ROAR YOURSELF

Les intox d'Hollande face à Pujadas


HollandeAccord de compétitivité, TVA, croissance. L'intervention du Président a été émaillée hier de quelques approximations ou contre-vérités...
1) L'accord de compétitivité de Renault et le salaire de Carlos Ghosn

« Il y a un exemple qui nous a été donné, l'accord qui a été passé par Renault pour garder ses sites en France et faire qu'il y ait plus d'emplois en France. Qu'est-ce qu'on a demandé au président de Renault ? De diminuer sa rémunération, c'est le même esprit »
Le gouvernement a décidé d'ériger en modèle l'accord signé entre la direction du constructeur français et ses syndicats... La rubrique Désintox s'était déjà penchée sur la mauvaise foi d'Arnaud Montebourg dans sa manière d'enjoliver cet accord, signé mi-mars. Hier, François Hollande a de nouveau mis quelques guirlandes superlflues à propos du contenu du pacte. «Il y a un exemple qui nous a été donné, l'accord qui a été passé par Renault pour garder ses sites en France et faire qu'il y ait plus d'emplois en France. Qu'est-ce qu'on a demandé au président de Renault ? De diminuer sa rémunération, c'est le même esprit.» En une phrase, deux intox se sont cachées.
Primo, si l'accord de compétitivité prévoit effectivement en échange de sacrifices des salariés (augmentation du temps de travail, austérité salariale et mutations forcées) le maintien des sites français et une hausse de la production des véhicules au losange sur le territoire, les salariés de Renault ont dû s'étrangler en entendant le Président affirmer qu'il prévoyait davantage d'emplois... puisqu'il se base au contraire sur la suppression de 7 500 postes.
L'autre intox d'Hollande concerne le salaire de Carlos Ghosn. François Hollande y voit un exemple de l'esprit de la nouvelle mouture de la taxe à  75% détaillée hier, consistant à faire payer à l'entreprise une contribution sur les salaires supérieurs à un million d'euros. C'est en fait un assez mauvais exemple.
Dans le cadre de l'accord de compétitivité, Carlos Goshn a effectivement annoncé que la part variable de son salaire sera amputée de 30% pendant trois ans. Soit une baisse de 400 000 euros par an somme toute modique au regard des émoluments du patron le mieux payé de France (en 2011, il a touché 12,8 millions d’euros : 2,9 millions chez Renault et 9,9 millions comme PDG de Nissan).
Mais surtout, la baisse du variable n'implique pas un renoncement de Ghosn... puisque celui ci pourra récupérera la somme non perçue après trois ans, comme il l'a expliqué lui même cette semaine : «Je lierai 30% de cette rémunération variable au fait que Renault honore tous ses engagements dans l’accord».
Bref, Ghosn a seulement changé les conditions d'attribution de son salaire variable... sans modifier le montant de celui-ci.
Hollande aurait pu prendre modèle sur des patrons qui pour le coup ont réellement renoncé à leur bonus. C'est le cas par exemple à Air France (dont le patron Alexandre de Juniac a renoncé à 50% de son bonus) ou chez PSA (Philippe Varin ayant renoncé lui à la totalité de son bonus).
2) Les prévisions de croissance
«Quand je suis arrivé aux responsabilités de la France, les prévisions de la Commission européenne, de tous les instituts, pour l'année 2013, c'était 1,2 %. Moi-même, j'ai considéré que cette prévision n'était pas réaliste. J'ai déjà corrigé au mois de septembre, en disant on ne fera pas 1,2 %, on ne fera que 0,8 au mieux»
L'exécutif a finalement acté que l'équation d'un déficit ramené à 3% serait intenable, étant donné la croissance... François Hollande s'est défendu hier de tout optimisme depuis son arrivée au pouvoir, affirmant que ses prévisions à son arrivée au pouvoir pour l'année 2013 n'outrepassaient pas celles des conjoncturistes.  «Quand je suis arrivé aux responsabilités de la France, les prévisions de la Commission européenne, de tous les instituts, pour l'année 2013, c'était 1,2 %. Moi-même, j'ai considéré que cette prévision n'était pas réaliste. J'ai déjà corrigé au mois de septembre, en disant on ne fera pas 1,2 %, on ne fera que 0,8 au mieux»
En clair : nous étions fondés à nous engager sur un déficit de 3%.
Un regard retrospectif montre en réalité que l'exécutif français a quasiment toujours été plus optimistes que les conjoncturistes... et que ce décallage n'a fait que s'accroître au fil des mois.
Quand François Hollande arrive au pouvoir, son programme de campagne prévoit non pas 1,2% de croissance pour 2013 comme il le dit, mais 1,7%, puis 2% en 2014,  2,5% en 2015, 2016 et 2017. Un scenario assez proche de celui sur lequel Nicolas Sarkozy appuyait son propre programme : 1,75% en 2013, puis 2% en 2014, 2015, 2016 et 2017.
Les projections de campagne des candidats étaient, pour l'année 2013, à peine supérieures à celles qu'avait livrées la commission européenne lors de ses prévisions d'automne 2011 (1,4%), mais déjà bien supérieures, contrairement à ce qu'affirme Hollande, aux prévisions d'autres instituts. En janvier 2012, le FMI, par exemple, prévoit déjà seulement 1% de croissance pour l'Hexagone en 2013.
Le 11 mai, soit une petite semaine après l'accession de Hollande au pouvoir, la Commission abaisse légèrement sa prévision à 1,3%. 
C'est en juillet que la France corrige pour la première la prévision initiale de Hollande de 1,7%, la faisant passer à 1,2%... En septembre, elle est à nouveau revue à la baisse à 0,8%.
Mais cette double baisse en deux mois ne réduit pas  le décalage entre les attentes de la France et les prévisions des instituts... qui ne fera que s'accroître.
Dès août, le consensus forecast, qui compile 24 estimations d'instituts privés ou publics, prévoit  0,5% de croissance pour 2013 (contre 0,7% attendus dans les prévisions de juillet).
En septembre, le même consensus forecast abaisse sa prévision à 0,4%.
Les 18 instituts membres du groupe technique de la Commission économique de la Nation, tablent eux, en moyenne, sur une croissance de 0,3 %.
Le FMI semble d'accord, qui le 9 octobre 2012,  prévoit également que la croissance française sera de 0,4%, soit deux fois moins que ce qu'attend le gouvernement.  
Quelques jours plus tard,  le consensus forecast baisse à nouveau la croissance française à 0,3%.
Le 18 octobre, l'OFCE vise une croissance nulle de la France. 
Trois semaines plus tard, le 7 novembre, c'est la commission européenne qui se met au diapason du FMI, en prévoyant elle aussi 0,4% de croissance. 
Et à la fin du mois de novembre, l'OCDE baisse à son tour les prévisions hexagonales, tablant sur 0,3% pour 2013.
Bref, en octobre et novembre, au moment où se prépare le budget de la France qui vise une réduction du déficit à 3% pour 2013, la grande majorité des conjoncturistes, incluant le FMI, la Commission européenne ou l'OCDE s'accordait sur le fait que le scenario de croissance retenu par Bercy était très optimiste.
Et il faudra attendre seulement février 2013 pour que la France annonce que la prévision de croissance de 0,8% ne serait pas tenue, avant d'affirmer dans la foulée que l'objectif de réduction du déficit à 3% ne le serait pas non plus.
3) La hausse-baisse de la TVA
«J'ai annoncé depuis la fin du mois de décembre dernier qu'il y aurait une augmentation de la TVA en 2014 pour financer le pacte de compétitivité, la baisse donc de 20 milliards sur la masse salariale des entreprises pour leur permettre d'embaucher. Ces 20 milliards, je dois trouver à les financer, donc j'ai dit une partie en économies, une autre ça sera une augmentation de la TVA au taux supérieur et intermédiaire, et une baisse de la TVA sur le taux réduit, pour que le pouvoir d'achat des Français ne soit pas affecté... trop.»
C'était le gros défi de com' de l'automne pour l'exécutif : après avoir torpillé la TVA sociale de Nicolas Sarkozy, le gouvernement annonçait que pour financer les 20 milliards du «pacte de compétitivité», il modifierait... les différents taux de TVA. Pour faire passer la pilule de cette apparente contradiction, l'exécutif s'est immédiatement défendu en évoquant une modulation des taux plus juste que celle prévue par Nicolas Sarkozy : il est ainsi prévu que le taux normal passe le 1er janvier 2014 de 19,6% à 20% ; le taux intermédiaire augmentera de 7% à 10% ; enfin, seul le taux réduit baissera, de 5,5% à 5%. Ce dernier concerne les produits dits de première nécessite : la nourriture, l'abonnement au gaz et à l'électricité, la cantine scolaire, les livres, etc.
D'où une intox beaucoup entendue il y a quelques mois : en baissant ce taux, l'Etat pense aux foyers les plus modestes, dont le budget est davantage concerné par ce taux de TVA réduit que les deux autres. Une vision biaisée puisque le taux normal de TVA concerne l'immense majorité des biens de consommation courante : vêtements,  consommation de gaz et d'électricité (seul l'abonnement est à taux réduit), produits d'entretien et d'hygiène, essence, tabac, CD, DVD, ... Des produits que tous les ménages consomment, y compris les moins aisés. 
François Hollande s'est permis de réinterpréter cette intox hier en affirmant que la baisse de la TVA à taux réduit allait faire en sorte que«le pouvoir d'achat des Français ne soit pas affecté», avant de rajouter en forme d'aveu, après une seconde de blanc, «trop». Car l'Etat s'attend à gagner plus de 5 milliards d'euros par an en tripatouillant ainsi les différents taux de TVA. Le relèvement du taux normal devrait rapporter environ trois milliards, celui du taux intermédiaire un peu plus encore ; quant à la baisse du taux réduit, elle représente elle moins d'un milliard de recettes en moins. De l'argent directement ponctionné sur le pouvoir d'achat des Français.
Article paru sur http://desintox.blogs.liberation.fr/blog

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MÉDIAS La loi de la violée kilométrique



Libération - 24 mars 2013 à 19:06
Par DANIEL SCHNEIDERMANN
Qu’un crime proche ait davantage de retentissement médiatique qu’un crime lointain, on le savait déjà (c’est la fameuse loi du «mort kilométrique»). Mais même entre les crimes lointains, la machine trie, hiérarchise, de manière parfois déroutante. Prenons les viols, les agressions sexuelles et - plus largement - tous les modes plus ou moins violents d’appropriation sexuelle des femmes par les hommes. La figure de la femme afghane persécutée par les talibans nous est familière, autant que la Saoudienne fouettée ou lapidée, ou l’Iranienne pendue. La Malienne obligée de se couvrir la tête sous l’occupation islamiste est récemment venue les rejoindre, justifiant (entre autres) la guerre française. Tout récemment, est arrivée la victime indienne de viol. Après un décalage sans doute imputable à la sidération (mais enfin, l’Inde n’est pas musulmane ! Il arrive donc aussi qu’on y maltraite les femmes dans l’indifférence policière ?), la machine médiatique internationale a intégré l’idée que «la plus grande démocratie du monde» était aussi une terre où l’on maltraite impunément les femmes. Depuis la mort dramatique d’une jeune femme des suites de ses blessures après un viol dans un bus de New Delhi, chaque affaire de viol en Inde donne lieu à une dépêche urgente d’agence. C’est une autre loi médiatique, la loi des séries.
Encore un autre exemple, dans un autre pays. Dans la nuit du 11 au 12 août 2012, plusieurs jeunes sportifs d’une petite ville violent et agressent sexuellement, tout au long d’une nuit de fête, une jeune fille de 16 ans, ivre et inconsciente, en la transportant de lieu en lieu. Tous les agresseurs sont équipés de smartphones, et de comptes Twitter. Des photos et des vidéos circulent, sur lesquelles on la voit, allongée et nue, au milieu de la fête. On se les tweete, on se les retweete. L’enquête de police piétine. Il faut attendre le 16 décembre, quatre mois plus tard, pour qu’un journal national, le premier, consacre à l’affaire la grande enquête qui va en faire un enjeu national, et interroger le pays entier sur une certaine complaisance à l’égard de la «culture du viol». Culture du viol ? Elle semble bien ancrée dans les mentalités locales. Diverses autorités municipales et sportives de la ville sont soupçonnées d’avoir couvert l’affaire, pour ne pas nuire aux jeunes sportifs, fierté de la ville. Et la semaine dernière encore, une reporter d’une chaîne de télévision du pays, couvrant leur procès, s’apitoie longuement sur le sort des deux condamnés (à un et deux ans de détention dans un centre pour mineurs) : «Je n’ai jamais ressenti cela avant. C’était incroyablement émouvant, incroyablement difficile, de voir ce qui vient d’arriver à ces deux jeunes hommes qui avaient un avenir si prometteur - célèbres footballeurs, très bon étudiants - qui voient leur vie s’effondrer.» Dans quel pays arriéré une telle complaisance sociale à l’égard du viol est-elle possible ? Mali ? Afghanistan ? Inde ? Non. L’affaire s’est déroulée à Steubenville (Ohio, Etats-Unis).
Notons quelques différences avec le Mali ou l’Afghanistan : d’abord heureusement pour elle, la jeune victime n’a aujourd’hui aucune séquelle (au moins physique). Sur Internet, encore, des anonymes (ou non) ont combattu le climat de complaisance générale. Une pétition en ligne a été lancée. Une blogueuse s’est efforcée de collecter toutes les traces en ligne des forfaits, et les a hébergées sur son site. Après le long article duNew York Times, des Anonymous sont entrés en lice, pour exiger des excuses des autorités scolaires et sportives de la ville. C’est grâce à leur ténacité qu’un procès a pu se tenir. Enfin, une pétition demandant des excuses à CNN a récolté plusieurs centaines de milliers de signatures. Mais tout de même. Ce n’est pas la première affaire de viol, dans laquelle des footballeurs ivres suscitent l’indulgence générale d’une communauté qui les choie comme de petits nababs locaux. Et pourtant a-t-on, ici, entendu parler de Steubenville ? La figure du champion de foot violeur impuni nous est-elle aussi familière que celle du jeune de banlieue français, harceleur sexuel des filles de la cité ?
Pourtant, il y aurait à dire. «L’affaire de Steubenville» aurait pu faire recette sous différents angles. Celui de la propagation d’une «culture du viol». Ou bien le rôle des réseaux sociaux, dans un fait divers emblématique. Comment expliquer que la figure de l’adolescente américaine violée ne nous soit pas aussi familière que la femme afghane, la femme malienne, la femme indienne ? Et ceci alors que n’importe quel épiphénomène américain est surmédiatisé dans une bonne partie du monde, où l’on vit au rythme des chutes de neige et des ouragans à New York, et où l’on connaît souvent les prénoms des chiens des présidents américains ? Sans doute la nuit de Steubenville ne rencontre-t-elle pas notre curiosité, nos peurs, nos hantises.
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«A Miami, tout le monde se hait»



Libération du 22 mars 2013 à 21:26
Tom Wolfe, à New York en 2010.
Tom Wolfe, à New York en 2010. (Photo Stephen Lovekin. AFP)

INTERVIEW Littérature . A l’occasion de la sortie, jeudi prochain, de son quatrième roman, «Bloody Miami», sur l’immigration et le communautarisme, entretien avec l’écrivain américain Tom Wolfe.

Par ANNETTE LÉVY-WILLARD
Dans les années 60, le jeune reporter avait révolutionné le journalisme en faisant le roman de son époque. Parti étudier les tribus contemporaines, les groupes de rock, les surfers ou les défoncés psychédéliques, les astronautes ou les golden boys, Tom Wolfe a inventé une écriture «controversée» qui inspirera journalistes et écrivains du monde entier, «l’hystérie naturaliste». Ce sont des articles cultes comme «The Electric Kool-Aid Acid Test» ou «Radical Chic», des romans formidables et best-sellers mondiaux comme l’Etoffe des héros(devenu un film de Philip Kaufman) ou le Bûcher des vanités (porté au cinéma par Brian De Palma). Aujourd’hui, avec Bloody Miami, son quatrième roman (lire la critique page 24), Tom Wolfe, 82 ans, éternel journaliste-écrivain ou écrivain-journaliste montre qu’il est resté«vertical», comme il dit.
 
Vous venez d’avoir 82 ans et pendant deux ans et demi, vous avez arpenté Miami dans une chaleur étouffante et produit un grand roman.
En réalité, je préfère dire que j’ai 104 ans, comme cela les gens sont impressionnés, et ils s’étonnent que je sois encore vertical. Oui, je suis en pleine forme. Quant à l’écriture, je leur explique que c’est un hobby : c’est ce que je fais le soir à la maison.
En français, le titre est Bloody Miami, un jeu de mots sur le bloody mary. En anglais, c’est Back to Blood…
Ça m’a étonné, je me demande qui en France sait ce qu’est le cocktail bloody mary. Back to Blood, en fait, ne parle pas de «sang» - je crois qu’il n’y a pas une goutte de sang dans l’histoire. Il s’agit de «blood» au sens de race, de lignées, d’ethnie. C’est ce que j’explique dans le prologue, avec la rencontre choc entre la lignée Wasp - les Blancs anglo-saxons protestants - et la jeune Latina. Mais cela ne me gêne pas qu’on croie qu’il s’agit de sang, beaucoup de gens aiment ça.
Après les astronautes, Wall Street, les Blacks, les jeunes des campus, comment vous êtes-vous lancé dans cette saga de communautés ethniques ?
Je voulais faire un livre sur l’immigration, un sujet très important aujourd’hui en Amérique. Je travaillais encore sur mon roman précédent, Moi, Charlotte Simmons, qui se déroule chez les étudiants, quand j’ai commencé à lire des articles et des livres sur tous ces immigrés qui arrivent chaque jour illégalement aux Etats-Unis. J’ai trouvé que c’était une histoire très excitante… si j’arrivais à rentrer dedans. Je suis parti en Californie avec l’idée de faire un livre sur les Vietnamiens. Leur cas est passionnant. Les Vietnamiens se sont d’abord installés dans la région de Los Angeles. Plus tard, ils sont montés dans le nord de la Californie et sont maintenant à San Jose, à côté de la baie de San Francisco. La communauté vietnamienne est si importante là-bas que le journal local de San Jose publie deux éditions, l’originale en anglais, The Mercury News, et la nouvelle, en vietnamien, The Viet Mercury. Mais je me suis aperçu que je ne parle ni ne lis le vietnamien. J’ai donc renoncé.
Alors, pourquoi Miami ?
Un beau jour, comme ça, je reçois une lettre d’un certain Oscar Corral, un jeune reporter dynamique du Miami Herald. Il me dit : «Venez voir… et si vous venez à Miami, je vous aiderai.» Et c’est ce qu’il a fait : il m’a emmené partout, présenté tout le monde. En même temps, il me filmait pour faire un documentaire sur moi à Miami. Aujourd’hui, toute la partie sud des Etats-Unis devient de plus en plus hispanique, avec une majorité mexicaine à Los Angeles. Mais à Miami, en Floride, la situation est très spéciale. Depuis cinquante ans, l’immigration y est massive. Un journaliste argentin m’a dit : «Miami, c’est le plan B pour toute l’Amérique latine. Quand on a un problème politique, ou économique, quand on est inquiet de l’avenir en Amérique latine, on pense : Miami !»
Mais dans votre roman, et dans la vie, ce sont surtout les Cubains qui ont «envahi» Miami…
Oui, parce que les Etats-Unis ont ouvert leurs portes aux Cubains à partir de 1959. C’est unique, vous avez des gens d’un autre pays, parlant une autre langue, avec une culture différente, qui ont envahi une ville étrangère et pris le pouvoir. La révolution cubaine a commencé en janvier 1959 et l’Amérique a voulu montrer au monde que ces gens-là fuyaient Fidel Castro. D’ailleurs, la blague entre Cubains, pour savoir lors de quelle vague d’immigration ils ont débarqué c’est : «Alors toi, tu es du grand cru 59 ou d’une autre année ?» Le gouvernement américain a essayé de les répartir un peu partout, au New Jersey par exemple, mais là les gens les regardaient et disaient : «Oh ! Ce sont des Cubains…» Et ils se sentaient mal. Alors, ils ont préféré Miami où personne ne dit : «C’est un Cubain», ils sont trop nombreux.
Les «Anglos» sont-ils, comme vous l’écrivez cruellement, une espèce en voie d’extinction ?
Il n’en reste pas beaucoup. Les Wasp sont partis de Miami, ils se sont repliés sur le Grand Miami, à Miami Beach. La population est maintenant hispanique à 70%, dont la moitié est cubaine. On dit «Latinos», un terme inventé aux Etats-Unis. Il y a 18% de Blacks, et il reste quelque 10% d’Américains blancs.
Dans le temps, les Etats-Unis étaient le pays du melting-pot, les immigrants successifs se fondaient en quelques générations dans le rêve américain. Là c’est le «pot» où l’on ne se mélange pas…
A Miami, les gens sont en colère, ils ne se mélangent pas. On essaie de les intégrer, et puis vous revenez plus tard et ils sont exactement au point où vous les avez laissés. Les Cubains avec les Cubains, les Haïtiens avec les Haïtiens, les Anglos avec les Anglos, les Russes avec les Russes… Chaque groupe a sa propre bourgeoisie ou classe supérieure. Dans la plupart des villes américaines, les gens finissent par s’intégrer. Mais vous devez comprendre qu’à Miami tout le monde hait tout le monde.
Votre livre est dur, entre autres, pour la presse. Le patron Wasp du Miami Herald a peur de tout, s’en remet à l’avocat du journal, quand le jeune reporter se bat encore pour révéler un énorme scandale…
C’est bizarre, ce qui se passe aux Etats-Unis. Les journaux disparaissent à toute vitesse. Le Miami Herald est en vente depuis six ans et personne ne veut l’acheter. Les quotidiens sont out, il n’y a plus de beat. Il y a peut-être des jours où il n’y a rien qui vaille un article dans un journal, même si c’est très rare, alors que sur Internet c’est un flux ininterrompu. Quand de jeunes écrivains ou journalistes me demandent un conseil, ce qui est rare, je leur dis toujours : «Sors !» Beaucoup de jeunes journalistes pensent qu’ils peuvent tout trouver sur le Web, alors je leur dis : «Qui l’a mis sur le Web ? Il fallait bien que quelqu’un aille chercher l’information sur le terrain.» Le reportage n’est pas si difficile, il suffit d’oublier ses propres sentiments et de s’adapter à la vie des gens sur lesquels vous écrivez. Mais beaucoup d’Anglos se sentent humiliés à l’idée de se mettre dans la peau des autres.
Dans les années 60 et 70, vos reportages étaient écrits comme des romans. C’est l’invention du fameux «gonzo journalism»…
J’ai toujours utilisé l’écriture littéraire dans mes reportages. Beaucoup de dialogues, avant tout - pour moi, c’est la base de l’écriture littéraire. Ensuite, sur une construction scène après scène, vous suivez l’histoire sans avoir besoin d’être là. C’est aussi l’abondance de détails pour tout décrire de l’environnement ou du personnage. Par exemple, je peux parler, sur plusieurs pages, des meubles d’un appartement pour qu’on comprenne comment le personnage voit sa place dans le monde. Enfin, j’ai utilisé la méthode controversée du monologue intérieur, ce qu’on appelle au théâtre «down stage voice», la voix off. J’écris dans le jargon, dans l’argot, dans la voix de la personne, je parle de son drame intérieur sans avoir besoin de décrire la situation.
C’est ce que vous faites aussi dans Bloody Miami, où vous devenez le policier latino, le vieux prof haïtien, la jeune Cubaine, en parlant leur langage…
Je pense que ça marche. Je me souviens en particulier, quand j’ai écritMoi, Charlotte Simmons, les gens m’ont dit : «Comment quelqu’un de votre âge peut-il parler, dans le livre, le langage des jeunes ?» En 1968, quand j’ai fait un reportage sur les surfers, le Pump House Gang, ils avaient entre 16 et 25 ans, moi j’avais 32 ans, et pour eux j’étais un vieillard, ils n’imaginaient même pas qu’on pouvait durer si longtemps. Ça ne les a pas empêchés de me parler. Au contraire, ils étaient ravis de raconter ce qu’ils faisaient à ce «vieil homme». Moi, je fais toujours l’homme qui vient de débarquer de Mars et je dis : «Je n’ai aucune idée de ce que vous faites mais ça a l’air intéressant, racontez-moi.» La plupart des gens, moi compris, se sentent valorisés s’ils peuvent vous raconter quelque chose qu’ils savent et que vous ne savez pas. Cette impulsion est la plus grande alliée du reporter, et aussi du policier. Il faut parler aux gens… comme vous êtes en train de le faire à ce moment précis !
Pendant vos deux ans et demi à «traîner» dans Miami, avez-vous quitté vos célèbres costume blanc, cravate et feutre sur la tête ?
Quand je fais le reporter, je laisse tomber mon costume blanc, et en général je porte un blazer bleu foncé sur des pantalons blancs ou kaki. Mais je me suis retrouvé dans un club de strip-tease géant, à Miami, où tout le monde me regardait bizarrement, je ne savais pas pourquoi. Finalement, un type s’est approché et m’a demandé si j’étais un videur ou un indic. J’ai appelé Oscar Corral pour qu’il explique qui j’étais. J’ai réalisé que j’étais le seul homme à avoir une cravate dans cet endroit. C’était une erreur.
Zola est toujours, après Balzac, votre écrivain préféré ? Vous sentez-vous dans la tradition du roman naturaliste ?
Absolument. Vous savez que tous les livres de Zola sont encore disponibles en anglais partout aux Etats-Unis ? On les réimprime tout le temps. D’ailleurs, mon prochain livre, qui n’est pas un roman mais un essai sur la théorie de l’évolution, s’appellera The Human Beast… «la Bête humaine» !
Vous critiquez les intellectuels et écrivains américains en citant le philosophe Herbert Marshall McLuhan : «L’indignation morale est un chemin facile pour la dignité»…
Un raccourci. Si vous vous contentez d’une position morale, pas besoin d’aller voir ce qui se passe. La catastrophe pour la littérature, ce sont ces jeunes écrivains qui prennent les cours de «creative writing» qu’on trouve dans toutes les universités américaines. Ils en sortent avec un style d’adolescent. L’âge d’or de la littérature américaine c’était avant la Seconde Guerre mondiale, avec les très grands : Hemingway, Faulkner, Steinbeck, Sinclair Lewis… Fantastique époque ! Certains aimaient l’Amérique, d’autres la détestaient, mais tous étaient fascinés par ce qui se passait ici ou à l’étranger. La Grande Dépression a imposé un style de littérature réaliste. Après la Seconde Guerre mondiale, les écrivains sont tombés amoureux de la littérature française minimaliste. Ils ont commencé à écrire des romans psychologiques : un livre entier peut se passer à l’intérieur d’une famille pas très intéressante ! Autant de livres de ce genre alors que l’Amérique devient de plus en plus sauvage, et ça ne les intéresse pas d’aller voir… Je ne comprends pas. Finalement, je n’ai jamais cessé d’être journaliste (il éclate de rire).
Avez-vous lu Philip Roth ou Paul Auster ?
Je n’ai jamais lu Paul Auster. Je sais qu’il est très populaire en France, je devrais le lire. Les deux écrivains que j’aime aujourd’hui ne sont pas des romanciers. L’un est Michael Lewis, qui écrit sur l’argent et la finance ; l’autre s’appelle Mark Bowden, il a écrit un livre formidable sur l’opération américaine en Somalie, la Chute du faucon noir, et aussi Il faut tuer Ben Laden The Finish, the Killing of Osama Bin Laden. Ils sont très bons tous les deux. Je ne peux pas penser à un romancier contemporain que je respecte autant que ces deux essayistes. Pour les romans, j’attends toujours le nouveau Maupassant ou un nouvel écrivain français qui pourrait écrire comme Maupassant. Ou Tolstoï. Mais je ne les ai pas trouvés…
Vous définissez-vous toujours comme un conservateur ?
On me traite souvent de conservateur, mais quel est mon programme politique ? Quand je refuse de prendre l’art moderne au sérieux, comme je le fais dans mes livres, je suis soi-disant conservateur (1). La gauche caviar est un supporteur fanatique de l’art contemporain. Or, j’ai écrit le Mot peint , et dans Bloody Miami, je décris la foire d’art Miami ArtBasel. J’ai vu les gens dépenser des fortunes pour acheter des objets à la mode de l’an dernier, de vieux hommes riches en baskets courir dans certains stands pour se jeter sur des œuvres qui se vendent des millions de dollars. Il n’y a que des vieux hommes riches qui peuvent s’acheter cela.
Les Etats-Unis ont inventé le concept de «political correctness», le politiquement correct. Vous êtes, bien sûr, contre…
C’est de pire en pire, surtout dans les universités. Les gens doivent faire attention à ce qu’ils disent. Un exemple typique : la question de l’homosexualité. Ça ne suffit pas de décrire le phénomène, vous devez d’abord établir que vous êtes «pour». Après, vous aurez le droit d’écrire sur l’homosexualité. C’est ridicule. Vous devez d’abord exposer vos critères de moralité avant d’écrire une ligne. Et c’est vrai quand vous voulez parler de minorités, des femmes, du pauvre Blanc, du pauvre Noir, du transsexuel, des immigrés… C’est tellement anti-intellectuel.
(1) Lire «Il court il court, le Bauhaus…», éditions Belles Lettres (2012). 160 pp., 13 €.
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Quand Mariage pour Tous semble rimer avec Mariage d'Argent

MEDIA / TÊTU DANS LA TOURMENTE

LE MAGAZINE "TÊTU" MENACÉ PAR UN PLAN SOCIAL DRASTIQUE


La nouvelle direction du magazine gay et lesbien Têtu prévoit le licenciement des 16 personnes et la sous-traitance du site web, Têtu.com


En octobre dernier, Pierre Bergé mettait en vente le magazine gay et lesbien "Têtu" et cherchait activement un repreneur. Jean-Jacques Augier, homme d'affaires et ancien trésorier de campagne de François Hollande, acceptait quelques semaines plus tard de racheter le titre pour un euro symbolique assorti d'un important budget pour relancer et laisser vivre le magazine vivre pendant encore au moins deux ans.

Mais cette nouvelle vie se fera probablement au prix de lourds sacrifices. Selon les informations de OZAP.com, un plan social a été annoncé ce matin aux délégués du personnel par la nouvelle direction. Sur une trentaine de salariés, il prévoit la suppression de 17 postes, principalement à la rédaction et au studio. Autre annonce, l'externalisation totale de Têtu.com, le portail web. Une nouvelle version devrait être lancé courant mai.

"On s'attendait à un plan d'envergure, à de l'externalisation et à une réduction des effectifs. Mais comment continuer à faire un magazine de qualité en licenciant la plupart des journalistes ? Par ailleurs, sous-traiter Têtu.com, on ne comprend vraiment pas la stratégie du nouveau propriétaire", explique l'un des membres de l'équipe à puremedias.com. Car Jean-Jacques Augier souhaite confier les clés du site internet à Yagg.com, un autre portail gay sur le web.
Par ailleurs, Yannick Barbe, ex-journaliste à Têtu et rédacteur en chef pour Yagg.com, est pressenti pour reprendre la direction de la rédaction papier, Gilles Wullus étant sur le départ.

Malgré une diffusion payée en hausse à près de 40.000 exemplaires, Têtu a toujours perdu de l'argent depuis sa création. Le magazine gay et lesbien a survécu à la crise de la presse grâce aux investissements répétés de Pierre Bergé, là où d'autres magazines comme PREF ont du fermer leurs portes. Une nouvelle réunion est prévue la semaine prochaine entre la direction et les délégués du personnel.
Une grève des salariés n'est pas à exclure.

Photo : MEDIA / TÊTU DANS LA TOURMENTE 

LE MAGAZINE "TÊTU" MENACÉ PAR UN PLAN SOCIAL DRASTIQUE
La nouvelle direction du magazine gay et lesbien Têtu prévoit le licenciement des 16 personnes et la sous-traitance du site web, Têtu.com
En octobre dernier, Pierre Bergé mettait en vente le magazine gay et lesbien "Têtu" et cherchait activement un repreneur. Jean-Jacques Augier, homme d'affaires et ancien trésorier de campagne de François Hollande, acceptait quelques semaines plus tard de racheter le titre pour un euro symbolique assorti d'un important budget pour relancer et laisser vivre le magazine vivre pendant encore au moins deux ans.

Mais cette nouvelle vie se fera probablement au prix de lourds sacrifices. Selon les informations de OZAP.com, un plan social a été annoncé ce matin aux délégués du personnel par la nouvelle direction. Sur une trentaine de salariés, il prévoit la suppression de 17 postes, principalement à la rédaction et au studio. Autre annonce, l'externalisation totale de Têtu.com, le portail web. Une nouvelle version devrait être lancé courant mai.
 
"On s'attendait à un plan d'envergure, à de l'externalisation et à une réduction des effectifs. Mais comment continuer à faire un magazine de qualité en licenciant la plupart des journalistes ? Par ailleurs, sous-traiter Têtu.com, on ne comprend vraiment pas la stratégie du nouveau propriétaire", explique l'un des membres de l'équipe à puremedias.com. Car Jean-Jacques Augier souhaite confier les clés du site internet à Yagg.com, un autre portail gay sur le web. 
Par ailleurs, Yannick Barbe, ex-journaliste à Têtu et rédacteur en chef pour Yagg.com, est pressenti pour reprendre la direction de la rédaction papier, Gilles Wullus étant sur le départ.
 
Malgré une diffusion payée en hausse à près de 40.000 exemplaires, Têtu a toujours perdu de l'argent depuis sa création. Le magazine gay et lesbien a survécu à la crise de la presse grâce aux investissements répétés de Pierre Bergé, là où d'autres magazines comme PREF ont du fermer leurs portes. Une nouvelle réunion est prévue la semaine prochaine entre la direction et les délégués du personnel. 
Une grève des salariés n'est pas à exclure.
Nota du Bloggeur : La Gauche, c'est surtout être généreux avec l'argent des autres.... et apparemment, certains se sont la fait mettre profond  !
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Notre-Dame-des-Landes : le grand cafouillage, oui !


La commission de dialogue sur l'aéroport du Grand Ouest rencontre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le 30 novembre 2012 à Paris
La commission de dialogue sur l'aéroport du Grand Ouest rencontre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le 30 novembre 2012 à Paris Photo : Jacques Demarthon/AFP

Notre-Dame-des-Landes : le président de la commission revient sur ses propos

REACTION – Claude Chéreau, en charge d'un rapport sur le bien-fondé du projet de l'aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes, nie avoir des doutes, comme pouvait le laisser penser un article paru dans Le Monde.

Non, il n’est pas opposé au projet d’aéroport. Dimanche soir, Claude Chéreau, le président de la commission de dialogue sur le futur aéroport nantais de Notre-Dame-des-Landes a tenu à clarifier des propos rapportés dans un article du Monde. Il semblait en effet émettre des réserves sur le bien-fondé du projet. "Le texte parle de mes doutes sur quelques arguments, je ne suis pas du tout opposé, je n'ai du tout de doute en ce qui concerne le projet aéroportuaire lui-même", a-t-il précisé sur le plateau de France 3 dimanche soir.
Le bruit, un argument de poids

Dans ses déclarations au Monde, Claude Chéreau avait dit avoir des incertitudes sur la saturation de l’actuel aéroport Nantes-Atlantique, avancée par le gouvernement pour justifier le transfert à 30 km au nord de la ville.
Mais sur France 3, il a estimé '"tout à fait légitime de songer à un nouvel aéroport dès maintenant, même si la saturation n'est pas encore complètement au rendez-vous." Selon lui, le projet "se justifie aussi par d'autres arguments notamment en matière de bruit, par le dérangement que les avions peuvent causer aux gens qu'ils survolent."
Des auditions importantes d'ici la fin de semaine
Au final, le président dit s’interroger aussi bien sur les opposants que sur les partisans : "Des deux côtés, en voulant quelquefois trop prouver, on ne contribue pas à trouver une issue au dossier", avance-t-il.
Cet ancien conseiller de François Mitterrand et de Lionel Jospin nommé à la tête de la commission de dialogue fin 2012 par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, a tenu également à souligner que "le rapport n'est pas tout rédigé" et qu'il reste "des auditions importantes à réaliser". Le président PS du Conseil régional Jacques Auxiette, favorable au projet, est ainsi attendu ce jeudi.
Claude Chéreau a assuré "n’avoir  pas du tout pris d'orientation sur ce qu'il y aura dans ce rapport." Les auditions doivent se terminer en fin de semaine. Le rapport sera rendu fin mars début avril.

Note du Bloggeur :
Ce qui n'est pas dit ici, c'est que la communauté de communes devra payer les frais de fonctionnement (800.000 euros au moins) pour le maintien en service de l'actuel aéroport de Nantes et devra aussi, et c'est acté dans le contrat d'exploitation de futur aéroport, assumer les pertes d'exercices et de fonctionnements (http://www.rezocitoyen.org/Notre-Dame-des-Landes-un-PPP-juteux-pour-VINCI.html)
Aéroport. 800 000 € pour maintenir la piste de Nantes pour Airbus
http://memorix.sdv.fr/0/default/empty.gif
L’aéroport de Nantes ne fermera vraisemblablement pas avec le transfert de l'activité commerciale à Notre-Dame-des-Landes. 
« Le site industriel Airbus de Bouguenais ne doit pas être déstabilisé, martèle la maire Michèle Gressus (PS). Ce sont près de 3 000 emplois. À mon avis, la piste de Nantes restera si l’avionneur l’estime nécessaire pour l’acheminement de ses pièces. Je ne vois personne lui mettre des bâtons dans les roues. »
Combien coûterait une telle décision ? 800 000 € par an, selon un document interne que Presse Océan a pu consulter.
Dossier à lire ce mardi 12 mars 2013 dans Presse Océan.


Autant dire que nous allons, comme toujours, payer les factures. N'oublions jamais le leitmotiv des hommes de gauche : Savoir être -très- généreux avec l'argent des autres !





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Les syndicalistes auteurs de détournements de fonds bientôt amnistiés ?




Source : Capital.fr du  04/03/2013 à 15:
Une proposition de loi, adoptée par les sénateurs, prévoit d'amnistier les syndicalistes qui s'adonnent à des détournements de fonds, du recel ou même des abus de confiance. "Ce texte pourrait permettre aux élus du CE de la SNCF et d'EDF-GDF actuellement devant la justice pour malversations de s'en tirer sans condamnation", prévient Pierre-Edouard du Cray, de l'association Sauvegarde Retraites.





La gauche préparerait-elle l’amnistie de la CGT dans les détournements opérés au détriment des comités d’entreprise ? Déjà, mercredi dernier, le groupe communiste du Sénat avait déposé une proposition de loi "portant amnistie des faits commis à l’occasion de mouvements sociaux et d’activités syndicales et revendicatives" ( cliquer ici pour consulter la proposition de loi ). En gros, ce texte permettrait d’amnistier les syndicalistes condamnés pour des violences et des dégradations commises à l’occasion d’une manifestation ou d’une grève qui aurait mal tourné dans la période allant du 1er janvier 2007 au 1er février 2013. La droite est aussitôt montée au créneau en dénonçant une disposition "clientéliste" et "un appel au cassage". Mais, ce n'est pas tout. Dans le feu de la discussion, une batterie d’amendements ont été examinés, dont l'un d'eux va bien plus loin.
Déposé par Virginie Klès, une sénatrice socialiste d’Ille-et-Vilaine, cet amendement a apporté une précision décisive au texte : le terme d’"infraction" qui figurait dans la proposition de loi a été remplacé par "les contraventions et délits prévus au livre III du code pénal ". De quoi s'agit-il ? "Des destructions et dégradations matérielles commises au cours des mouvements sociaux, sachant que ce livre III est aussi beaucoup plus exhaustif et fait explicitement référence à tous les délits financiers : vols, détournements, abus de confiance, recel...", relève Pierre-Edouard du Cray, de l'association Sauvegarde Retraites.
Or, la justice pénale doit justement se prononcer sur de tels délits dans au moins 2 dossiers brûlants. Le premier intéresse le comité d’entreprise d’EDF-GDF et sa Caisse centrale des activités sociales (CCAS) . L’instruction, qui a duré 8 ans, a renvoyé en correctionnelle des structures et des proches du PCF et de la CGT pour des détournements massifs. Une autre affaire concerne le détournement supposé de fonds du comité d’établissement régional de la SNCF à Lyon au profit des organisations syndicales. Des détournements opérés au détriment du CE de la RATP ont été récemment dénoncés par la cour des Comptes et pourraient également donner lieu à des poursuites judiciaires. Les syndicalistes qui se retrouveraient là aussi devant un tribunal, pourraient dès lors bénéficier de la loi d'amnistie.
D'ores-et-déjà adopté par les sénateurs, cet amendement "Klès" a, en apparence, un objectif louable : exclure les violences physiques et les infractions passibles de plus 5 ans de prison de toute possibilité d'amnistie. «Mais personne ne semble avoir détecté qu’entre ces deux mesures se cachait le cheval de Troie de la grande absolution syndicale», s’étonne Pierre-Edouard du Cray. Voilà les députés avertis, avant de voter le texte définitif courant mai...
Etienne Gingembre
© Capital.fr
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Dans l'univers surmediatisé de la désinformation, il est important de chercher la vérité et de hurler... afin de changer le monde. "En ces temps de tromperie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire" disait Georges Orwell... Pour avoir aimé et pour faire connaitre les pensées nouvelles, rendre hommage aux auteurs des articles...tous ces Articles édités sont sur le Net, de sources diverses. A vous de juger de leurs pouvoirs !
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