PAR (31 MARS 2011) de BASTAMAG
Christian Jacob, patron des députés UMP, s’est il y a peu exprimé très clairement contre toute exploitation des gaz de schiste en France en demandant à ce que le moratoire annoncé soit « prolongé ad vitam aeternam ». Trois mois à peine après les premières réunions, interpellations, prises de position et manifestations publiques, l’opposition aux gaz de schiste a gagné toutes les familles politiques.
Les techniques de fracturation hydraulique nécessaires à leur exploration et exploitation semblent susciter un rejet unanime en raison des diverses pollutions de l’eau, de l’air et de sols qu’elles produisent. Pourtant, un « moratoire ad vitam aeternam », qui revient à rendre caducs les permis accordés en catimini, est loin d’être acquis.
Tout d’abord, il n’y a pas à proprement parlé de moratoire. Un moratoire exige une décision écrite. Pour l’instant, ce ne sont que par des déclarations orales que François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet et Eric Besson se sont engagés à ce qu’il n’y ait pas de forage. Ces engagements ont d’ailleurs une date de péremption. Le 31 mai, jour annoncé de la remise d’un rapport d’étude des « risques » qu’ils ont confié à leurs propres administrations. D’un gouvernement responsable et conséquent, on aurait pu espérer que cette étude soit réalisée par un organisme totalement indépendant.
Ce n’est pas le cas puisque ce sont ces mêmes administrations qui ont donné leur aval aux permis délivrés. On aurait pu espérer que cette étude soit réalisée avant la délivrance des permis. Ce n’est pas le cas, ces derniers ayant été délivrés en mars et avril 2010 pour les gaz de schiste et dès 2008 et 2009 pour le pétrole de schiste. On aurait pu espérer qu’elle soit antérieure à toute utilisation, sur le territoire français, de techniques de fracturation hydraulique qui sont aujourd’hui mises à l’index.
Ce n’est pas le cas non plus. Médiapart a révélé que des fracturations hydrauliques avaient déjà eu lieu sur la commune de Franquevielle (Haute-Garonne), en mars et en avril 2007, ainsi qu’a minima sur deux puits en Seine-et-Marne. En plus d’être tardif et limité dans le temps, ce pseudo-moratoire est à géométrie variable. A la recherche de pétrole de schiste en Seine-et-Marne, les compagnies Toreador et Hess ne cachent pas vouloir reprendre leurs travaux de forage dès le 15 avril, date où la mission d’études rendra un rapport intermédiaire.
Pourtant, extraire les pétroles de schiste nécessite les mêmes techniques de fracturation hydraulique que les gaz de schiste. A quelques dizaines de kilomètres de Paris, on s’apprête à jouer à pile ou face avec l’eau potable de 10 millions d’habitants. Christian Jacob, député de la 4ème circonscription de Seine-et-Marne, concerné directement par le pétrole de schiste, ne parle que de gaz de schiste. Pourquoi ?
Selon l’Institut français des pétroles (IFP), 60 à 100 milliards de barils de pétrole, soit l’équivalent de 70 à 120 années de production du Koweït, dormiraient sous le sol parisien. De quoi attiser les convoitises. Au point d’essayer de troquer un moratoire sur les gaz de schiste des trop rebelles Ardèche, Cévennes et Larzac contre une paisible exploitation de l’or noir du bassin parisien ? On n’ose l’imaginer.
Un gouvernement responsable et conséquent, alerté des risques pour l’environnement et la santé causés par l’utilisation de la fracturation hydraulique n’aurait pourtant pas d’autres solutions que de décréter un « moratoire ad vitam aeternam » sur toute exploitation d’énergies fossiles nécessitant l’emploi de ces techniques. Ne se limitant pas annuler les permis délivrés dans l’hexagone, il interviendrait auprès de l’Union Européenne pour qu’il en soit ainsi dans tous les pays européens, à commencer par la Pologne, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Convaincu par ses choix, un tel gouvernement interdirait l’importation de gaz ou de pétrole issu de tels procédés. De fait, il ouvrirait ainsi un immense débat citoyen sur l’avenir énergétique de notre société, un débat sans tabou nucléaire ni a priori croissantiste. Chiche...
Maxime Combes, membre de l’Aitec et engagé dans le projet Echo des Alternatives.
NOTA : ....et où l'on découvre qui est derrière cette affaire "française" :
NOTA : ....et où l'on découvre qui est derrière cette affaire "française" :
Gaz de schiste : "Gasland" arrive en France
publiée le 31 mars 2011
Le 6 avril prochain, le documentaire "Gasland" qui met en avant les ravages provoqués par le gaz de schiste aux Etats-Unis sera sur grand écran dans une trentaine de villes françaises. De quoi faire réfléchir ceux qui militent pour avoir recours à ce type d'énergie.
Josh Fox a réalisé un documentaire choc sur le gaz de schiste. Sorti en 2010 et nominé aux Oscars, il sera projeté à partir du 6 avril sur les écrans de cinéma français et Canal+ le diffusera deux jours plus tôt en avant-première. Le distributeur du film, le groupe Kanibal, a indiqué à l'AFP que des débats organisés par des militants anti-gaz de schiste suivraient la projection du documentaire.
Le film propose de donner un avant-goût de ce qu'implique l'exploitation du gaz de schiste. Cette source d'énergie fait rêver de nombreuses entreprises et est en plein développement à travers le monde. Pour capter le gaz, il est nécessaire d'injecter une eau sous très haute pression additionnée de produits chimiques de façon à briser la roche qui l'emprisonne. La contamination des nappes phréatiques est inévitable et "Gasland" montre à quel point le retentissement écologique est désastreux.
Les animaux perdent leurs poils, l'eau du robinet devient marron, un homme parvient à mettre le feu à l'eau qui coule de son robinet, des bulles sont visibles... Grâce à ce documentaire, Guillaume Vermorel, du collectif Stop au gaz de schiste, explique que "la population (...) qui ne serait pas encore au courant du problème des gaz de schiste va en prendre conscience".
Pourtant, l'Amicale des foreurs et des métiers du pétrole ne se laisse pas faire. Elle rétorque que le film, s'il est "fort bien fait", est par ailleurs "truffé de contre-vérités". L'argumentaire de l'Amicale qui accompagne une lettre adressée aux députés explique que "les accidents" dont le film fait état sont "presque toujours liés à une mauvaise cimentation des cuvelages dans les puits et non à la technique de fracturation".
En attendant le rapport qui doit être rendu le 31 mai prochain sur l'impact environnemental de ce type de techniques d'exploitation, aucune autorisation de forage n'a été délivrée en France. Les industriels doivent prouver au gouvernement qu'ils peuvent extraire le gaz de schiste par d'autres méthodes que celles employées par les Américains.
NOTA : un doute ???? visiter le site http://www.maxisciences.com/gaz-de-schiste/....!