cette dernière n’aurait d’autres choix que de construire des centres d’hébergement pour clandestins. « Une avancée importante qui permettra de contribuer à dénouer la crise que connaît la question migratoire à Calais depuis quelques années », dixit le ministre de l’Intérieur, pour expliquer cet accord franco-britannique.
Si cette « avancée » va indéniablement désengorger la Grande-Bretagne des flux migratoires croissants, on ne voit pas bien en quoi elle dénouera la crise migratoire à Calais… Pire : réprimer durement les tentatives de passages ne risque-t-il pas de développer – à Calais – l’agressivité déjà avérée des clandestins ?
Résumons : Bernard Cazeneuve trouve donc tout à fait légitime pour les Anglais de se prémunir d’une invasion migratoire, mais estime du devoir de la France de la prendre en charge. Alors, finalement, où est le problème, pour Guy Bedos ? En effet, ce sera grâce au « mur de la honte » que la France – dans son immense mansuétude – prendra soin « des hommes, des femmes, des enfants qui ont fui leur pays en guerre, où ils sont menacés de mort là où ils sont, ou de crever de faim », tel que les décrit le sans- frontiériste Bedos.
Sauf que ces « êtres humains » dont se gargarise l’homme de gôche sont des clandestins qui violent la loi, qui plus est, aidés et encouragés par d’innombrables officines subventionnées par notre État. N’est-ce pas honteux ?
N’est-ce-pas honteux que l’Angleterre érige ses frontières ailleurs que chez elle avec l’assentiment de notre pays, la France ?
N’est-ce-pas honteux de la part de Mediapart de suggérer, en septembre, d’utiliser les 15 millions débloqués par les Anglais pour les consacrer à la construction, en France, de plusieurs centres d’accueil ?
Ne serait-ce pas tout cela qui « déshonore la République française », M. Bedos ?
NdB : J'ai été confronté au problème des migrants avant la création du hangar-dortoir de Sangatte et j'avais été dégoutté à l'époque par la gestion humanitaire des migrants vis-à-vis des moyens dédiés à leur avenir. Las des heures nocturnes à courir après des malheureux qui voulaient juste accéder à un meilleur avenir, j'ai pris ma plume de syndicaliste policier pour alerter et remuer les consciences du Préfet, des hautes autorités policières, des maires soumis aux norias de clandestins, des députés concernés, etc....49 lettres qui sont restées lettres mortes. Un journaliste a bien voulu me tendre son micro mais il fallait vraiment que je répondre selon sa position...alors censure. Pourtant, ma solution en deux points était simple :
- Créer une souscription nationale sous la tutelle du Préfet et celle-ci gérée par la Croix-Rouge pour financer une structure d’accueil aux normes sanitaires correctes.
- Créer un statut européen de travailleur migrant, valable six mois dés officialisation de l'entrée du migrant dans un état , ce qui aurait mis fin aux "pertes de documents d'identité" et aux "histoires fantaisistes des identifiés migrants".
Mais voilà, il n'y avait plus matière à magouilles : plus d'associations nourries par l'argent du contribuables ; plus d'échanges d'argent en pays (sachant que l’Angleterre nous facture toujours le migrant pris sans papier sur son territoire si ce dernier déclare être passé par la France...) ; plus de comptabilités ubuesques pour justifier des politiques financières et électives des uns et des autres ; plus de silence possible pour les cadres des forces de l'ordre de mon pays ; plus d'effets de manches de nos politiques ou de "stars" du spectacle ; plus de commissions "utiles" à Bruxelles pour trouver plus de migrations sauvages en Europe, ce qui arrange tout le monde en fait ; et surtout, pas évident qu'une souscription nationale pour soulager la misère en Europe soit d'un meilleur succès que celle, par exemple, à l'origine du Sacré-Cœur à Paris !
Devant tant de mépris, je n'ai même pas retenté l'expérience au moment du mouvement des sans-papier à l'église Saint-Bernard. Je suis resté muet, certain que les Arditi, Béard et j'en oublie tant ils étaient nombreux à polémiquer à l'époque..., les politiciens de passage, journalistes et humanistes mondains, tous allaient trouver deux meilleures idées que moi.
Les années ont passé, mes idées sont encore applicables, voire nécessaires, mais tout le monde sans fout, n'est-ce pas. On sait que cela va dégénérer mais on laisse pourrir la situation. Certains commencent à virer racistes, fascistes, à s'armer contre les migrants, roms et autres "parias" pourtant, juste pour défendre leur famille contre les déprédations multiples et l'inaction des préfets, des forces de l'ordre à gérer les camps sauvages. Moi, j'ai choisi de quitter cette Europe de merde et ces "invasions barbares" : je pars passer ma retraite au Brésil ou en Equateur !
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