Les pseudo-révoltés !

Les antifas : faux rebelles, vrais collabos

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Les élites politiques peuvent compter sur de précieux auxiliaires dans leur sale besogne de flicage du web : les antifas. Généralement issus de la petite-bourgeoisie, sans culture politique ou presque, peu ou mal organisés, leurs méthodes basées sur les attaques délatrices et calomnieuses ad hominem les rapproche des extrémistes sionistes. Leurs buts également : s’attaquer à ceux qui résistent au mondialisme, à l’impérialisme, au sionisme et à l’entreprise de démolition des acquis sociaux de l’après-guerre mise en œuvre par la classe dominante. Ils sont agressifs et peuvent être violents à l’occasion. Ce premier mai, ils ont agressé le groupe des militants de l’Union Populaire Républicaine présents à la Bastille, faisant ainsi le jeu de l’oligarchie européiste et de leurs représentants politiques. Les antifas sont les idiots utiles du capitalisme.
Les antifas ne constituant pas à proprement parler une structure organisée mais une constellation de groupuscules, bien que quelques tentatives de regroupement aient été faites notamment à travers le collectif REFLEXe ou le site d’informations La Horde, le terme de « mouvance » convient mieux pour les caractériser. Sans porte-parole, sans programme politique, la nébuleuse antifa relève davantage de la milice que du parti politique.
Quelles sont les cibles des antifas ? le grand patronat ? l’UMPS ? les fauteurs de guerre ? l’extrême-droite néoconservatrice islamophobe ou identitaire ? rien de tout cela, les antifas combattent justement ceux qui s’attaquent avec sérieux et méthode à l’impérialisme : les dissidents, les antisionistes, les nationalistes progressistes ou souverainistes et les vrais communistes, en particulier le Comité Valmy et le PRCF qualifiés de nationaux-communistes. Voyant des staliniens partout, ils vont jusqu’à s’attaquer à la gauche altermondialiste ! On trouve dans la liste noire des sites "conspis" ou d’"extrême-droite" (les deux termes sont utilisés indifféremment) pêle-mêle identitaires, gaullistes, anti-impérialistes ou anti-capitalistes. Les vrais journalistes, militants ou essayistes résistants à l’Empire sont en première ligne : des nationalistes comme  Alain Soral, Frédéric Chatillon, Serge Ayoub ou encore Emmanuel Ratier – dont ils ont vandalisé à plusieurs reprises la librairie dissidente, faut-il le préciser sans suites judiciaires… –, mais aussi  Jean Bricmont,  Thierry Meyssan, Jacques SapirAnnie Lacroix-Riz ou encore Michel Collon, dont les lignes politiques sont pourtant sensiblement différentes, sont leurs bêtes noires. Très logiquement, les antifas concentrent leurs attaques sur les dirigeants étrangers qui résistent à l’impérialisme étasunien ou israélien, Bachar el-Assad , Hugo Chavez ou Vladimir Poutine en particulier, épargnant en revanche les monarchies sanglantes du Golfe, l’État d’Israël et l’Ukraine nazie. La théorie de l’Axe du Mal (à géométrie variable) a trouvé là des adeptes convaincus. Dès lors on ne s’étonnera guère qu’une partie de leurs financements leur vienne de la CIA.
Autre cible privilégiée : l’"antisémitisme de gauche" autrement dit les pro-palestiniens et les anti-impérialistes qui, obnubilés par la défense de l’Islam, sous-estimeraient ou nieraient totalement l’importance de l’antijudaïsme puis de l’antisémitisme moderne dans les pays qui se disent musulmans et son influence dans les métropoles occidentales… alors que le sionisme a défendu le droit pour les victimes du judéocide de bénéficier d’une protection étatique fiable après 1945 ; a revendiqué le droit historique de la communauté juive de Palestine à ne pas en être chassée par les nationalistes palestiniens ou arabes ; se réclame du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, comme n’importe quel mouvement de libération. No comment…
Beaucoup de confusion idéologique. La mouvance antifa est caractéristique du recul de la conscience de classe ouvrière propre au stade de dégénérescence du capitalisme, favorisant le développement de mouvements petit-bourgeois radicaux majoritairement implantés dans la jeunesse lycéenne ou estudiantine et totalement coupés du prolétariat et des travailleurs. Ils n’ont d’antifascistes que le nom (en raccourci) et sont bien loin de la vraie tradition antifasciste organiquement liée au mouvement communiste international, qui était celle de la Résistance au nazisme ou au franquisme. Leur "fascisme" est une notion bien élastique qui sert à couvrir en réalité une défense camouflée du système. Leur combat est même éloigné de celui de leurs aînés du SCALP des années 1980-90, qui avait au moins le mérite d’être antisioniste et de s’opposer au CRIF ou à la LDJ. Farouchement anticommunistes et proches des néoconservateurs, leur action ne s’appuie pas sur une analyse de classe qui mettrait à nu les ressorts du Nouvel Ordre Mondial afin de comprendre son fonctionnement (toute analyse un tant soit peu construite se voit de facto assimilée au conspirationnisme donc à l’extrême-droite) mais se réduit à des campagnes médiatiques haineuses contre des personnes ou des groupes – tandis que de leur côté ils cultivent avec soin l’anonymat, on n’est jamais trop prudent… – , avec pour seuls arguments l’amalgame, l’insinuation, le procès d’opinion ou les manipulations grossières. Les sites Conspiracy Watch et Indymedia se sont fait les spécialistes de ce genre de bidonnage.
Les personnes ou les groupes visés par les antifas sont ceux qui combattent le Nouvel Ordre Mondial dans toutes ses dimensions (la dictature de la finance, le lobby sioniste, le libéralisme économique, l’atlantisme ou l’impérialisme de l’Union Européenne) ce qui fait des antifas des alliés objectifs du pouvoir politico-médiatique. Rebelles les antifas ? en tout cas, pas lors de leurs rassemblements de soutien à la loi sur le "mariage pour tous" ni dans leur campagne contre Dieudonné où ils se sont alignés sagement sur la politique du gouvernement et sur celle des préfets qui ont fait le choix de l’interdiction de ses spectacles. La presse mainstream, dont les cibles sont identiques aux leurs, n’est d’ailleurs pas ingrate avec eux, ayant défendu systématiquement la version favorable aux antifas lors de l’affaire Clément Méric alors que les circonstances exactes et les causes de sa mort sont à ce jour  encore incertaines.
Derrière la lutte factice contre la "menace fasciste" aujourd’hui totalement illusoire se cache en réalité une attaque en règle contre le souverainisme assimilé de facto à l’extrême-droite. Or la nation est aujourd’hui le seul point d’appui pour la défense des conquêtes sociales et le développement des luttes de classe, ce qui explique que le maillon national est justement pour l’entreprise mondialiste le verrou à casser. François Asselineau, Etienne Chouard ou Pierre Lévy sont rangés dans le même sac facho-complotiste alors que le premier est issu de la droite républicaine, le second est altermondialiste et le troisième gaullo-communiste, rédacteur en chef de la revue Bastille-République-Nation (qualifiée de Rouge-Brune). Mais tous trois ont en commun la volonté de restaurer l’indépendance économique, financière et politique de la France…
Loin d’être des rebelles comme ils le prétendent, les antifas constituent une véritable milice au service de la réaction et du pouvoir, expliquant l’étrange impunité de fait dont ils bénéficient malgré les violences et les déprédations qu’ils commettent régulièrement dans les manifestations comme dernièrement à Nantes où ils ont joué le rôle traditionnel de casseurs. “Les fascistes de demain s’appelleront eux-mêmes antifascistes"… sans doute attribuée à tort à Winston Churchill, cette phrase est en tout cas curieusement prémonitoire.

NdB : Excellent article et une analyse qui me plait ; une bonne raison de lire les ouvrages de ce journaliste

 

 

 

 

Nicolas Bourgoin

Nicolas Bourgoin, né à Paris, est démographe, docteur de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales et enseignant-chercheur. Il est l’auteur de trois ouvrages : La révolution sécuritaire (1976-2012) aux Éditions Champ Social (2013), Le suicide en prison (Paris, L’Harmattan, 1994) et Les chiffres du crime. Statistiques criminelles et contrôle social (Paris, L’Harmattan, 2008).

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