Autrement dit « Les jeux sont faits »

Les derniers attentats à la bombe à Bruxelles sont la preuve évidente que les attentats de Paris n’étaient pas un hasard mais le premier d’une longue série d’attaques similaires, probablement. De tels attentats ne sont en réalité rien de nouveau, c’est ce que la Russie a dû endurer pendant les années 1990, de la part des mêmes gens et pour les mêmes raisons. Mais alors que la Russie a finalement réussi à vaincre à la fois l’insurrection et le terrorisme wahhabite en Tchétchènie, l’Europe semble manquer de toutes les ressources nécessaires pour l’emporter. Pire encore, les dirigeants de l’UE paraissent complètement bloqués dans leur politique russophobe actuelle, se coupant ainsi de l’aide nécessaire que la Russie pourrait leur offrir.
Il y a des raisons objectives au choix de Bruxelles : c’est la capitale de l’Union européenne, bien sûr, mais c’est aussi une cible facile, beaucoup plus facile à frapper que, disons, le Grand quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE dans son sigle anglais) dans la ville belge de Mons, ou le Quartier général de l’Otan dans la ville de Haren, près de Bruxelles. Mais ce n’est pas la vraiment vraie raison pour laquelle Bruxelles a été frappée. La triste vérité est que l’Europe s’est infligée à elle-même ce genre d’attentat.
Premièrement, lorsque les mêmes personnes (les cinglés wahhabites) ont utilisé les mêmes méthodes (les attentats terroristes) contre le plus grand voisin de l’Europe (la Russie), les élites européennes ont apporté leur plein soutien aux terroristes, non seulement politiquement (en les présentant comme des combattants de la liberté), mais même directement (le MI6 et la CIA étaient tous deux directement et lourdement impliqués dans les guerres tchétchènes). À ce moment-là, la Russie était beaucoup plus comme l’Union européenne d’aujourd’hui – gouvernée par une élite complètement corrompue, totalement vendue à l’Empire anglosioniste, les services de sécurité russes étaient presque démantelés, la plus grande partie de la population russe n’avait aucune idée de ce qui se passait et l’économie était en ruines. La Russie était alors une cible facile, exactement comme l’Europe, toute l’Europe, est une cible facile aujourd’hui.
Deuxièmement, l’Europe a cultivé amoureusement une amitié obscène avec trois des plus importants commanditaires du terrorisme sur la planète – la Turquie, l’Arabie saoudite et Israël. Se mettre au lit avec ce genre de compagnons ne pouvait qu’avoir pour résultat un méchant retour de flamme. Et maintenant qu’Erdogan a précisément annoncé l’attentat terroriste à Bruxelles, les Européens ne posent toujours pas les questions qui fâchent (au contraire, ils choisissent de croire l’affirmation selon laquelle Erdogan a « averti » les Européens).
Troisièmement, depuis maintenant des décennies, l’UE a mené une politique absolument suicidaire sur l’immigration, ou devrais-je peut-être dire, pas de véritable politique du tout, à moins que vous ne pensiez que «Laissez-les entrer» soit une politique. Chaque service de renseignement en Europe saitdepuis des dizaines d’années, que les migrants sont un risque majeur, à la fois en termes de petite délinquance comme le trafic de drogue et en termes de terrorisme. Chacun le savait, mais le politiquement correct a empêché tout le monde de le dire ouvertement de peur d’être accusé de racisme. Permettez-moi de vous donner un seul exemple : tout le monde dans la police suisse et le milieu du renseignement, savait depuis des années que les terroristes albanais de l’UCK avaient leurs quartiers généraux politiques et leur argent en Suisse, et certains journaux en ont même parlé. De même, tout le monde en Suisse savait aussi que la pègre albanaise contrôle le marché des drogues dures. Et pourtant les autorités suisses n’ont absolument rien fait pour arrêter cela. Le même genre de déni s’est produit en France avec les immigrants du Maghreb (GIA), et en Allemagne avec les Turcs (les Loups gris) et les Kurdes (le PKK). Au lieu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la population, les politiciens choisissent d’étouffer le problème, de calomnier ceux qui ont osé le mentionner, tandis que les services de sécurité s’attachaient à ménager (et même à utiliser) les groupes terroristes.
Quatrièmement, la police et les forces de sécurité européennes sont typiquement sous-dotées, sous-payées, sous-entraînées, surmenées, sévèrement limitées dans leurs actions et généralement désorganisées et sans coordination. Elles ont aussi un besoin criant de traducteurs et d’interprètes et elles manquent souvent de bases légales pour enquêter, et surveiller ou infiltrer les communautés d’immigrants. Dans la plupart des pays, elles sont aussi sous-équipées et même leur équipement de base est vieux et obsolète. De nouveau, le parallèle avec la Russie des années 1990 est frappant.
Cinquièmement, au lieu de se focaliser sur le danger actuel évident causé par la pénétration de terroristes déguisés en réfugiés, l’Europe a concentré ses ressources pour contrer la menace russe (inexistante), gaspillant de l’argent en centres de commandement, nœuds de communication, dépôts de ravitaillement pré-positionnés et, bien sûr, divers exercices et manœuvres destinés à dissuader l’ours russe. Pire même, les Européens ont jusqu’ici catégoriquement et à maintes reprises refusé de collaborer avec les Russes sur les questions de sécurité, y compris le terrorisme.
Sixièmement, les élites dirigeantes de l’Union européenne ont systématiquement stigmatisé ceux qui osaient mettre en garde contre les dangers du terrorisme liés à l’immigration, les traitant de racistes, tout en introduisant en même temps toutes sortes de mesures antimusulmanes totalement inutiles mais vraiment injurieuses, telles qu’interdire à des écolières de porter un voile (évidemment, les garçons avec des kippas juives ont été laissés en paix) ou soulever une panique à propos du grand nombre de bouchers hahal à Paris (évidemment, les boutiques kasher ont été laissées en paix).
Il n’est donc pas surprenant qu’un tel mélange de stupidité et d’arrogance finisse par entraîner des attentats tels que ceux de Paris ou de Bruxelles. Mais le pire dans tout cela est qu’il n’y a pas la moindre indication que les élites dirigeantes européennes aient appris quoi que ce soit, ou qu’elles soient sur le point de reconsidérer leurs politiques suicidaires. Jusqu’à présent, nous avons vu Federica Mogherini sangloter et la tour Eiffel éclairée aux couleurs belges à Paris. Mais encore aucune véritable décision politique, ou même un plan général sur la façon de faire face à la menace terroriste actuelle.
A la place, ce dont l’UE dispose, c’est d’un plan en 5 points sur la façon d’agir avec la Russie, plan adopté à l’unanimité par les 28 États membres. Ce plan, appelé principes directeurs, est si arrogant et si délirant qu’il mérite d’être cité intégralement ici.
– Le premier de ces principes directeurs est la pleine mise en œuvre des Accords de Minsk comme élément clé de tout changement substantiel dans nos relations. D’ailleurs, c’est une semaine importante. C’est la semaine où, il y a deux ans, l’annexion illégale de la Crimée a eu lieu et où nous avons réitéré notre ferme position commune de non-reconnaissance de l’annexion de la Crimée.
– Le second principe est le renforcement des relations avec nos partenaires de l’Est et nos autres voisins, en particulier en Asie centrale, et nous avons eu de très bonnes discussions sur la manière de procéder à cet égard. Troisièmement, renforcer la résistance interne de l’Union européenne, en particulier en ce qui concerne la sécurité énergétique, les menaces hybrides et la communication stratégique, mais pas seulement.
– Le quatrième principe sur lequel nous nous sommes tous mis d’accord est la nécessité d’un engagement sélectif avec la Russie, à la fois sur des questions de politique étrangère – c’est clair en ce qui concerne l’Iran ou le processus de paix au Moyen-Orient ou la Syrie, mais aussi la RPDC[République populaire démocratique de Corée, NdT], les migrations ou le contre-terrorisme, le changement climatique – mais aussi dans d’autres domaines où il y a un intérêt évident de l’Union européenne.
 – Le cinquième de nos principes directeur est la volonté de soutenir de plus en plus la société civile russe et de nous engager et d’investir dans des contacts et des échanges de peuple à peuple et dans des politiques qui y sont liées, avec une attention particulière pour la jeunesse de Russie et la jeunesse de l’Union européenne, parce que nous voyons l’avenir de nos pays comme quelque chose dans lequel nous devons investir.
Traduit en français normal, cela signifie que l’Union européenne est déterminée à :
  1. Continuer de punir Moscou pour la non-application des Accords de Minsk-2 par Kiev
  2. Continuer d’essayer d’entourer la Russie de régimes hostiles en Europe et en Asie centrale
  3. Continuer d’accuser la Russie d’être une menace pour l’Europe
  4. Espérer que la Russie s’engagera sélectivement envers l’UE là où c’est à l’avantage de l’UE.
  5. Continuer de soutenir la 5e colonne à l’intérieur de la Russie
Pour reprendre les mots de Mogherini, adopter ces principes « n’a suscité aucune discussion particulière ». Contrairement aux questions relatives à l’immigration ou au terrorisme, les Européens sont apparemment d’accord sur la Russie. C’est révoltant, c’est le moins qu’on puisse dire.
Pendant ce temps, les députés de la Douma russe se sont levés pour une minute de silence en hommage aux victimes assassinées par le dernier attentat, tandis que des dizaines de Russes, y compris le ministre des Affaires étrangères Lavrov, ont apporté des fleurs à l’ambassade belge à Moscou. Ils ont fait ce qu’il fallait, bien sûr, mais au plus profond de leur cœur, la plupart des Russes sont aussi tout à fait conscients que lorsque des compatriotes à eux ont été assassinés par centaines par des terroristes wahhabites, aucun parlement européen n’a fait une minute de silence et aucun des prédécesseurs de Mme Mogherini n’a versé la moindre larme. Comme cela s’est révélé de manière tellement obscène après les meurtres de Charlie Hebdo, en Europe, certaines vies sont plus précieuses que d’autres. Rien de nouveau ici.
Il est bien connu que les voyous choisissent toujours soigneusement leurs victimes, dont ils veulent qu’elles soient inconscientes de ce qui les entoure, faciles à effrayer jusqu’à la soumission, enclines à tenter de ménager tout ennemi, et généralement incapables d’offrir une résistance digne de ce nom. Daech, comme tous les terroristes, partage beaucoup cette sorte de mentalité et, dans l’Europe, ils ont trouvé la victimeparfaite. L’Europe est en faillite, intellectuellement, financièrement, politiquement, socialement et moralement. La société européenne est incapable de se réformer, ses classes dirigeantes sont incapables d’inspirer une stratégie quelconque de sécurité nationale véritable et l’Europe restera une cible facile pour de futurs attentats terroristes. Je ne vois personnellement pas d’avenir, quel qu’il soit, pour l’Europe, jusqu’à ce que les peuples européens forcent les actuelles élites compradores, entièrement vendues aux anglo-sionistes, à quitter le pouvoir et les remplacent par de vrais patriotes capables de défendre les intérêts des peuples d’Europe.
Ironie du sort, le slogan ukrainien Україна – це Європа! (L’Ukraine c’est l’Europe) a en réalité été inversé et au lieu que ce soit l’Ukraine qui devienne comme l’Europe, c’est l’Europe qui est devenue comme l’Ukraine : faible, corrompue, incapable de formuler une politique allant au-delà de l’obéissance à Oncle Sam, complètement délirante au sujet de ses propres capacités et bouillon de culture pour toutes sortes de terroristes.
C’est difficile à croire, mais la plupart des pays d’Europe se transforment lentement en ce qu’on nomme habituellement des États faillis. Voici une définition de ce concept : « Un État failli est une entité politique qui s’est désintégrée au point que les conditions de base et les responsabilités d’un gouvernement souverain ne fonctionnent plus correctement. De même, lorsqu’un pays s’affaiblit et que son niveau de vie baisse, cela introduit la possibilité d’une chute du gouvernement.» L’Europe n’en est pas encore tout à fait là, mais le destin est inscrit sur le mur et ce sera bien pire avant que ça aille de nouveau mieux.
Le Saker  – 25 mars 2016
Article original publié sur The Unz Review – Traduit par Diane

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Coup de gueule du Saker à propos d’une Europe qu’on lui a volée

Mon dernier article sur l’Europe a suscité beaucoup de réactions, bien plus que je ne m’y attendais ; je crois donc nécessaire d’y donner suite en répondant à quelques-uns des commentaires que j’ai reçus, c’est-à-dire en partageant avec vous non tant mes pensées que mes sentiments envers l’Europe et sa situation critique. Attention, ceci est une explosion de rage, écrite avec tristesse et le désespoir au cœur, sans aucune considération pour les bonnes manières et le politiquement correct (ni d’ailleurs pour l’orthographe et la grammaire en l’occurrence).
Si vous êtes facilement choqués, arrêtez-vous de lire ici. Idem si vous vous attendez à une analyse bien peignée. Ceci, je l’ai dit, est un « coup de gueule ».
Vous aurez été prévenus.
Pour ceux qui ne le savent pas encore, je suis né en Suisse, en 1963, et, comme beaucoup de Suisses, j’ai voyagé en Europe pendant des années. Mes destinations préférées étaient principalement situées dans le Sud : Grèce (Athènes, Égine, Aghia Marina), Espagne (Canaries, Andalousie, Madrid), Italie (Ansedonia, Rome, Milan, Aoste), France (Corrèze, Creuze, Vercors), mais aussi dans la « véritable » « Europe centrale » de la Suisse (Berne, Oberland, Graubunden, Val Poschiavo), en Allemagne (Bavière), en Hollande (Amsterdam, La Haye) et en Belgique (Bruges). J’ai fait aussi de merveilleux voyages en Irlande (Dublin, Donegal, Connemara) et j’ai tout aimé, j’ai aimé les langues (je parle espagnol, allemand, français, italien) J’ai aimé la belle diversité de peuples, de musiques, de nourritures, de paysages, les accents et les splendides édifices qui témoignent d’un passé remontant à l’Antiquité – tout a été joies pour mon cœur et nourriture pour mon esprit. J’AIME absolument l’Europe, pas seulement parce que, ethniquement, je suis à moitié européen moi-même (mon père, qui ne m’a pas élevé, est hollandais) mais parce que j’y ai passé la majeure partie de ma vie et que, quoi qu’il arrive, l’Europe sera toujours mon foyer.
[N.B. : Quand je dis « Europe », j’entends l’Europe occidentale, la vraie Europe, celle qui est occupée par l’OTAN, pas l’orientale, qui a été occupée par le WTO (Warsaw Treaty Organization, qui n’a jamais été appelé « Pacte », ça, c’est de la propagande américaine) et n’a jamais quoi qu’on en dise fait partie de l’Europe. Ceci sans vouloir offenser personne, mais, pour moi, l’idée que la Pologne ou la Bulgarie puissent faire partie de l’Europe est tout simplement ridicule. Pareil pour les Balkans d’ailleurs, avec la possible exception de la Grèce. Je sais que beaucoup ne seront pas d’accord avec moi et diront que j’ai tort, je m’en fous. MON Europe sera toujours purementoccidentale, pour le meilleur et parfois pour le pire.]
Mais ce foyer m’a été volé.
Pour commencer, ce foyer m’a été volé par un projet européen qui, dès le tout premier jour, a été anti-européen. Comment l’Union Européenne est-elle anti-européenne ? Avant et par-dessus tout parce qu’elle a été faite pour uniformiser un continent superbement divers. Qu’ont en commun un Allemand et un  Italien ? Permettez-moi de vous le dire : exactement RIEN. En Suisse, nous avions l’habitude de plaisanter en disant que la frontière entre nous et l’Afrique passait par Carouges, un endroit au sud de Genève. Si vous aviez posé la question à un Suisse allemand de Zürich, il vous aurait dit qu’elle passait juste au sud de Berne, sur la frontière linguistique entre le suisse allemand et le suisse français. Et, par pitié, ne prenez pas ça pour du racisme envers les Suisses de langue italienne ou de langue française : ce n’en était pas. C’était une blague, mais une blague qui reflétait des différences réelles.
L’Europe de ma jeunesse.
Il a existé jadis un noyau européen réel et viable (chaque fois que je dis « européen », je parle d’Europe occidentale) : l’Allemagne, la France, la Belgique, la Hollande et le Danemark étaient des pays assez voisins, la France étant « à part » (la France est un assemblage de deux pays : la France du Sud et la France du Nord, unies par l’histoire et par la langue). La Suisse a toujours été politiquement trop indépendante pour s’agréger à ce noyau, et c’est pareil pour la Grande Bretagne, qui n’a jamais, si peu que ce soit, fait partie de l’Europe, et qui en est le pire ennemi.
L’Union Européenne est allée beaucoup plus loin. Elle y a ajouté l’Espagne, l’Italie, la Grèce et le Portugal. C’était déjà suffisamment dingue en soi, mais, je suppose, faisable. C’est ensuite qu’est venu le coup de grâce, avec l’addition des pays du WTO, en une expansion suicidaire vers l’Est. Je n’ai pas envie de discuter de comment on devrait appeler les peuples du centre et de l’est de l’Europe, peut-être que « Européens Orientaux » leur conviendrait, mais ils n’ont jamaisen aucune façon, fait partie de l’Europe proprement dite. Si, pour des raisons politiques, les Polonais, les Estoniens ou les Roumains se voient comme européens, ce ne peut être que comme les Ukrainiens avec leur slogan ridicule « Україна – це Європа! » (L’Ukraine, c’est l’Europe !), ils n’ont jamais rien eu à voir avec  la véritable Europe, pas avec celle qui plaisantait sur sa frontière avec l’Afrique à Carouges en tout cas. ­­
europe
La « nouvelle » Europe
Le second coup de grâce a été infligé à l’Europe quand les capitalistes ont ouvert ses frontières à la main d’oeuvre bon marché en provenance du sud. Laissez-moi vous expliquer : la première vague d’immigrants, principalement italiens, espagnols et portugais, a pu être intégrée assez facilement. Quand j’étais à l’école, à peu près la moitié de ma classe était composée de ces trois groupes. C’est sûr que chacun avait son identité, sa langue et ses coutumes, mais ils pouvaient en même temps s’intégrer à une société plus grande. Ensuite sont venus les Yougoslaves, et là, les choses ont commencé à être plus difficiles. Tous – Serbes, Croates, Albanais du Kosovo – venaient de Yougoslavie communiste, et s’il est vrai que tous ont travaillé très dur, ils ne se sont jamais sentis chez eux dans leur pays de résidence, tout comme les gens du cru ne les ont jamais ressentis comme faisant partie des leurs. Mais, c’est alors que les portes de l’enfer se sont vraiment ouvertes en grand avec l’arrivée des Arabes du Maghreb, qui n’étaient pas tous, ou peut-être pas du tout réellement « arabes », mais passons, et les Africains sub-sahariens (Noirs). Pouvez-vous vous imaginer ce que c’est que de voir de « vrais » Africains partout dans votre ville, quand vous aviez l’habitude de dire par plaisanterie que la frontière de l’Afrique passait par Carouges (je répète cet exemple parce qu’il est révélateur) ?
Ça ressemblait à un fléau, même si personne n’était prêt à l’admettre.
europe du passé
Voyous des rues français du passé
Maintenant, laissez-moi en finir une bonne fois avec un bobard. Le problème de l’Islam.
Je soutiens qu’aucun Maghrebin ou Africain puisse vraiment s’intégrer à une société européenne profondément occidentale. Mais, et ceci est crucial, les musulmans, j’entends par là les vrais musulmans pieux et religieux, ont toujours été respectueux des lois et excellents voisins. Je sais de quoi je parle, parce j’ai habité des dizaines d’années à côté d’une grande mosquée et je sais, de science certaine, que les musulmans qui prient dans une mosquée sont extrêmement courtois (en fait, bien plus que les locaux) et qu’ils ont grand soin de donner une image éduquée, raffinée et appropriée de l’Islam aux non-musulmans. Le véritable fléau, ce sont les gamins de la 2egénération, qui ne sont ni européens ni musulmans. Ceux-ci, particulièrement les Algériens, étaient responsables de la majeure partie des délits, une véritable horreur : arrogants, bruyants, mal-éduqués et très agressifs. Or, ces Maghrébins allaient significativement se mélanger aux Africains noirs de 2e génération et former le noyau de presque tous les gangs qu’on voit traîner un  peu partout. Et aucun d’eux, pas un seul, n’était musulman au vrai sens du terme, ni religieusement ni culturellement. Encore une fois, je parle de (très longue) expérience, et ne venez pas me dire que je ne connais pas l’Europe ou l’Islam, parce que, en fait, je connais très bien les deux.
[N.B. Je ne peux rien dire des Turcs ou des Kurdes qui vivent en Allemagne, simplement parce que je n’ai pas passé assez de temps dans ces milieux et que je ne suis pas qualifié pour exprimer une opinion à leur égard.]
Donc, mon Europe m’a été volée non pas une fois mais deux, et si je pleure sur l’Europe de ma jeunesse, j’abhorre, j’exècre absolument celle de l’Union Européenne. Chaque fois que j’aperçois Hollande, Stoltenberg ou Tusk, mon estomac se retourne et j’ai envie de cracher les pires jurons. Ils me rendent littéralement malades. Je hais l’Europe de Charlie Hebdo, de BHL, de Harlem Désir, l’Europe de Conchita Wurst ou de Dalia Grybauskaitė (en voilà un nom typiquement européen, non ?). Londres, aujourd’hui, a l’air de Karachi, Paris ressemble à Ouagadougou et Rome à Târgu-Mures [C’est déjà arrivé à Rome quand y ont déferlé nos ancêtres les Gaulois, NdT]. C’est absolument dégoûtant, révoltant et suicidaire. Le dire n’a rien de raciste, et seule une personne totalement privée de racines culturelles pourrait prendre pour une forme de racisme l’horreur qu’éprouve celui qui assiste à la destruction des siennes et de sa ville natale par des vagues d’immigrants non-intégrables. Vous ne me croyez pas ?
Voyous des rues dans le Paris actuel.
Laissez-moi vous dire ceci : en France, aujourd’hui, il y a des Maghrébins qui sont horrifiés de voir leur (généralement pauvre) voisinage littéralement dévasté par des gitans roumains. Tandis qu’en Suisse, vous avez des ex-Yougoslaves plus ou moins intégrés, qui regardent avec horreur leurs « compatriotes » ex-Yougoslaves diriger le trafic de la cocaïne. À votre avis, combien de citoyens suisses trouverait-on dans une prison ? On ne sait pas, mais je parie qu’il y en a moins de 15%.
Le pire, c’est que la gauche et la droite sont également responsables de cet état de choses.le coup d’envoi donné à l’importation d’immigrés en Europe est venu de la droite, des « managers » des grands groupes qui souhaitaient se procurer coûte que coûte de la main d’œuvre à bon marché. Comme toujours, si on creuse un peu plus profond, la force qui se cachait derrière les grands groupes d’affaires était celle des banques. Ce n’est pas une coïncidence si, en France, tout a commencé avec Georges Pompidou, qui, avant de devenir président, a été directeur général de la banque N.M. Rothschild and Sons. Pompidou, arrivé au pouvoir grâce à une « révolution de couleur » connue sous le nom de « Mai 68 », dirigée par la CIA, a succédé à un vrai patriote français, le général De Gaulle, qui avait essayé, lui, de séparer la France de ses maîtres anglo-sionistes, et qui fut par conséquent renversé par une révolution bizarre où on vit pour la première fois des Trotskistes et des agents de la CIA travailler main dans la main pour provoquer un « changement de régime » en France.
Tout ce qui importait à la droite française, c’était le profit, le profit et encore le profit. Les travailleurs français étaient superbement organisés en syndicats. Ils avaient acquis des droits sociaux et des droits du travail remarquables, et les capitalistes français étaient tout simplement incapables d’en faire une force de travail à leur botte. Ils l’importèrent donc de l’étranger.
BHL et Harlem Désir
bhl - - désir
Quant à la gauche, elle a vu dans cet afflux d’immigrants, une occasion politique en or d’accomplir la sorte de changement de société qu’elle a toujours rêvé d’accomplir : la destruction totale de toute forme de tradition, d’identité nationale et de religion.
Les sionistes français en particulier y ont vu une occasion fantastique d’affaiblir l’identité nationale française en la déclarant par définition « raciste ». Et voici comment ils s’y sont pris.
Le président Mitterrand souhaitait diviser la droite française pour être sûr de gagner les élections. Il a ordonné à la plus importante chaîne de télévision française d’accorder une longue interview au leader du Front National, Jean-Marie Le Pen. Cette interview est ce qui a littéralement propulsé le Front National sur le devant de la scène, et la tactique a fonctionné. La droite française s’est divisée et l’est toujours à l’heure actuelle, par ce même moyen. Les socialistes français se sont alliés au lobby israélien pour créer un mouvement appelé « Touche pas à mon pote ! », dirigé par un type appelé Harlem Désir (je vous jure que c’est vrai, je ne me fiche pas de vous). Leur mission ? Combattre le prétendu racisme des Français. Un air de déjà vu ? Créer un problème pour ensuite le « résoudre » (Sionisme à 101%). Cette opération a merveilleusement marché et a réussi à faire passer pour du racisme la moindre tentative d’aborder le problème de l’immigration.
harlem desir
De Clovis à ça.
Maintenant que l’Union Européenne a remplacé l’Europe, la droite et la gauche ont fusionné en ce que j’appelle « l’Extrême Centre », selon le modèle mondialiste qui, d’une main, veut éliminer toutes les frontières et de l’autre, démanteler toutes les règlementations sociales qui protègent les classes laborieuses de l’exploitation par le capitalisme.
Excusez cette longue excursion dans le passé, mais je souhaitais vous faire comprendre pourquoi je suis toujours si en colère quand j’écris sur l’Europe d’aujourd’hui. Je suis en colère parce que je me rappelle très bien l’Europe d’hier, parce que je l’ai vu tuer pied à pied sous mes yeux, parce que j’ai vécu chaque instant de ce lent assassinat, et parce que je suis révulsé par la fausse Europe que les sionistes sont en train de fabriquer sur les cendres de la vraie.
J’ajoute quelques commentaires :
Gladio : Oui, je suis au courant. Je me rappelle très bien les attentats de Bologne et l’enlèvement d’Aldo Moro. Les derniers attentats peuvent-ils être attribués à un Gladio 2 ? Oui, absolument, mais ceci n’empiète en aucune manière sur la thèse fondamentale qu’une immigration incontrôlée est une menace morale pour l’Europe et un vecteur idéal pour sa pénétration par des terroristes. Rappelez-vous seulement que DAECH est contrôlé par la CIA. Que les marionnettes soient à Raqqa ou à Bruxelles ne fait aucune différence. Les takfiris ont toujours été les fantassins de la CIA.
Le rôle des États-Unis : Est énorme. L’Union Européenne est essentiellement un projet des États-Unis, géré par les Bilderberg et par le lobby sioniste en Europe. L’Union Européenne est aujourd’hui administrée par une « élite » corrompue, totalement asservie aux intérêts anglo-sionistes. Ce que les vrais Européens désiraient, c’était une « Europe des patries », celle que De Gaulle défendait. Nous savons tous ce qui est arrivé à De Gaulle pour avoir osé s’opposer à l’empire anglo-sioniste.
Russie : Là, c’est intéressant. Je ne vois aucune sorte de Schadenfreude (plaisir des malheurs d’autrui, NdT) chez les Russes. Pas du tout. Pour commencer, les Russes aiment l’Europe, surtout l’Europe méridionale, avec laquelle nous nous sentons davantage liés. Mais nous admirons aussi les Européens du Nord pour leurs indéniables accomplissements. En outre, les Russes savent, à cause de leur amer passé, que des braves gens peuvent vivre sous des régimes dégoûtants. C’est aussi pourquoi les Russes, dans l’ensemble, ne reprochent pas aux Américains ordinaires la politique des 1% qui les gouvernent. Mais ce qu’ils ont du mal à avaler, c’est l’abjecte servilité de la plupart des Européens devant des régimes abjects. Le grand philosophe russe Ivan Solonevitch a écrit que « les Allemands ne sont pas mieux organisés que les autres, ils sont plus faciles à organiser ». Ce qu’il voulait dire, c’est que, sous les Nazis comme sous l’occupation US, les Allemands seraient toujours exceptionnellement obéissants et accepteraient toujours volontiers d’être commandés. Au contraire, la population russe est anarchique et tient beaucoup à sa liberté ; elle est toujours prompte à se rebeller contre une autorité qu’elle ne respecte pas.
[ N.B. Vous en doutez ? Considérez ceci : Les Allemands ont élu Hitler et ils lui ont obéi jusqu’à sa mort. Par comparaison le régime soviétique est arrivé au pouvoir en 1917 et ne l’a stabilisé qu’en 1946 (!) après une énorme guerre civile, beaucoup d’insurrections, des répressions et des purges sanglantes, et une guerre terrible qui a vu, pour la première fois de leur histoire, des millions de Russes changer de camp. Même après 1946 – l’année de la dernière grande vague de répressions – les Soviétiques ont continué à craindre leur population jusqu’en 1991, et je dirais avec raison. ]
Je m’attends personnellement à ce que la première explosion contre l’Union Européenne vienne de France, pays qui, comme la Russie, a un attachement profond, presque viscéral, pour la liberté, et qui, j’en suis sûr, tôt ou tard, explosera. Quand ça se produira, ce sera violent et sanglant (autre tradition française, hélas – et russe). Je pense que les Anglo-sionistes iront jusqu’à des sommets inimaginables de dépravation et de malhonnêteté pour l’empêcher, mais je continue à parier sur la France comme premier pays dans l’Union Européenne à se soulever contre l’Empire. Pourquoi ? Parce que les autres candidats, la Grèce, l’Espagne et l’Italie, regarderont toujours « dans leurs dos », alors que la France explosera simplement de rage, sans égard pour les conséquences (en quoi les Français sont très semblables aux Russes). Sans compter que les Français ont toujours détesté les Anglais.
Islam : Fait n°1 : les musulmans sont ici pour rester. Vous pouvez aimer ou détester, c’est ainsi. Fait n°2 : L’Islam, l’Islam réel, par opposition à l’Islam wahhabite, est catégoriquement opposé à l’anglo-sionisme. Je pense que l’Islam pourrait être une des forces qui aideront en fin de compte à « nettoyer les écuries d’Augias » en Europe. Le wahhabisme devra nécessairement et totalement être éliminé d’Europe. Il représente une menace mortelle pour toute humanité civilisée, une menace avec laquelle on ne peut et on ne doit pas négocier, qui doit être entièrement éliminée.
Les Ottomans : Traitez-moi de fou si vous voulez mais j’en arrive à la conclusion que la Turquie, au moins dans sa forme actuelle, est en soi une entité dangereuse et non réformable, qui doit être redimensionnée – fût-ce à coups de tatanes – tant en forme qu’en qualité, jusqu’à ce qu’elle corresponde à l’idée qu’on se fait d’un « pays normal ». Jetez juste un coup d’œil aux deux dernières décennies. Les Turcs ont été impliqués dans ce qui est arrivé à Chypre, au Kurdistan, en Tchétchénie, en Bosnie, en Albanie, en Macédoine, en Crimée, au Liban et en Syrie ! Que dites-vous d’un pareil record de soutien au terrorisme ? Y a-t-il encore quelqu’un qui se rappelle que la Turquie occupe toujours la moitié de l’île de Chypre et que l’armée turque bombarde les Kurdes en Syrie et en Irak depuis des décennies ? (et que son aviation viole quotidiennement l’espace aérien grec ? NdT). Il est clair que le « virus impérial » n’a pas encore été éradiqué de cet ex-empire et que ce genre de pourriture doit être éliminée afin que la Turquie devienne ce que sont devenus tous les autres ex-empires : un pays normal, comme la Grèce et la Hollande. Soit dit en passant la seule chose qui tienne ensemble la Turquie et lui assure une sorte d’immunité est, bien entendu, la protection des États-Unis et de l’OTAN (alias l’empire anglo-sioniste). Débarrassons-nous de l’un et l’autre aura tôt fait de le suivre.
La « vraie » gauche : il y a eu jadis une vraie gauche en Europe. Et contrairement à la gauche-caviar actuelle, elle était vraiment patriote. Le leader du Parti Communiste Français, Georges Marchais, a vu clair dans le plan capitaliste visant à importer des masses d’immigrants, et il l’a dénoncé comme une conspiration dirigée contre les Français et contre les immigrés. Certains de ses discours ressemblent assez à ce que répète Jean-Marie Le Pen depuis des décennies. Mais la gauche réelle a été complètement éliminée en Europe, ou, si elle existe encore quelque part, elle est trop faible pour faire une différence.
La « vraie » droite : Le Front National de Jean-Marie Le Pen a été une « bonne affaire », même s’il était soigneusement manipulé par les socialistes français. Mais, depuis que sa fille Marine est arrivée au pouvoir, le FN a été coopté par les sionistes, et, de mouvement populiste et ouvriériste qu’il était, il a tourné à la pseudo-droite capitaliste complètement vendue au système, incapable de pépier le moindre mot contre les sionistes. Il reste, bien sûr, une droite réelle en France, principalement autour des milieux catholiques « traditionnalistes », mais c’est comme avec la gauche réelle, elle est trop faible pour faire une différence.
Je vous prie d’excuser ce très long coup de gueule. Mon cœur saigne tellement qu’il m’est pénible d’écrire sur ce sujet. Par pitié, ne me cassez pas les pieds à propos de grammaire, d’orthographe ou de virgules qui manquent. J’ai écrit ceci d’un jet, spontanément, et à la vitesse de frappe dont je ne peux pas m’empêcher quand je traite de quelque chose qui me bouleverse ( et m… je ne vais même pas me relire ou essayer de corriger les fautes de frappe). Je vais poster ceci dans la section « analyses », mais uniquement parce que ça fait suite à mon analyse d’hier. Ceci n’a rien à voir avec une analyse, c’est juste une expression de ma rage et de ma frustration, pour ce qu’on est en train de faire aux lieux où je suis né et que j’aime encore.
Pour finir sur quelque chose de beau et de personnel, je vous laisse cette photo Google Earth de l’endroit de Grèce où, gamin, j’ai appris à plonger (bien des années avant que Le Grand bleufasse, de la plongée sous-marine, un sport tendance). J’ai visité cet endroit pour la première fois quand j’avais douze ans, et c’est aussi l’endroit où j’ai passé ma lune de miel, il y a presque 23 ans. C’est enfin un des endroits que j’appelle « mon foyer ».
Le Saker – 26.3.2016
Traduction Catherine L. /Les Grosses Orchades – 6.4.2016