« La manif pour tous » a été un succès,... alors contrairement à ce que pensent certains et le laissent entendre « le Mariage pour tous » n’est pas encore plié » !


(Source AgoraVox)
« La manif pour tous » a été un succès,...alors contrairement à ce que pensent certains et le laissent entendre « le Mariage pour tous » n'est pas encore plié » !
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http://www.lefigaro.fr/medias/2012/...
Le 07 novembre 2012, le gouvernement à adopté la loi le mariage pour tous : depuis l'engagement n° 31, de François Hollande, beaucoup de sondages ( souvent contradictoires ) d'articles et de déclarations de ceux ou celles qui sont pour ou au contraire qui sont contre ont été faits.
Après l'adoption du 07 novembre par le gouvernement du texte de loi pour le mariage pour tous et qui serait présenté au parlement au début de l'année 2013, aux dires de certains, l'affaire été pour ainsi dire déjà « pliée » !
Petit à petit un mouvement contestataire s'organise !
Assez silencieux lorsque François Hollande a évoqué pour la première fois sa proposition n° 31, ce mouvement contestataire à cette philosophie du mariage pour les couples du même sexe est monté petit à petit en puissance, surtout qu'en filigrane l'adoption d'enfants par ces mêmes couples serait bien entendu revendiquée par les différentes associations gays et de facto autorisée par l'adoption de cette future loi.
Sur Agoravox ( comme sur d'autres sites ) de nombreux articles en faveur de cette loi ont été publiés, à noter que des articles ayant un avis contraire ont été également publiés.
Pour info Agoravox, a eu l'amabilité de publier deux articles où j'indique mon opposition à cette loi ( because l'adoption ). Dans le premier, au vu d'études et des raisonnements d’éminents pédopsychiatres, je développe plus longuement mes craintes sur le futur devenir des enfants adoptés par les couples du même sexe. L'article :
Dans le deuxième article je suis bien plus incisif, ( et oui l'avenir des enfants me tient particulièrement à cœur ) … puisque je demande de ne pas renouveler la confiance aux député qui auraient voté la loi et qui se représenteraient de nouveau aux élection législatives de 2017 !
Le 08 novembre sur mon blog, conscient que dans l’opinion publique évoluait en tenant un peu plus compte de la situation des enfants qui seraient adoptés, je rédigeais cet article :.
Le mouvement contre cette loi s'organise !
Si on analyse cette demande de mariage par les couples du même sexe, on observe que cette demande est faite par une minorité ( les personnes se réclamant homosexuelles ) , et parmi cette dernière une autre partie n'est pas favorable au mariage et a fortiori à l'adoption comme l'association « Plus gay sans mariage » : là et ici,ainsi que d'autres mouvements comme il est indiqué dans ces résultats Google là  .
Cela veux bien dire que cette demande est uniquement faite par une minorité, et selon divers sondages, cette demande n'est pas soutenue par la majorité de français,.. alors pourquoi vouloir imposer à tout prix une demande qui ne fait pas l’unanimité !
La manif du 17 novembre, … ou « l'affaire n'est pas encore pliée » !
A l'initiative du collectif : la Manif pour tous, le samedi 17 novembre dans quelques grandes villes françaises étaient organisés plusieurs défilés : 1 - 2 - 3, pour protester contre cette loi que le gouvernement nomme : Le Mariage pour tous, c'est-à-dire le mariage entre deux personnes du même sexe. Le collectif annonce que 500.000 personnes ont été présentes pour défiler dans l’ensemble les différents cortèges qui ont eu lieu dans quelques grandes villes françaises.
D'ici la présentation de la loi au parlement au début de l'année 2013, l'opposition à cette loi va aller certainement crescendo, bien d'autres manifestations pour s'opposer à ce texte auront lieu, … et d'autres articles également contre seront bien évidemment écrits, ce qui en résumer signifie que comme je l'ai indiqué dans mon titre l'affaire du mariage et de l'adoption pour les personnes du même sexe,.. n'est pas encore « pliée » !
Le gouvernement reste ferme sur ses positions !
Comme on pouvez s'y attendre malgré ces manifestations, le gouvernement reste ferme sur ses positions, lire :Mariage des homos : le gouvernement "ne renonce pas", affirme Marisol Touraine .,... donc affaire à suivre !!
Les parties en présences : ancienneté, célébrités, moyens financiers et médiatiques !
La communauté homosexuelle favorable au mariage pour tous.
En France la communauté homosexuelle est organisée depuis assez longtemps, nous le savons cette communauté est assez influente dans les médias et dans le show-biz , voire en politique,... et certains de ses membres ont d'importants moyens financiers, ce qui fait que tout cet ensemble est capable de former un certain et puissant lobbying.
Le collectif, et les organisations qui sont contre le mariage pour tous.
La question du mariage pour tous est finalement assez récente. La communauté homosexuelle a « travaillée et réfléchie » sur cette question depuis un certain temps déjà. Par contre, ceux et celles qui sont contre ont été relativement « pris de court » lorsque François Hollande a présenté sa proposition n° 31, et ces derniers à l'inverse de la communauté homosexuelle n'ont pas dans leurs rangs de personnes charismatiques voire fortunées comme le sont quelques membres de la communauté gay.
En conclusion, on peut presque dire que les deux groupes n'ont pas la « même puissance » et ne jouent pas dans la même catégorie, …mais patience, ... souvent le petit Poucet triomphe du méchant Ogre !

Liens :
A découvrir sur le site : La Manif pour tous. Pourquoi se mobiliser :
Pour dire non à un bouleversement majeur et dangereux – lien agoravox
Parce qu’il y a urgence… –  lien agoravox

Parce qu’il faut exiger le débat… –  lien agoravox
Parce qu’il y a urgence pour la famille…  lien agoravox
Parce que nous avons une responsabilité historique… – lien agoravox
Parce que citoyens se mobilisent… –  lien agoravox
Nous devons cet engagement à nos enfants,
notre pays, notre humanité !
Et également sur la même page :
Les enjeux décryptés
Assemblée Nationale
Gilles Bernheim, Grand Rabbin de France
Mohammed Moussaoui, président du CFCM
Collectif pour l’Enfant
diocèse de Paris
FPF
CEF
Alliance VITA
Alliance VITA
AFC

Gilbert Spagnolo dit P@py

P.S.
Par honnêteté intellectuelle, il est bon de signaler que des militantes du mouvement féministe ukrainien Femen et des journalistes, parmi lesquels Caroline Fourest, ont été pris à partie et certains "roués de coups" lors d'une manifestation ce dimanche par des militants de Civitas. Source d'un article du Monde.fr.et également du Nouvel Obs.com, . Provoc du coté, manque de sang-froid de l'autre,... ainsi malheureusement va le monde !!

La liberté de conscience de chaque citoyen,... ou le poids du lobby gay !



Après le discours de F. Hollande, ...le milieu gay est en émoi !
Le 19 novembre 2012 immense émoi dans le milieu gay français, après le discours du Président de la République que ce dernier venait de prononcer à l'occasion de l'ouverture du 95éme congrès des maires et présidents de communauté , ou abordant le mariage pour tous, il avait évoqué « la liberté de conscience des maires » source,
« Les maires sont des représentants de l’État. Ils auront, si la loi est votée, à la faire appliquer mais je le dis aussi, vous entendant, des possibilités de délégation. Elles peuvent être élargies et il y a toujours la liberté de conscience. Ma conception de la République vaut pour tous les domaines ; et d’une certaine façon, c’est la laïcité, c’est l’égalité. La loi s'applique pour tous dans le respect néanmoins de la liberté de conscience. » source.
Le lobby gay réagit et agit rapidement !
Dans mes précédents articles sur ma ferme opposition au droit d'adopter des enfants pour les couples du même sexe, j'ai plusieurs fois évoqué la puissance du lobby gay :1 – 2 – 3.
Ainsi quelques heures après cette déclaration, le milieu gay s'est mobilisé pour manifester son fort mécontentement  et en urgence celui-ci obtenait au palais de l’Élysée une entrevue avec François Hollande : voir le communiqué de presse de l’Inter-LGBT :
J'évoquais le lobby gay, en effet malgré un agenda chargé ( voir son planning plus bas ) pour le 21 novembre François Hollande a trouvé l'espace de recevoir pendant une trentaine de minutes deux représentants de l’Inter-LGBT : 
A noter que l'opposition (de bonne guèrre :1 – 2 - 3) évoque elle aussi le poids du lobby gay :
« Le culbuto », … ou l'homme qui change d'avis plus vite que son ombre !
Vous connaissez certainement ce petit jouet d'enfant qui représente un petit personnage dont la base arrondie est lestée de sorte que, même si le jouet est frappé ou renversé, il se redresse toujours et revient à la verticale en oscillant d'un coté à l'autre et que l'on nomme un culbuto.
Beaucoup d'hommes politiques se voient attribués de surnoms, François Hollande n'échappe pas à la règle, même qu'au fil du temps , ce dernier en a amassé une collection complète :  , .. néanmoins depuis ces promesses comme candidat à la Présidence de la République, et ses récentes déclarations comme Président nombreuses ont été ses volte- face : .la dernière étant sa déclaration qu'il avait prononcé le 19 novembre à l'ouverture du congrès des maires de France, et tel un culbuto, ...sa retentissante reculade 3 jours plus tard, c'est à dire le 21 novembre, alors le surnom qui parfois lui est attribué , à savoir celui de « culbuto », souvent repris par les médias pour ses très nombreux revirements,...donc un terme qui lui va comme un gant :  Alors après ce ième volte-face ce dernier soucieux de désamorcer la polémique suscitée par ses propos, ce dernier retire l'expression de "liberté de conscience" qu'il a reconnue mardi aux maires de France dans la célébration des mariages homosexuels. Voir François Hollande retire ses propos sur « la liberté de conscience des maires » :
La liberté de conscience !
La phrase qui a mit en émoi le milieu gay, est cette fameuse phrase que François Hollande a prononcé au cours de son discours à l’ouverture du congrès des maires de France, "La loi s'applique pour tous dans le respect de la liberté de conscience."  : source.
Voyons ensemble ce qu'est la liberté de conscience., sur le web, j'ai trouvé 3 bonnes définition sur ce concept :
- Droit que tout homme a d'adopter les opinions religieuses qu'il croit conforme à la vérité,sans pouvoir être inquiété à cet égard par l'autorité publique

- Désigne le droit d'un individu de choisir les valeurs qui vont motiver son existence :2
- Droit absolu de croire ou de ne pas croire :3
Peut de temps après cette déclaration, face à ce volte face, certaines personnalités de gauche ont grincées des dents , ainsi les Mamère, Bruno Julliard, Marie-Noëlle Lienemann , sont montées au créneau pour manifester leurs mécontentements :.. alors pour calmer le jeu, la Garde des sceaux Christiane Taubira déclarait que les maires seraient autorisés à ne pas appliquer la loi sur le mariage pour tous au nom de la liberté de conscience, en déléguant la célébration à un autre élu du conseil municipal : sources
Auparavant suite à la première déclaration de François Hollande au congrès des maires de France, nous avons pu remarquer, que les partisans du mariage gay se draper derrière la force de la loi, et ces derniers déclaraient que la loi était faite pou être appliquée, (se qui en réalité est exact ) . Néanmoins, il est bon de rappeler qu'une loi n'est pas inamovible , qu'elle peut très bien être supprimée, modifiée, ou être rendue caduc !
Nous avons vu , certaines personnalités ( citées plus haut ) poussaient des cris d’orfraies sur la liberté de conscience, et déclaraient que les maires devaient coûte que coûte appliquer la loi, et que la liberté de conscience ne devait pas être de mise lorsque qu'une loi était votée et que cette dernière devait êtres appliquée à tout prix.
Je voudrais faire remarquer ces deniers qu'heureusement de temps en temps certains citoyens appliquent leur liberté de conscience, rappelons nous la période noire de notre histoire de France, celle qui s'est tristement passée sous le Régime de Vichy.
Heureusement qu'à cette période que des citoyens ont usé de leur liberté de conscience en refusant ainsi d'appliquer des lois qui avaient pourtant bien été votées par les autorités légales du moment !
L'agenda de François Hollande du mercredi 21 novembre 2012.http://www.elysee.fr/
8h30 : Entretien avec M. Jean-Marc AYRAULT, Premier ministre.
9h00 : Conseil des Ministres
10h30 : Entretien avec M. Jean-Yves LE DRIAN, ministre de la Défense.
12h00 : Entretien avec Son Excellencee M. Giorgio NAPOLITANO, président de la République italienne.
15h00 : Entretien avec Son Excellence M. Najib MIKATI, Premier ministre de la République libanaise
16h30 : Entretien avec Son Excellence M. Nursultan NAZARBAEV, président de la République du Kazakhstan.
20h00 : Dîner d'Etat avec Son Excellence M. Giorgio NAPOLITANO, président de la République italienne.
Dans cette période difficile ou beaucoup de nos concitoyens souffrent de la crise actuelle, je remarque que notre Président de la République est bien moins empressé de recevoir les vieux qui n’arrivent plus a se chauffer, les femmes seules avec enfants, ou les sans abris.
Gilbert Spagnolo dit P@py.

Sanofi intimide une ONG pour démasquer un lanceur d’alerte


(Source AgoraVox)
L'association américaine à but non lucratif CREW vient de déposer une requête en annulation contre une plainte de la firme Sanofi dans le cadre d'une enquête pour pratiques anticoncurrentielles. L'objectif de CREW est de faire cesser des pratiques d'intimidation et de préserver l'identité d'un lanceur d'alerte que le géant pharmaceutique veut démasquer.

Aux Etats-Unis, CREW (Citizen for Responsibility and Ethics in Washington) est une association à but non lucratif "poil à gratter" qui s'assure que le gouvernement se comporte d'une manière honnête, régulière et éthique. Selon leur site internet, CREW mène des investigations poussées couplées à une stratégie de communication agressive. Ils oeuvrent également comme un groupe de pression pour favoriser la transparence.

Bien que n'ayant aucun lien direct avec un procès en cours ("Castro, et al. v. Sanofi Pasteur Inc."), CREW a demandé à la FTC (Federal Trade Commission) d'investiguer les pratiques anticoncurrentielles de Sanofi et de Merck pour empêcher des médecins qui achetaient certains de leur vaccins pour enfants, de s'approvisionner auprès d'autres fournisseurs. (Les vaccins sont délivrés et facturés directement par le médecin). Ce ne fut pas du goût de la firme pharmaceutique qui décida de lacher les chiens contre cette association.

Initialement, CREW avait demandé en 2010 à la FTC d'agir après avoir reçu des documents d'un lanceur d'alerte directement impliqué dans cette affaire... CREW a ensuite renvoyé un courrier en mars 2012. Peu de temps après, un groupe de médecin indépendant de CREW a décidé d'attaquer Sanofi en justice.
Visiblement agacé par CREW, Sanofi a engagé un prestigieux cabinet d'avocats new-yorkais pour attaquer CREW et l'épuiser financièrement. Rappelons que le coût d'un procès aux Etats-Unis est sans commune mesure très supérieur à un procès en France.

Selon CREW, Sanofi a fait pression pour les contraindre à dévoiler leurs contacts au sein des médias et de la FTC. Sanofi cherche également à récupérer auprès de CREW des documents qui lui auraient été transmis par d'autres firmes pharmaceutiques (Novartis, GSK, Merck, Navigant et AAI). Toujours selon CREW, l'un des objectifs de Sanofi par ces actions d'intimidation est également de les contraindre à révéler l'identité du lanceur d'alerte.

Les pièces du dossier sont disponibles ici. On y apprend notamment d'après le lanceur d'alerte que Sanofi a mis en place ces accords d'exclusivités commerciales pour "compenser des ventes décevantes".

Cette démarche de Sanofi est intéressante à plus d'un titre. Tout d'abord, la firme nuit à la liberté de prescription du corps médical en le contraignant par des pratiques d'exclusivité. N'est-ce pas au médecin de choisir au cas par cas quel médicament ou dans ce cas précis quel vaccin il souhaite administrer, en fonction de son efficacité, de sa tolérance, du patient et de l'offre sur le marché ? Ce manquement patent à l'éthique médicale est d'autant plus insultant qu'il revient à considérer l'acte de prescription comme un simple acte commercial. Sanofi utilise dans le domaine de la santé des pratiques anticoncurrentielles dignes d'un opérateur téléphonique.

Ces accords mis en place par Sanofi constituent par ailleurs un manque de chance pour le patient qui en toute bonne foi se trouve au coeur d'une négociation commerciale entre son médecin et la firme pharmaceutique, indépendamment du vaccin qui lui serait le plus adapté.

Elle montre également les pratiques de Goliath contre David, visant à utiliser des moyens démesurés pour décourager et faire taire toute menace qui pèserait sur ses intérêts financiers. Rappelons que le budget de fonctionnement de l'association CREW est de 2,8 millions de dollars, un budget qui serait vite consommé dans en cas "d'actions judiciaires d'épuisement" menées par la première capitalisation du CAC 40.


Enfin, cette histoire américaine est riche d'enseignements à l'heure où en France on se penche sur des projets de loi pour protéger les lanceurs d'alerte contre certaines multinationales aux pratiques douteuses, Big Pharma en tête.

Sources :

Pharmaceutical Giant Sanofi Pasteur Seeks to Muzzle CREW from Speaking Out, CREW (Citizen for Responsibility and Ethics in Washington), 03/12/2012

Assignation en justice de CREW par Sanofi, document original, CREW, 29/11/2012

Are doctors giving patients the best vaccines or the vaccines with the best prices ?, CREW, 06/07/2010

Courrier du 06/07/2010, CREW, 06/07/2010

CREW with advocacy groups ask FTC to investigate anti-competitive practices of vaccine makers, CREW, 19/03/2012

courrier du 19/03/2012, CREW, 19/03/2012

Pièces du dossier, CREW, 29/11/2012

L'Allemagne se prépare-t-elle à combattre ses citoyens ?


LUNDI 3 DÉCEMBRE 2012
altmark.pngL'Allemagne se prépare manifestement à combattre ses citoyens. Dans le plus grand secret se construit sur une surface de 232 km2, qui était déjà l'un des plus grand terrain d'exercice militaire d'Allemagne, Altmark, en Saxe-Anhalt, le plus important Centre d'exercice européen pour l'entraînement à la lutte contre les émeutes (CRC).
Au centre de l'intérêt se trouve l'entraînement à la répression de soulèvements populaires. Pour atteindre la plus grande réalité possible, on y construit une ville fantôme de plus de 500 bâtiments, couvrant une superficie de 6 km2 pour un budget de plus de 100 millions d'euros. Ce projet comprendrait des installations industrielles, une connexion à une autoroute fictive et un aéroport avec 1700 mètres de piste d'herbe. La Bundeswehr, armée allemande, qui est le maître d'ouvrage, s'apprête à commencer cette année encore la construction de cette ville fantôme. 

Source : Vertraulicher Schweizer Brief

Nota : En France, nous faisons de même au Camp de Suippes, et toute notre force armée devra y être formée rapidement.....

Troublante analyse de Olivier Cabanel de AGORAVOX


Monsieur "Plan-plan"

Nous avions connu la présidence « bling-bling », voici venu le temps de la présidence « plan-plan ».
Au moment ou la situation du pays continue de se dégrader, le nouveau président français ne semble pas se troubler outre mesure…normal ?
















Personne n’a oublié le discours du candidatHollande, le 22 janvier 2012, au cours duquel les promesses lyriques et bienvenues se sont multipliées : 
« Mon adversaire, c’est le monde de la finance (…) la taxe sur les transactions financières ne sera pas seulement le rétablissement de l’impôt de bourse (…) mais une véritable taxe sur les transactions financières  » reprochant aux banques : «  sauvées par les Etats, elles mangent désormais la main qui les a nourrisfin du cumul des mandats (…) les entreprises qui délocalisent devront rembourser les aides qu’elles ont obtenu(…) droit au mariage des homosexuels, à l’adoption (…) Nous avons besoin aussi des énergies renouvelables » : il avait promis en été 2011 la « fermeture immédiate de Fessenheim  » … demandant a être évalué pendant son mandat, assumant totalement les promesses faites.
4 mois ont passé, alors allons-y, évaluons.
Le leitmotiv de la campagne présidentielle était, on s’en souvient : « le changement, c’est maintenant  » et la langue française donne à ce mot un sens d’immédiateté.
Au sujet de Fessenheim, l’immédiateté fait long feu, car si Hollande continue d’affirmer sa fermeture, elle n’est plus « immédiate  », mais « d’ici la fin de son mandat  », et François Brottes, le conseiller énergie du président précise maintenant que « la fermeture de Fessenheim prendra un peu de temps ».
Pourtant le candidat Hollande avait déclaré cette centrale « obsolète  », et voulait « fermer les centrales en fin de vie ». 
Alors, la fermeture, c’est maintenant ?
Plus inquiétant, alors qu’il avait promis l’annulation de la construction de l’EPR de Penly, il ne l’évoque plus et il n’abandonne pas l’EPR de Flamanville, ce qui manque d’une certaine cohésion, alors que la démonstration est quasi faite que ce nouveau type de centrale pose plus de problème qu’il n’en résout.
Celui de Finlande accumule les contre-performances, béton dégradé, défauts de construction, prix plus que doublé, et énorme retard du chantier : de 2009, l’inauguration éventuelle est reportée à 2016
On peut aussi s’interroger sur le silence assourdissant du nouveau président au sujet de la malheureuse phrase de Montebourg (le nucléaire serait l’avenir), lequel persiste et signe. 
Alors, le changement c’est maintenant ?
Pourtant Fessenheim ne se porte pas bien, c’est le moins qu’on puisse dire : en juin dernier, des micros fissures horizontales, les plus préoccupantes, avaient été détectées dans la cuve du réacteur. 
Le 28 mai 20128 des 48 grappes de commandes posaient problème. 
Ajoutons au tableau des pièces de robinetterie défaillantes, afin de mieux comprendre l’état de délabrement de cette vieille centrale. 
Au moment ou la petite commune de Fessenheim s’apprêtait à fêter ce week-end le jumelage avecFukushima8 travailleurs du site ont du être évacués suite à un accident qui a occasionné des brûlures aux mains (malgré leurs gants) de 2 de ceux-ci. 
Accident normal pour un président normal ? 
Il souhaitait à l’époque « des énergies renouvelables »…qu’en est-il aujourd’hui ?
Le conseiller présidentiel regrette que le développement des énergies propres reste très marginal, mais pour autant, il ne dit rien sur le timing de son projet et l’éventuelle relance de celles-ci. 
Lors de l’université d’été de la Rochelle, en 2011Hollande avait pourtant annoncé que s’il était élu, « un fond de transition énergétique doté de 10 milliards d’euros ». 
La transition énergétique, c’est pour maintenant ?
Il ne devrait pas être difficile d’en trouver les financements, car après sa déclaration sur les riches qu’il n’aime pas, et sa tonitruante déclaration sur le monde de la finance qui est son adversaire, il avait marqué sa volonté d’une « taxe sur les transactions financières  ».
Hollande a affirmé qu’elle rentrerait en vigueur en 2013, mais pourquoi attendre si longtemps alors que les caisses de l’état sont vides ? 
Lorsque l’on sait que la relance sur les énergies propres générerait des centaines de milliers d’emplois,  et que nous venons de franchir le seuil des 3 millions officiels de chômeurs, on pourrait à juste titre s’étonner des lenteurs présidentielles.
Bien sur, il y a la promesse de taxer les hauts revenus à hauteur de 75%, mais les 4000 riches concernés du début ont fondu comme la banquise en ces temps de réchauffement planétaire et ils ne seraient aujourd’hui plus qu’un millier
Comme l’a dit Joseph Stiglitz le 9 septembre 2012 dans l’émission de Stéphane Paoli (France Inter) : « nos politiques sont au pouvoir des banques  ». 
Et quid des entreprises qui délocalisent et qui devaient, d’après le nouvel élu, rembourser les aides reçues ?
On sait que Peugeot est sur le coup de fermer Aulnay, et pas seulement, et si les patrons de l’entreprise n’obtiennent pas une baisse du cout du travail, avec « la flexibilité » qui va avec, la délocalisation pointe déjà le bout de son nez , un message en forme de chantage.
Or Peugeot, et d’autres, ont été subventionnés par l’Etat : le président va-t-il réclamer des remboursements ?
Les remboursements, c’est pour maintenant ?
Cela représente tout de même au moins 4 milliards d’euros,  et le moins que l’on puisse dire, c’est que les patrons et actionnaires ne se portent pas trop mal.
Peugeot, c’est la première fortune française de Suisse,  et les salaires de ces dirigeants atteignaient en 2010, des sommets. 
Et quid des 8231 français dont les capitaux sont exilés dans les paradis dorés, information donnée par Hervé Falciani,  lequel est aujourd’hui inquiété par la justice, étrange contradiction juridique ? 
Woerth en avait comptabilisé uniquement 3000, étudié seulement 200, et 20 de ceux-ci avaient été invités à régulariser.
Il en resterait donc 8211.
Que va en faire le nouveau ministre du budget, puisque ces capitaux évadés représenteraient près de 60 milliards d’euros ?
Selon le magazine suisse « Bilan  », il y aurait déjà 44 familles françaises, parmi les plus riches du pays, installées douillettement en Suisse, et les sommes planquées par ceux-ci représentent tout de même environ 30 milliards d’euros. Leur nom est connu.
Alors que LVMH fait de juteux bénéfices son patron, Bernard Arnault, l’homme le plus riche du pays, et 4ème fortune mondiale, cherche à obtenir la nationalité belge, afin d’échapper peut-être à l’impôt des « 75% », le gouvernement est-il désarmé ? 
Son cognac est subventionné par la PAC
Alors, la chasse aux exilés fiscaux, c’est pour maintenant ?
Pour l’instant, les seuls signes visibles de cette présidence prudente, c’est la « danse du ventre » du gouvernement devant les membres de l’université d’été du Medef, dont les membres espèrent une baisse des charges patronales, et la possibilité de pouvoir faire travailler à leur guise leurs employés. 
Comme l’a déclaré Laurence Parisot à Jean Marc Ayrault, « nous attendons plus qu’une déclaration d’amour, nous attendons des preuves de cet amour ». 
Aujourd’hui, les préoccupations présidentielles ont l’air de pencher vers une ratification du pacte budgétaire par la France, ce qui signifierait un grave tour de vis touchant les plus modestes du pays, d’où un appel à la mobilisation unitaire contre ce pacte le 30 septembre prochain. 
Et quid d’une autre promesse, celle d’établir une échelle des salaires de 1 à 30 ?
Car si dans le domaine des salaires, on ne pourrait que se réjouir d’une telle décision, mais pour l’instant, ce projet d’échelle manque d’échelons : c’est pour quand le changement ?
Dans le même domaine, chacun a apprécié la décision présidentielle de baisser de 30% le salaire des ministres, pourquoi ne pas aller un peu plus loin, en s’occupant du salaire des sénateurs, des députés ?
Ceux-ci sont déjà trop nombreux, et perçoivent sans la moindre justification 6412 €, en plus de leur salaire élevé, et ceux qui s’en émoient peuvent signer une pétition sur ce 
Quand au cumul des mandats, il semble qu’il y ait de l’eau dans le gaz, puisque de nombreux élus socialistes renâclent à appliquer cette décision pourtant citoyenne. 
Tant de promesses pourraient être tenues tout de suite : mariage homosexuel, adoption, non cumul des mandats, échelle des salaires, …des décisions faciles à mettre en place rapidement.
Depuis l’élection, il y ait eu les vacances, mais 120 jours se sont écoulés, et les français peuvent s’inquiéter à juste titre, se demandant légitimement : « le changement, c’est pour bientôt  » ?
Entre Valls qui continue la chasse aux Roms, et Peillon qui évoque, dans le droit fil d’une pensée sarkozyste, l’idée d’une morale, même s’il la qualifie de laïque, les français n’attendent-ils pas autre chose de ce gouvernement ?
Comme dit mon vieil ami africain : « si vous nous empêchez de rêver, nous vous empêcherons de dormir ».
L’image illustrant l’article provient de « twitter.com/droledegauche »
Merci aux internautes de leur aide précieuse.
Olivier Cabanel

Le texte original contient de très nombreux liens riches d'informations que vous trouverez sur le site AGORAVOX. Je ne saurais trop vous en conseiller la relecture !

Recherche sur Cornélius Castoriadis suite à la rediffusion de l'émission "Là-bas, si j'y suis" de Daniel Mermet


CONTRE LE CONFORMISME GÉNÉRALISÉ

Stopper la montée de l’insignifiance

IL manque la voix de Cornelius Castoriadis, ce dissident essentiel, en ces temps de « non-pensée ». Il n’a pas sombré dans le renoncement esthète, ni dans le cynisme ni dans cette apathie repue qui dit : « Tout se vaut, tout est vu, tout est vain. »Il dénonce une élite politique réduite à appliquer l’intégrisme néolibéral, mais souligne aussi la responsabilité du « citoyen » que la précarité désengage de l’activité civique. Silencieusement, s’est mise en place cette formidable régression : une non-pensée produisant cette non-société, ce racisme social. Jusqu’au bout Castoriadis a recherché une radicalité : « Je suis un révolutionnaire favorable à des changements radicaux, disait-il quelques semaines avant sa mort. Je ne pense pas que l’on puisse faire marcher d’une manière libre, égalitaire et juste le système français capitaliste tel qu’il est. »
par Cornelius Castoriadis, août 1998
Ce qui caractérise le monde contemporain ce sont, bien sûr, les crises, les contradictions, les oppositions, les fractures, mais ce qui me frappe surtout, c’est l’insignifiance. Prenons la querelle entre la droite et la gauche. Elle a perdu son sens. Les uns et les autres disent la même chose. Depuis 1983, les socialistes français ont fait une politique, puis M. Balladur a fait la même politique ; les socialistes sont revenus, ils ont fait, avec Pierre Bérégovoy, la même politique ; M. Balladur est revenu, il a fait la même politique ; M. Chirac a gagné l’élection de 1995 en disant : « Je vais faire autre chose » et il a fait la même politique.
Les responsables politiques sont impuissants. La seule chose qu’ils peuvent faire, c’est suivre le courant, c’est-à-dire appliquer la politique ultralibérale à la mode. Les socialistes n’ont pas fait autre chose, une fois revenus au pouvoir. Ce ne sont pas des politiques, mais des politiciens au sens de micropoliticiens. Des gens qui chassent les suffrages par n’importe quel moyen. Ils n’ont aucun programme. Leur but est de rester au pouvoir ou de revenir au pouvoir, et pour cela ils sont capables de tout.
Il y a un lien intrinsèque entre cette espèce de nullité de la politique, ce devenir nul de la politique et cette insignifiance dans les autres domaines, dans les arts, dans la philosophie ou dans la littérature. C’est cela l’esprit du temps. Tout conspire à étendre l’insignifiance.
La politique est un métier bizarre. Parce qu’elle présuppose deux capacités qui n’ont aucun rapport intrinsèque. La première, c’est d’accéder au pouvoir. Si on n’accède pas au pouvoir, on peut avoir les meilleures idées du monde, cela ne sert à rien ; ce qui implique donc un art de l’accession au pouvoir. La seconde capacité, c’est, une fois qu’on est au pouvoir, de savoir gouverner.
Rien ne garantit que quelqu’un qui sache gouverner sache pour autant accéder au pouvoir. Dans la monarchie absolue, pour accéder au pouvoir il fallait flatter le roi, être dans les bonnes grâces de Mme de Pompadour. Aujourd’hui dans notre « pseudo- démocratie », accéder au pouvoir signifie être télégénique, flairer l’opinion publique.
Je dis « pseudo-démocratie » parce que j’ai toujours pensé que la démocratie dite représentative n’est pas une vraie démocratie. Jean-Jacques Rousseau le disait déjà : les Anglais croient qu’ils sont libres parce qu’ils élisent des représentants tous les cinq ans, mais ils sont libres un jour pendant cinq ans, le jour de l’élection, c’est tout. Non pas que l’élection soit pipée, non pas qu’on triche dans les urnes. Elle est pipée parce que les options sont définies d’avance. Personne n’a demandé au peuple sur quoi il veut voter. On lui dit : « Votez pour ou contre Maastricht ». Mais qui a fait Maastricht ? Ce n’est pas le peuple qui a élaboré ce traité.
Il y a la merveilleuse phrase d’Aristote : « Qui est citoyen ? Est citoyen quelqu’un qui est capable de gouverner et d’être gouverné. » Il y a des millions de citoyens en France. Pourquoi ne seraient-ils pas capables de gouverner ? Parce que toute la vie politique vise précisément à le leur désapprendre, à les convaincre qu’il y a des experts à qui il faut confier les affaires. Il y a donc une contre-éducation politique. Alors que les gens devraient s’habituer à exercer toutes sortes de responsabilités et à prendre des initiatives, ils s’habituent à suivre ou à voter pour des options que d’autres leur présentent. Et comme les gens sont loin d’être idiots, le résultat, c’est qu’ils y croient de moins en moins et qu’ils deviennent cyniques.
Dans les sociétés modernes, depuis les révolutions américaine (1776) et française (1789) jusqu’à la seconde guerre mondiale (1945) environ, il y avait un conflit social et politique vivant. Les gens s’opposaient, manifestaient pour des causes politiques. Les ouvriers faisaient grève, et pas toujours pour de petits intérêts corporatistes. Il y avait de grandes questions qui concernaient tous les salariés. Ces luttes ont marqué ces deux derniers siècles.
On observe un recul de l’activité des gens. C’est un cercle vicieux. Plus les gens se retirent de l’activité, plus quelques bureaucrates, politiciens, soi-disant responsables, prennent le pas. Ils ont une bonne justification : « Je prends l’initiative parce que les gens ne font rien. »Et plus ils dominent, plus les gens se disent : « C’est pas la peine de s’en mêler, il y en a assez qui s’en occupent, et puis, de toute façon, on n’y peut rien. »
La seconde raison, liée à la première, c’est la dissolution des grandes idéologies politiques, soit révolutionnaires, soit réformistes, qui voulaient vraiment changer des choses dans la société. Pour mille et une raisons, ces idéologies ont été déconsidérées, ont cessé de correspondre aux aspirations, à la situation de la société, à l’expérience historique. Il y a eu cet énorme événement qu’est l’effondrement de l’URSS en 1991 et du communisme. Une seule personne, parmi les politiciens - pour ne pas dire les politicards - de gauche, a-t-elle vraiment réfléchi sur ce qui s’est passé ? Pourquoi cela s’est- il passé et qui en a, comme on dit bêtement, tiré des leçons ? Alors qu’une évolution de ce type, d’abord dans sa première phase - l’accession à la monstruosité, le totalitarisme, le Goulag, etc. - et ensuite dans l’effondrement, méritait une réflexion très approfondie et une conclusion sur ce qu’un mouvement qui veut changer la société peut faire, doit faire, ne doit pas faire, ne peut pas faire. Rien !
Et que font beaucoup d’intellectuels ? Ils ont ressorti le libéralisme pur et dur du début du XIXe siècle, qu’on avait combattu pendant cent cinquante ans, et qui aurait conduit la société à la catastrophe. Parce que, finalement, le vieux Marx n’avait pas entièrement tort. Si le capitalisme avait été laissé à lui-même, il se serait effondré cent fois. Il y aurait eu une crise de surproduction tous les ans. Pourquoi ne s’est-il pas effondré ? Parce que les travailleurs ont lutté, ont imposé des augmentations de salaire, ont créé d’énormes marchés de consommation interne. Ils ont imposé des réductions du temps de travail, ce qui a absorbé tout le chômage technologique. On s’étonne maintenant qu’il y ait du chômage. Mais depuis 1940 le temps de travail n’a pas diminué.
Les libéraux nous disent : « Il faut faire confiance au marché. » Mais les économistes académiques eux-mêmes ont réfuté cela dès les années 30. Ces économistes n’étaient pas des révolutionnaires, ni des marxistes ! Ils ont montré que tout ce que racontent les libéraux sur les vertus du marché, qui garantirait la meilleure allocation possible des ressources, la distribution des revenus la plus équitable, ce sont des aberrations ! Tout cela a été démontré. Mais il y a cette grande offensive économico- politique des couches gouvernantes et dominantes qu’on peut symboliser par les noms de M. Reagan et de Mme Thatcher, et même de François Mitterrand ! Il a dit : « Bon, vous avez assez rigolé. Maintenant, on va vous licencier », on va éliminer la « mauvaise graisse », comme avait dit M. Juppé ! « Et puis vous verrez que le marché, à la longue, vous garantit le bien-être. » A la longue. En attendant, il y a 12,5 % de chômage officiel en France !

La crise n’est pas une fatalité

ON a parlé d’une sorte de terrorisme de la pensée unique, c’est-à-dire une non-pensée. Elle est unique en ce sens qu’elle est la première pensée qui soit une non-pensée intégrale. Pensée unique libérale à laquelle nul n’ose s’opposer. Qu’était l’idéologie libérale à sa grande époque ? Vers 1850, c’était une grande idéologie parce qu’on croyait au progrès. Ces libéraux-là pensaient qu’avec le progrès il y aurait élévation du bien-être économique. Même quand on ne s’enrichissait pas, dans les classes exploitées, on allait vers moins de travail, vers des travaux moins pénibles : c’était le grand thème de l’époque. Benjamin Constant le dit :« Les ouvriers ne peuvent pas voter parce qu’ils sont abrutis par l’industrie [il le dit carrément, les gens étaient honnêtes à l’époque !],donc il faut un suffrage censitaire. »
Par la suite, le temps de travail a diminué, il y a eu l’alphabétisation, l’éducation, des espèces de Lumières qui ne sont plus les Lumières subversives du XVIIIe siècle mais des Lumières qui se diffusent tout de même dans la société. La science se développe, l’humanité s’humanise, les sociétés se civilisent et petit à petit on arrivera à une société où il n’y aura pratiquement plus d’exploitation, où cette démocratie représentative tendra à devenir une vraie démocratie.
Mais cela n’a pas marché ! Donc les gens ne croient plus à cette idée. Aujourd’hui ce qui domine, c’est la résignation ; même chez les représentants du libéralisme. Quel est le grand argument, en ce moment « C’est peut-être mauvais mais l’autre terme de l’alternative était pire. » Et c’est vrai que cela a glacé pas mal les gens. Ils se disent :« Si on bouge trop, on va vers un nouveau Goulag. » Voilà ce qu’il y a derrière cet épuisement idéologique et on n’en sortira que si vraiment il y a une résurgence d’une critique puissante du système. Et une renaissance de l’activité des gens, d’une participation des gens.
Çà et là, on commence quand même à comprendre que la « crise » n’est pas une fatalité de la modernité à laquelle il faudrait se soumettre, « s’adapter » sous peine d’archaïsme. On sent frémir un regain d’activité civique. Alors se pose le problème du rôle des citoyens et de la compétence de chacun pour exercer les droits et les devoirs démocratiques dans le but - douce et belle utopie - de sortir du conformisme généralisé.
Pour en sortir, faut-il s’inspirer de la démocratie athénienne ? Qui élisait-on à Athènes ? On n’élisait pas les magistrats. Ils étaient désignés par tirage au sort ou par rotation. Pour Aristote, souvenez-vous, un citoyen, c’est celui qui est capable de gouverner et d’être gouverné. Tout le monde est capable de gouverner, donc on tire au sort. La politique n’est pas une affaire de spécialiste. Il n’y a pas de science de la politique. Il y a une opinion, la doxa des Grecs, il n’y a pas d’épistémè (1).
L’idée selon laquelle il n’y a pas de spécialiste de la politique et que les opinions se valent est la seule justification raisonnable du principe majoritaire. Donc, chez les Grecs, le peuple décide et les magistrats sont tirés au sort ou désignés par rotation. Pour les activités spécialisées - construction des chantiers navals, des temples, conduite de la guerre -, il faut des spécialistes. Ceux-là, on les élit. C’est cela, l’élection. Election veut dire « choix des meilleurs ». Là intervient l’éducation du peuple. On fait une première élection, on se trompe, on constate que, par exemple, Périclès est un déplorable stratège, eh bien on ne le réélit pas ou on le révoque.
Mais il faut que la doxa soit cultivée. Et comment une doxa concernant le gouvernement peut-elle être cultivée ? En gouvernant. Donc la démocratie - c’est important - est une affaire d’éducation des citoyens, ce qui n’existe pas du tout aujourd’hui.

« Se reposer ou être libre »

RÉCEMMENT, un magazine a publié une statistique indiquant que 60 % des députés, en France, avouent ne rien comprendre à l’économie. Des députés qui décident tout le temps ! En vérité, ces députés, comme les ministres, sont asservis à leurs techniciens. Ils ont leurs experts, mais ils ont aussi des préjugés ou des préférences. Si vous suivez de près le fonctionnement d’un gouvernement, d’une grande bureaucratie, vous voyez que ceux qui dirigent se fient aux experts, mais choisissent parmi eux ceux qui partagent leurs opinions. C’est un jeu complètement stupide et c’est ainsi que nous sommes gouvernés.
Les institutions actuelles repoussent, éloignent, dissuadent les gens de participer aux affaires. Alors que la meilleure éducation en politique, c’est la participation active, ce qui implique une transformation des institutions qui permette et incite à cette participation.
L’éducation devrait être beaucoup plus axée vers la chose commune. Il faudrait comprendre les mécanismes de l’économie, de la société, de la politique, etc. Les enfants s’ennuient en apprenant l’histoire alors que c’est passionnant. Il faudrait enseigner une véritable anatomie de la société contemporaine, comment elle est, comment elle fonctionne. Apprendre à se défendre des croyances, des idéologies.
Aristote a dit : « L’homme est un animal qui désire le savoir. » C’est faux. L’homme est un animal qui désire la croyance, qui désire la certitude d’une croyance, d’où l’emprise des religions, des idéologies politiques. Dans le mouvement ouvrier, au départ, il y avait une attitude très critique. Prenez le deuxième couplet de L’Internationale,le chant de la Commune : « Il n’est pas de Sauveur suprême, ni Dieu - exit la religion - ni César, ni tribun » - exit Lénine !
Aujourd’hui, même si une frange cherche toujours la foi, les gens sont devenus beaucoup plus critiques. C’est très important. La scientologie, les sectes, ou le fondamentalisme, c’est dans d’autres pays, pas chez nous, pas tellement. Les gens sont devenus beaucoup plus sceptiques. Ce qui les inhibe aussi pour agir.
Périclès dans le discours aux Athéniens dit : « Nous sommes les seuls chez qui la réflexion n’inhibe pas l’action. » C’est admirable ! Il ajoute :« Les autres, ou bien ils ne réfléchissent pas et ils sont téméraires, ils commettent des absurdités, ou bien, en réfléchissant, ils arrivent à ne rien faire parce qu’ils se disent, il y a le discours et il y a le discours contraire. » Actuellement, on traverse une phase d’inhibition, c’est sûr. Chat échaudé craint l’eau froide. Il ne faut pas de grands discours, il faut des discours vrais.
De toute façon il y a un irréductible désir. Si vous prenez les sociétés archaïques ou les sociétés traditionnelles, il n’y a pas un irréductible désir, un désir tel qu’il est transformé par la socialisation. Ces sociétés sont des sociétés de répétition. On dit par exemple : « Tu prendras une femme dans tel clan ou dans telle famille. Tu auras une femme dans ta vie. Si tu en as deux, ou deux hommes, ce sera en cachette, ce sera une transgression. Tu auras un statut social, ce sera ça et pas autre chose. »
Or, aujourd’hui, il y a une libération dans tous les sens du terme par rapport aux contraintes de la socialisation des individus. On est entré dans une époque d’illimitation dans tous les domaines, et c’est en cela que nous avons le désir d’infini. Cette libération est en un sens une grande conquête. Il n’est pas question de revenir aux sociétés de répétition. Mais il faut aussi - et c’est un très grand thème - apprendre à s’autolimiter, individuellement et collectivement. La société capitaliste est une société qui court à l’abîme, à tous points de vue, car elle ne sait pas s’autolimiter. Et une société vraiment libre, une société autonome, doit savoir s’autolimiter, savoir qu’il y a des choses qu’on ne peut pas faire ou qu’il ne faut même pas essayer de faire ou qu’il ne faut pas désirer.
Nous vivons sur cette planète que nous sommes en train de détruire, et quand je prononce cette phrase je songe aux merveilles, je pense à la mer Egée, je pense aux montagnes enneigées, je pense à la vue du Pacifique depuis un coin d’Australie, je pense à Bali, aux Indes, à la campagne française qu’on est en train de désertifier. Autant de merveilles en voie de démolition. Je pense que nous devrions être les jardiniers de cette planète. Il faudrait la cultiver. La cultiver comme elle est et pour elle-même. Et trouver notre vie, notre place relativement à cela. Voilà une énorme tâche. Et cela pourrait absorber une grande partie des loisirs des gens, libérés d’un travail stupide, productif, répétitif, etc. Or cela est très loin non seulement du système actuel mais de l’imagination dominante actuelle. L’imaginaire de notre époque, c’est celui de l’expansion illimitée, c’est l’accumulation de la camelote - une télé dans chaque chambre, un micro-ordinateur dans chaque chambre -, c’est cela qu’il faut détruire. Le système s’appuie sur cet imaginaire- là.
La liberté, c’est très difficile. Parce qu’il est très facile de se laisser aller. L’homme est un animal paresseux. Il y a une phrase merveilleuse de Thucydide : « Il faut choisir : se reposer ou être libre. » Et Périclès dit aux Athéniens : « Si vous voulez être libres, il faut travailler. » Vous ne pouvez pas vous reposer. Vous ne pouvez pas vous asseoir devant la télé. Vous n’êtes pas libres quand vous êtes devant la télé. Vous croyez être libres en zappant comme un imbécile, vous n’êtes pas libres, c’est une fausse liberté. La liberté, c’est l’activité. Et la liberté, c’est une activité qui en même temps s’autolimite, c’est- à-dire sait qu’elle peut tout faire mais qu’elle ne doit pas tout faire. C’est cela le grand problème de la démocratie et de l’individualisme.
( Propos recueillis par Daniel Mermet.Le texte intégral de cet entretien est disponible à : France-Inter, émission « Là-bas si j’y suis », pièce 5463, 116, avenue du Président-Kennedy, 75220 Paris Cedex 16. Sous le titre Post-scriptum sur l’insignifiance, il sera publié fin 1998 aux Editions de l’Aube, 84240 La Tour-d’Aigues.)
Cornelius Castoriadis
Philosophe, sociologue, historien, Cornelius Castoriadis fut aussi économiste et psychanalyste. « Un titan de la pensée, énorme, hors norme », a dit de lui Edgar Morin. Il est mort le 26 décembre 1997. Né en 1922 en Grèce, il s’installe à Paris en 1945, où il crée la revue Socialisme ou barbarie. En 1968, avec Edgar Morin et Claude Lefort, il publie Mai 68 : la brèche (Fayard, Paris). En 1975 paraîtL’Institution imaginaire de la société (Seuil, Paris), sans doute son ouvrage le plus important. En 1978, il entreprend la série Les Carrefours du labyrinthe. C’est à la suite de la publication de La Montée de l’insignifiance(Seuil, Paris, 1996) qu’il accorda un entretien, en novembre 1996, à Daniel Mermet, producteur de l’émission « Là-bas si j’y suis » sur France-Inter, d’où est tiré ce texte.
(1) Savoir théoriquement fondé, science.