Origine AGORAVOX du 31 décembre 2013
Quand des membres de la LDJ posent en faisant le signe de ralliement du Léhi, organisation terroriste qui souhaitait combattre aux côtés des nazis durant la Seconde guerre mondiale
Si les « directeurs de conscience » et les politiques s’indignent chaque fois qu’un individu « glisse une quenelle », forme alternative au bras d’honneur popularisé par l’humoriste Dieudonné, il convient de constater que leur sensibilité semble bien moins développée lorsqu’il s’agit de dénoncer les agissements de jeunes membres de l’extrême-droite sioniste qui font le signe de ralliement à une organisation terroriste au passé sanglant, et aux accointances idéologiques douteuses. Contrairement à la quenelle, dont la définition officielle a été énoncée par la LICRA (salut nazi inversé), ce geste et ses références n’ont pas été étudiés…
(Source : www.liguedefensejuive.com)
Le Léhi s’est notamment illustré dans plusieurs attentats terroristes et autres assassinats, comme celui de Lord Moyne, ministre britannique du Moyen-Orient, au Caire en 1944, ou du médiateur de l’ONU Comte Folke Bernadotte à un carrefour de Jérusalem en 1948. Une action reconnue comme positive en Israël puisque, ainsi que l’a relevé le San Francisco Chronicle le 15 août 1977, l’Etat Juif a édité un timbre à l’effigie d’Avraham Stern (dit Yair), fondateur de ce groupe plus connu sous le nom du Gang Stern.
Si les membres de la Ligue de Défense Juive disent combattre le nazisme, il est fort probable que peu d’entre eux savent que l’idéologie qu’ils prônent (à savoir l’émigration des français juifs en Israël – voir Jeune juif, prépare ton Alyah) avait, en 1940, poussé le Léhi à adresser à Adolf Hitler une proposition de collaboration militaire. Ce document historique, publié par Lenni Brenner dans son ouvrage – 51 documents : la collaboration sioniste avec les nazis – permet de comprendre les aspirations profondes du mouvement auquel ces jeunes ont fait référence devant le théâtre de Dieudonné :
Cette proposition à Hitler a été rédigée à la fin de l’année 1940, quand Avraham Stern (1907-1942) continuait d’appeler son mouvement le « vrai » Irgun, duquel il avait fait scission cette année là. Plus, ils prirent le nom de Lohamei Herut Yisrael (Lehi en abréviation), Combattant pour la Liberté d’Israël. Ils étaient, cependant, mondialement connus sous le nom que les britanniques leur donna en Palestine : le gang Stern.
Ce document a été présenté à deux diplomates allemands en 1941, au Liban, administré ensuite par la France de Vichy alliée au Reich. La proposition fut déposée à l’ambassade d’Allemagne en Turquie, où elle fut trouvée après la guerre.
On retrouve souvent dans les discours des hommes politiques de l’Allemagne Nationale Socialiste l’idée que le pré-requis au Nouvel Ordre en Europe nécessite une solution radicale à la question Juive, par le déplacement des populations (« Judenrein »).
L’évacuation des masses juives d’Europe est une précondition pour résoudre la question juive ; mais cela ne peut être rendu possible et accompli par l’installation dans ces masses dans le foyer du peuple Juif, et au travers de l’établissement d’un Etat Juif dans ses frontières historiques.
Résoudre de cette façon le problème juif, apportant ainsi une fois pour tout la libération du peuple Juif, est l’objectif de l’activité politique et des années de lutte du mouvement de libération des israélites, l’Organisation Militaire Nationale (Irgun Zvai Leumi) en Palestine.
Le OMN, bien conscient des sympathies du Reich allemand et de ses autorités vis à vis des activités sionistes au sein de l’Allemagne et vis à vis des plans d’émigrations sionistes (Accord Haavara), est de l’opinion que :
1 – Des intérêts communs pourraient exister entre l’établissement d’un Nouvel Ordre en Europe en conformité avec les concepts allemands, et la véritable aspiration du peuple Juif, ainsi qu’elle est incarnée par l’OMN.
2 – Une coopération entre la nouvelle Allemagne et un foyer hébraique renaissant serait possible.
3 – L’établissement de l’Etat Juif historique sur une base nationale et totalitaire, lié par un traité avec le Reich allemand, serait dans l’intérêt de la préservation et de l’accroissement de la puissance allemande au Proche-Orient.
Prenant en compte ces considérations, l’OMN en Palestine, sous la condition que les aspirations du mouvement de libération israélite sus-mentionnées soient reconnues du côté du Reich allemand, offre de prendre part à la guerre dans le camp de l’Allemagne.
Cette offre de l’OMN, couvre les activités dans les champs militaires, politiques, et du renseignement, en Palestine, et, en accord avec notre préparation déterminée, au dehors de la Palestine. L’OMN serait connecté à l’entraînement militaire et à l’organisation des ressources en hommes juifs en Europe, sous le commandement de l’OMN. Ces unités militaires pourraient prendre part au combat pour conquérir la Palestine, si une telle opération était décidée.
La participation indirecte du mouvement de libération israélite dans le Nouvel Ordre en Europe, qui est déjà à son étape préparatoire, devrait-être liée avec une solution positive-radicale du problème Juif européen en conformité avec les aspirations du peuple Juif mentionnées ci-dessus. Cela affermirait de façon extraordinaire la base morale du Nouvel Ordre aux yeux de l’humanité.
La coopération du mouvement de libération israélite suivrait aussi la ligne de l’un des derniers discours of Chancelier du Reich allemand, in lequel Herr Hitler insista sur le fait qu’il utiliserait toutes les alliances et coalitions afin d’isoler et de vaincre l’Angleterre.
Voici une brève vue générale du développement, de l’essence, et de l’activité de l’OMN en Palestine :
L’OMN s’est fondée en partie à partir des groupes d’auto-défense juifs en Palestine, et du mouvement Révisionniste (Nouvelle Organisation Sioniste – NZO), avec lequel l’OMN s’est allié au travers de la personne de M. Vladimir Jabotinsky jusqu’à sa mort.
L’attitude pro-anglaise de l’Organisation Révisionniste en Palestine, qui empêchait le renouveau d’une union profonde, a mené durant l’automne de cette année à une rupture complète entre cette organisation et l’OMN aussi bien qu’une prochaine scission dans le mouvement Révisionniste.
Le but de l’OMN est l’établissement de l’Etat Juif dans ses frontières historiques. L’OMN, en contraste avec toutes les autres tendances sionistes, rejettent l’infiltration colonisatrice comme seul moyen de rendre accessible et peu à peu prendre possession de notre patrie et de mettre en pratique son slogan, la lutte et le sacrifice, comme le seul vrai moyen pour la conquête et la libération de la Palestine.
A cause de son caractère militant et de sa position anti-anglaise l’OMN est forcée, sous les persécutions constantes de l’administration anglaise, d’exercer son activité politique, et les entraînement militaires de ses membres en secret en Palestine.
L’OMN, dont les activités terroristes ont démarré dès le début de l’automne 1936, est devenue, après la publication du Livre Blanc britannique, encore plus active durant l’été 1939 au travers d’une intensification couronnée de succès de son activité activité terroriste et du sabotage de possessions anglaises. A ce moment ces activités, aussi bien que la diffusion quotidienne d’une radio clandestine, était connu et discuté par pratiquement tout la presse mondiale.
L’OMN maintien des bureaux politiques indépendants à Varsovie, Pari, Londres et New York depuis le début de la guerre.
Le bureau à Varsovie était principalement préoccupé par l’organisation militaire et de l’entraînement la jeunesse nationale Sioniste et était connecté de près avec les masses juives qui, spécialement en Pologne, ont soutenu et supporté de façon enthousiaste, de toutes les façons, le combat de l’OMN en Palestine. Deux journaux ont été publiés à Varsovie (L’Action et Jérusalem Libérée) : c’était des organes de l’OMN.
Le bureau à Varsovie a maintenu d’étroites relations avec l’ancien gouvernement polonais et ses cercles militaires, qui apportèrent leur plus grande sympathie and compréhension au regard des buts de l’OMN. Ainsi, dans l’année 1939 des groupes de membres de l’OMN ont été sélectonnés pour être envoyés de Palestine en Pologne, où leur entraînement militaire a été complété en casernes par des officiers polonais.
Les négociations, afin d’activer et de concrétiser leur aide, a pris place entre l’OMN et le gouvernement polonais à Varsovie – preuve qui peut être trouvée dans les archives du précédent gouvernement polonais – ont cessé à cause du commencement de la guerre.
L’OMN est étroitement lié aux mouvements totalitaires de l’Europe dans son idéologie et sa structure.
La capacité combattante de l’OMN ne pourrait jamais être paralysée ou sérieusement affaiblie, ni par les puissantes dispositions de défense par l’administration anglaise et les arabes, ni par les socialistes juifs.
Ainsi qu’en fait état le professeur Yakov M. Rabkin dans son Histoire de l’Opposition juive au sionisme, la très grande majorité des masses juives était à l’époque fermement hostile à l’idéologie sioniste, notamment en pour l’Europe de l’Est où les populations juives talmudistes s’y sont opposé pour des raisons théologiques (cf le Talmud de Babylone et le traité kétoubot 111a) ; en France, c’est le sentiment patriotique qui avait rendu la progression du sentiment national juif si difficile. Les agissements des fanatiques du Léhi, qui agissait dans le but de promouvoir leur seul et unique intérêt, ne peuvent donc être amalgamé à l’ensemble des populations juives européennes.
Le traumatisme de l’holocauste a provoqué un séisme dans la définition de l’identité juive, se rattachant de façon de plus en plus exclusive au fil des années par les défenseurs zêlés de l’Etat d’Israël.
Aujourd’hui, sauf quelques groupes comme l’Union des Juifs Français pour la Paix et quelques intellectuels comme Jacob Cohen, peu sont ceux qui osent affirmer leur hostilité au sionisme, non sans être victime de violences ou de calomnies.
Concernant le haut du pavé des instances représentatives juives, médiatisé et pesant sur le plan politique que cela soit au Consistoire de Paris comme au CRIF, il est occupé par des individus dont la solidarité avec Israël est ostentatoire et indéfectible.
Ainsi, toute critique d’Israël ou violence contre une personne de confession juive est utilisée afin de dénoncer un « climat d’antisémitisme », créant alors un terreau favorable aux buts fixés par des organisations telles que la Ligue de Défense Juive, qui ne font que prolonger la lutte du Léhi : obtenir une France « Judenrein » par l’Alyah, et l’établissement d’un Etat juif dans ses « frontières historiques », le fameux « Grand Israël ».
Ce discours semble malheureusement être de plus en plus persuasif et efficace. En 2013, ce sont 3120 français qui ont quitté le pays pour aller vivre en Israël ! Ce qui représente une augmentation de 63% sur l’année précédente.
De plus, cette photo représentant des militants faisant le geste de ralliement du Léhi devant le Théâtre de la Main d’Or pose la question suivante : s’agit-il d’une menace en vue d’un prochain attentat, dans la droite ligne de leurs inspirateurs ?
Les problématiques liées à ce « geste du Léhi » sont donc bien plus inquiétantes, par ses références philosophiques, que le phénomène de la « quenelle »… A croire que le « devoir de mémoire » est bien sélectif !